Yann Eliès de retour à Lorient, se concentre pour le Vendée Globe

Yann Eliès - Generali
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Deux transats en un mois…
"Indispensable!" C’est spontanément et avec enthousiasme qu’Eliès laisse échapper ce qualificatif en forme d’analyse des 5 semaines écoulées. The Artemis Transat disputée en solitaire, suivie presque immédiatement d’une traversée tout schuss en équipage et au portant ont dopé le capital confiance d’un Yann Eliès plus que jamais en harmonie avec son projet et avec ses objectifs de podium à l’arrivée du Vendée Globe. "Cette expérience d’une double transatlantique m’aurait indéniablement fait défaut au départ du Vendée Globe" affirme-t’il. "Ma connaissance du bateau n’a jamais été aussi vaste, et mes automatismes n’ont jamais été aussi affutés. Je serai même disposé à effectuer une traversée supplémentaire." Parti dimanche 1er juin de Boston en compagnie de ses équipiers Marc Engelbert (accastillage), Richard Loncle (matelotage) et Tanguy Brodu (électricité-informatique), Eliès avait tenu à ce qu’un spécialiste de chez NKE, fournisseur de pilotes automatiques, l’accompagne dans cette traversée afin de tester en situation les derniers nés de la gamme destinés à équiper Generali. "Nous avons eu du vent portant de bout en bout" précise Yann, "et avons tenu une moyenne de 13 noeuds sur l’intégralité du parcours. Au portant dans la brise de 20 à 30 noeuds, cette traversée retour a été un vrai bonheur auquel j’ai voulu associer les hommes qui travaillent d’arrache-pied sur le projet depuis deux ans." Une transat en forme de récompense donc pour de fidèles équipiers mis à rude contribution à Boston pour réparer cette fameuse barre de flèche défaillante qui avait causé, en se désolidarisant du mât, bien des frayeurs au Team Generali. "Il nous a fallu démâter à Boston" explique Yann, "et trouver des compétences pour réparer la barre de flèche. Nous avons pu naviguer sans problème lors du retour mais nous travaillons déjà à de nouveaux calculs pour bien cerner tous les paramètres en cause dans cette défaillance."

La prime à la fiabilité.
"Pour faire un résultat dans cette Artemis Transat pourtant ultra-compétitive, il fallait terminer la course" résume un peu laconiquement Yann Eliès. Une succession d’avaries plus ou mois sérieuses a provoqué une impitoyable sélection parmi les ténors de la Classe et seuls les voiliers les mieux fiabilisés ont pu s’inviter au podium final. "Cela me conforte dans mes choix architecturaux de départ" résume Yann. "Nous avons terminé chacune des courses auxquelles nous avons participé et cette "prime" à la régularité nous confère un indéniable ascendant psychologique sur la concurrence." Loin de s’appesantir sur de fragiles lauriers, Eliès remobilisera dès lundi toutes les énergies autour de la dernière ligne droite avant le Vendée Globe. "Il reste beaucoup de travail à faire que nous allons abattre avec méthode et confiance". "Confiance", le mot est lâché ; la confiance en son matériel tout d’abord ; de ce point de vue, Eliès a fait le plein et sait disposer de la machine capable de boucler un tour du Monde. Confiance en soi à présent, "Il me faut davantage croire en mes choix" avoue le skipper Briochin, "et ne pas me laisser influencer par les autres. Ainsi aurai-je dû beaucoup plus tôt quitter cette route Nord empruntée dans le sillage de Michel Desjoyeaux, et dont je n’ai jamais pu redescendre pour passer la "porte des glaces " en bonne position pour jouer la victoire."

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Plaisir de Figariste
Reste le plaisir pur du régatier qui a su profiter "comme en Figaro" des longues heures à la barre, sur des mers mouvementées et sous des cieux changeants ; bonheur de présider aux destinées d’un voilier magnifique, satisfaction de maîtriser les immenses voiles et d’anticiper au rythme du vent les manoeuvres parfois inhumaines qu’imposent les monocoques Imoca. Soulagement enfin de sentir imperceptiblement la logique montée en puissance d’un projet pensé et résolument mis en oeuvre avec les compétences et l’engagement d’une équipe et d’un partenaire amis. "J’ai la satisfaction d’avoir répondu aux attentes de mon partenaire "historique" Generali" avoue Yann, et d’avoir respecté par mes résultats le travail de mon équipe à terre…"