AC72 : le torchon brûle entre Russell Coutts et Grant Dalton

Russell Coutts
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Dans les colonnes de notre confrère de Nouvelle-Zélande, Russell Coutts fait son mea culpa en déclarant que s’il pouvait revoir sa copie, il opterait pour un projet bien moins ambitieux, avec des bateaux plus petits que les gigantesques multicoques de 72 pieds. « Je crois que nous avons fait deux erreurs. A l’origine, je pensais qu’il fallait construire de grandes unités afin d’offrir un spectacle total lors de la Coupe de l’America… mais les AC World Series nous démontrent le contraire : les AC45 passent déjà très bien à la télé. L’autre erreur est que nous aurions dû imposer davantage d’éléments monotypes communs.”

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Les AC72.. trop grands?

Selon le patron d’Oracle, des propositions allant dans ce sens avaient été présentées aux teams présents à San Diego en novembre dernier. Et si certaines “petites” équipes voyaient évidemment d’un bon oeil ces éventuelles modifications (qui auraient peut être pu leur permettre de séduire des partenaires financiers), Team New Zealand s’y serait en revanche farouchement opposé. Une version des faits que nie Grant Dalton… lequel accuse à son tour Russell Coutts de chercher “à mettre sur le dos d’un bouc émissaire (lui en l’occurrence), tout ce qui pose problème sur la Coupe de l’America”. Et Grant Dalton ne mâche pas ses mots pour préciser : “cette prétendue proposition n’était rien d’autre qu’une déclaration faite lors d’une réunion pour qu’il (Coutts) ait une excuse toute faite à avancer le jour où les choses iraient mal. Il proposait de tout recommencer, alors que trois bateaux étaient déjà bien avancés !”

Russell Coutts prétend pourtant qu’il a émis ses propositions avant le début de la construction des AC72. Grant Dalton affirme le contraire en précisant d’une part que le premier bateau kiwi était déjà construit à 75% et d’autre part qu’il n’est pas certain que les modifications de jauge évoquées eussent changé quoi que ce soit en ce qui concerne les difficultés de financement des autres projets. Et comme les deux hommes s’adorent, Grant Dalton ne peut s’empêcher de conclure par une petite pique de plus : “de toute manière, Coutts n’est content que s’il peut ronchonner…”