Personne ne fait la route directe ce jeudi matin dans la flotte de la Transat Ag2r. Tout le monde joue au sud de l’orthodromie… mais plus ou moins ! Le quatuor de tête est toujours là, mais Jeanne Grégoire et Gérald Véniard sur Banque Populaire ont décidé de quitter les leaders Brit’Air, Cercle Vert et Savéol pour investir clairement dans le Sud, où sont allés depuis La Palma Nicolas Troussel et Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne) puis Bernard Stamm et Gildas Mahé (Cheminées Poujoulat). C’est le cas aussi du Gedimat d’Armel Tripon et Franck Le Gal qui a énormément plongé, et dans une moindre mesure, du Generali de Nicolas Lunven et Jean Le Cam. Tous ceux-là, les plus sudistes de la bande, savent qu’ils dégringolent aux pointages pour le moment… et s’en moquent : Banque Populaire est désormais à 35 milles de leaders en distance au but au lieu de zéro, Gedimat a chuté de la 6e à la 14e place à plus de 100 milles, etc. Ceux-là font le pari que dans le bas des cartes, ils auront un alizé plus soutenu, plus régulier et surtout souffriront moins de la rupture d’alizé prévue dans 3 jours. Leur retour sur investissement, s’il se produit, n’aura pas lieu avant au moins une semaine.
A 12 noeuds de moyenne encore ce matin, qui aura raison du Nord au Sud? Il y a beaucoup d’idées différentes sur le plan d’eau. Des équations à multiples inconnues. Un jeu passionnant engendré en grande partie par les écarts importants créés aux Canaries. Le trio/quatuor de tête a encore l’avantage pour l’instant, mais doit surveiller au minimum les sudistes… et, dans l’idéal, tout le monde. Ils n’oublient sûrement pas que voilà deux ans, le podium à St Barth’ était entièrement constitué de bateaux qu’on croyait perdus de ce côté de l’Atlantique tant ils accusaient des retards impressionnants… et qui avaient au final fait la nique à toute la flotte en jouant justement cette route de l’extrême sud.
BM
