Incroyable duel entre Dick et Josse en tête

BT - Sébastien Josse / VG
DR

Troisième ce mercredi midi à une quinzaine de milles du leader, Loïck Peyron (Gitana Eighty) a donc signalé à la Direction de Course qu´il avait démâté vers 14h00 (heure française). Le solitaire naviguait alors sous un ris dans la grand voile et foc solent, poussé par une trentaine de nœuds de vent, et se trouvait à l´intérieur de son habitacle quand il a constaté que le mât s´était cassé. Le skipper n´a donc pas été touché et est donc en parfaite santé. La cause de cette avarie n´est pas encore connue, mais le Baulois indiquait qu´il avait conservé sa bôme et réfléchissait à une destination sous gréement de fortune. (lire nos deux articles précédents)

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Direction Sud Kerguelen


Côté course, Sébastien Josse (BT) n´a pas repris très longtemps le commandement : après avoir mené quelques minutes vers la mi-journée, le Niçois a de nouveau laissé la tête de la flotte à Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2). Le rythme s´est en effet accéléré une nouvelle fois avec une belle brise d´une trentaine de nœuds de secteur Ouest à Sud-Ouest et certains solitaires atteignaient des vitesses moyennes sur une heure de plus de vingt nœuds ! L´annonce du démâtage de Loïck Peyron devrait toutefois calmer un peu les ardeurs des skippers… Mais en tout état de cause, la route par le Sud de Kerguelen est confirmée au vu des trajectoires des dix premiers, qui se tiennent dorénavant en moins de 200 milles.

Les voix du large…

Michel Desjoyeaux (Foncia) 5ème à 38,6 milles : « Je reste raisonnable sur la vitesse : tout se passe bien, mais il faudra gérer la transition qui vient. Il y a quelques manoeuvres à faire en fonction des allures de voile. Je suis peinard, il fait moins froid car je suis dans le tiers Nord de la flotte, l’eau est à 10 degrés. Ce matin, j’ai eu deux minutes trente de soleil et de ciel bleu : j’ai pu voir de l’eau bleue, ce qui est vraiment sympa. »

Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) 1er « J’ai fait un choix de voile malheureux, et en plus le vent est revenu par derrière : ça n’a pas donné un super résultat. Maintenant les choses sont reparties, il faut penser au futur, je suis encore dans le paquet de tête. J’étais impressionné l’autre jour par les conditions météo et dans ces contrées loin de tout, il faut y aller à la prudence. L’eau est à 4-6° C, c’est la zone de méfiance pour les growlers… »

Samantha Davies (Roxy) 14ème à 593,7 milles : « Ici la mer est impossible à décrire : il faut faire l’expérience, c’est un plaisir d’être là… Je suis super heureuse, j’ai surtout énormément de chance d’avoir pu venir à ce Vendée Globe : c’est un truc que je vais garder toute ma vie. J’ai vraiment envie de revenir dans quatre ans, j’espère que j’arriverai à transmettre un peu tout ça. »

Jonny Malbon (Artemis) 18ème à 1122 milles : « Je m’arrache les cheveux pour faire marcher le bateau. La nuit était bien longue. Et là je me sens frustré et épuisé. Le pilote n’arrive pas à contrôler le bateau sous grand voile haute. Je me dis que cela va durer encore deux mois… Je vois ceux qui étaient juste devant moi, s’en aller rapidement. Et moi, je ne vois pas ce que je peux faire. C’est un problème dans ma tête. »

Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) 23ème à 2282 milles : « Température extérieure : 14°, température de l’eau : 9,5°. Les conditions sont assez sportives en ce moment. Le point où j’ai dû abandonner la dernière fois est 400 milles dans mon Nord. Je parle une ou deux fois par jour avec ma copine et avec mon fils. S’il veut faire le Vendée Globe un jour, ce sera sa décision. Je ne l’empêcherais pas, mais je ne l’inciterais pas non plus. »

Les 5 premiers au pointage de 16h00
1- Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 15 994,2 milles de l´arrivée
2- Sébastien Josse (BT) à 0,3 mille du leader
3- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 21,4 milles
4- Mike Golding (Ecover 3) à 28,3 milles
5- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 38,6 milles