« Le choix du parcours s’est fait assez rapidement, ce matin », explique Philippe Coatmeur, directeur de course du Mini Fastnet. « La situation critique sur la mer d’Irlande se confirmait. Pas de Fastnet donc cette année, mais le parcours vers la Gironde est sympa, tactique, avec le passage du Raz de Sein, Yeu, l’approche de la BXA au large du phare de Cordouan à l’ouvert de la Gironde et le retour vers Douarnenez qui s’annonce ouvert d’un point de vue stratégique. Il y a une belle flotte, un bon niveau, il devrait y avoir du jeu ! »
Une décision qui s’imposait
Tourner le dos au Fastnet n’a pas été une décision facile à prendre, mais elle s’imposait : « je sais bien que certains skippers auraient préféré aller se frotter à la dépression en mer d’Irlande, nombre d’entre eux ont le bagage technique pour l’affronter, mais la prudence s’impose toujours… en tant qu’organisateur de course je ne peux me permettre d’envoyer sciemment une flotte de 70 voiliers dans des conditions risquées, c’est impossible », commente le directeur de course.
« Il faudra être à l’affût ! »
Ce lundi, finis les palabres, place à la course ! Tout le monde était prêt à partir et content d’y aller : « cette journée de délai nous a permis de tout bien préparer dans le détail, c’est un luxe rare ! » remarquait Laurent Bourguès (Adrénaline).
Et plus personne ne songeait à remettre en question le parcours Sud : « Nous sommes très contents car il va y avoir du jeu ! Il y a pas mal de coups à faire, avec des rotations de vent à bien négocier et des vents faibles au large de la Gironde. Ça va être une course compliquée, une course de marins. Il faudra être à l’affût ! C’est aussi une course d’endurance, il ne faudra pas se griller au début car la route est longue et le retour sera difficile. Il faudra être bien frais et dispo pour négocier le passage de la chaussée de Sein…», détaille Antoine Debled (Régions Job.com)
Une course en trois temps
Dans un premier temps, les coureurs devraient descendre assez rapidement vers le sud à la faveur d’une brise portante de secteur Nord d’une quinzaine de nœuds : une allure technique qui va solliciter les marins, tandis qu’ils devront négocier une rotation des vents vers l’Ouest. Le passage obligatoire de la flotte entre Yeu et la côte limite en revanche les options stratégiques.
A l’approche de la bouée BXA (située à 13 milles du phare du Cordouan, au large de l’embouchure de la Gironde), la brise devrait s’essouffler. Complètement ou pas ? Pour combien de temps ? Là, c’est un peu l’inconnu : cette transition entre deux systèmes météo va sans doute donner du fil à retordre aux marins. Beaucoup de choses peuvent se jouer là. Des brises thermiques* pouraient également pimenter l’affaire.
Enfin, le retour vers la Bretagne sera à nouveau venté, rapide car effectué vent de travers : un beau et long run de vitesse certes, mais pas seulement… il pourrait aussi y avoir du jeu car cette fois, les skippers seront libres de choisir leur route : large ou côte ? Telle sera la question.
Après 3 jours et 3 nuits de course la lucidité et la fraîcheur physique des marins s’inviteront en invités d’honneur pour le final de ce parcours Sud.
« Les bateaux risquent d’être groupés au début, ça va être à fond sous spi, sur la route directe. Il faudra faire de la vitesse puis bien gérer la zone de transition entre la descente et la remontée. Après, les premiers qui vont toucher du vent risquent de faire la différence », résume Pierre Brasseur (Région Nord Pas de Calais – Ripolin).
Alors, qu’il soit Nord ou Sud, le terrain de jeu de ce Mini Fastnet ou « Mini Cordouan » devrait satisfaire la soif de compétition et l’appétit de large des concurents : « Nord ou Sud, ça ne change pas grand-chose en termes d’objectifs sportifs, ça reste une course ! », confirmait Benoît Amlaric (Tchao) avant de partir en mer.
Les premiers concurrents sont attendus à partir de jeudi, 19 juin, à Douarnenez.
* Parcours du Mini Fastnet 2008 : Douarnenez (en passant par l’intérieur de l’île d’Yeu) – Bouée BXA – Douarnenez : env. 500 milles.