Ce soir, l’avantage est toujours sur le front ouest de Arthaud, Fiston et Lepesqueux qui avaient repris de la vitesse. Mais le skipper de Nouvelle Espérance – Matondo Congo, Philippe Monnet, soulignait ce matin à la vacation qu’il faudrait mieux attendre demain matin pour connaître l’issue de cette première bataille rangée. Pour l’instant, la trajectoire médiane de l’équipage Normands / Guadeloupéen semble payer par rapport aux différentes routes moins régulières de ses concurrents. La grande question ce matin était de savoir ce qui allait se passer à l’Est, où quatre des cinq bateaux de ce groupe naviguaient à vue, à quelques milles les uns des autres. En fait, c’est l’ensemble de la flotte qui a redémarré en fin d’après-midi, progressant entre 9 et 10 nœuds avec une belle brise Nord-Est qui devrait les emmener jusqu’en Mer d’Alboran. La sortie de Méditerranée est prévue en fin de semaine et bien malin celui qui peut aujourd’hui donner le « septé » dans l’ordre à l’entrée de Gibraltar.
Abandon de Géranium Killer
L’équipage mené par Luce Molinier a annoncé ce matin son abandon dans la Matondo Congo. En effet, Géranium Killer avait pris le départ dimanche à 15h, avec une dérogation spéciale, sous condition expresse de se mettre en conformité dans les 48h. Luce, Yannick et Frédéric n’ont pu tenir ce timing pour installer et tester le matériel de sécurité obligatoire sur ce type de course. Ils ont donc été obligés de jeter l’éponge.
Vacations du jour avec :
Frédérique Brulé – skipper de ASSOCIATION ESPACE ENFANTS
« Nous sommes toujours dans le petit temps et on ne s’en sort pas trop bien. Depuis hier matin, nous sommes légèrement en retrait du groupe Est qui eux naviguent à vue depuis un petit moment. On manœuvre toujours beaucoup à cause des changements de voile et des empannages. On teste toutes les formules de voiles. Comme on ne connaît pas très bien le bateau, nous avons fait quelques petites erreurs de jugement sur nos choix de voiles. Côté stratégies, nous allons tenter également notre chance à l’Est en passant entre les Baléares et Ibiza. Puis faire du sud pour trouver du vent un peu frais le plus vite possible. Nos bateaux ne sont pas vraiment faits pour le petit temps, ils sont davantage taillés pour la brise. Pour l’instant avec 2 à 3 nœuds de vitesse, on fait des angles abominables ! Un peu de vent nous fera du bien. »
Anne Liardet – skipper LE PETIT NICE PASSEDAT :
«Je vois trois bateaux depuis un petit moment. Nous sommes sous spi entre Majorque et Ibiza. C’est toujours assez mou et le soleil tape bien. Nos vitesses ont a peine augmentées, nous sommes toujours dans les 5 nœuds en surface. Mais c’est mieux qu’à certains moments où nous avons pétole carrée. Carrée de chez carrée ! Patrice Carpentier nous énerve un peu car on le voit descendre avec une super vitesse apparemment. Je n’ai pas eu les dernières positions, mais il semble que la route de Région Guadeloupe soit payante jusqu’à maintenant. Monnet qui le suivait a choisi de rejoindre notre groupe à l’est de la flotte. Donc je ne sais pas quoi penser. J’ai remarqué que notre bateau, un Jumbo 40, marchait très bien au près dans les petits airs et que nous sommes un peu plus collées au portant, au contraire des Pogo 40 qui sont plus à l’aise en vent arrière. Pour mon anniversaire, Marie et Caroline m’ont offert un CD de musique africaine. J’ai trouvé cela vraiment sympa. Pour l’instant, je n’ai encore eu l’occasion de l’écouter, mais j’aime vraiment bien les voix africaines qui ont quelque chose de particulier. Le rythme est bien pris. Avec ce temps, il faut en profiter pour récupérer de notre semaine de préparation à Marseille, surtout que quand il fera vraiment chaud, le sommeil ne va pas être facile à trouver. Donc, il y en a une sur le pont et deux qui dorment. Et s’il y a besoin de manœuvrer on réveille les filles qu’il faut. »
Philippe Monnet – Skipper de Nouvelle Espérance – Matondo Congo
« Nous sommes passés à quatre bateaux ce matin entre l’île de Palma et Ibiza. C’est toujours amusant de voir qu’avec des options un peu différentes depuis le départ, tout le monde se retrouve en paquet au bout de 4 jours de course. Sauf ceux qui sont restés dans l’ouest, comme Fiston. Nous étions juste à côté de Carpentier ce matin, on pouvait presque se parler. C’est très serré et pour nous c’est intéressant, car comme on ne connait pas très bien les réglages de ce bateau, on peut voir chez les autres comment cela réagit. Quand je regarde les positions, c’est vrai que Région Guadeloupe a 46 milles d’avance sur notre groupe, mais je pense qu’il vaudrait mieux faire les additions demain matin. Parce que ce n’est pas sûr qu’il ait du vent aujourd’hui. Et nous, il est prévu que nous ayons du vent frais de Nord-Est 10/15 nœuds qui doit rentrer en début d’après-midi, alors que chez Fiston, il en est prévu 0. Cette fois-ci, j’espère que les fichiers seront bons ! Hier soir, j’ai eu une petite pensée émue en me souvenant de mon arrivée à Brest, le 17 avril 1987, il y a 20 ans pile, alors que je venais de réaliser mon rêve de gosse, le tour du monde à la voile en solitaire. C’était sur Kriter Brut de Brut. Je ne suis pas commémoration, mais cela m’a fait un peu drôle de me retrouver 20 ans après un vieil ami, Philippe Naudin avec qui j’ai fait ma première transat, il y a 24 ans. Ce qu’il y a de super dans la Voile, c’est comme les autres sports que j’ai pratiqués, l’équitation et l’automobile, ce sont des sports qui se pratiquent longtemps, et on retrouve des gens que l’on côtoyait il y a 20 ans. Je trouve cela vraiment agréable. On découvre le bateau et puis aussi on vient de découvrir le réchaud à pétrole. C’est pas facile à allumer, et pas facile à éteindre non plus quand c’est allumé et puis cela dégage une odeur spéciale. Je me demande qui a inventé cela car l’opération est dangereuse à chaque fois ! »
Source Route de l’Equateur