Combien de victimes dans cette quête insensée à la recherche de la gloire et de la puissance. Dernier en date, l’équipage de Cercle Vert se voyait rendre les armes à quelques vingt-quatre heures de l’arrivée. « Ca ne va pas trop mal, ça pourrait être pire, et ça pourrait être mieux… A un moment ou un autre, soit tu croises derrière pour assurer une place honorable, soit tu es agressif et tu joues la gagne en prenant des risques… Là on n’a pas eu ce qu’on pouvait espérer. » Jean Le Cam, interrogé à la vacation de ce midi en convenait. Se battre pour le podium, voire pour la victoire finale tiendrait de la gageure. Après avoir éclairé la course de trajectoires souvent lumineuses, le duo Morvan – Le Cam a du baisser pavillon avec les honneurs. La communauté de l’anneau de Gustavia venait de perdre un de ses derniers prétendants.
Combien sont d’ores et déjà tombés en chemin ? Sur la route de Porto Santo, les plus jeunes d’entre eux n’ont pas su résister au rythme de marche qu’ont imposé les meneurs de troupe. Pour être belle, la course demande, telle le Moloch, chaque jour de nouvelles proies. Et chaque jour, de nouvelles têtes tombaient. Blessures physiques ou morales qui entraînèrent l’abandon des premiers pèlerins, chemins de traverses dans lesquelles d’autres s’égarèrent. Ce fut ensuite la route du nord qui, quand elle semblait pavée de pétales de rose, brisa d’un coup la détermination d’une bonne part de l’équipée. Restèrent les éclaireurs de la route du sud que personne n’avait vu venir pour terminer l’aventure…
Gageons toutefois que les trois postulants ne se soucient guère de ces considérations quand il s’agit de jauger les forces en présence. A bord de Solar Inox Ronan Guérin, fort d’un capital confiance et d’une détermination sans faille, espérait bien pouvoir aller titiller la moustache imperturbable d’un Jean-Paul Mouren campé sereinement en tête du classement général : « Cette course s’est jouée comme une partie de poker car chacun avait des pronostics différents. Nous on a fait notre choix, pris l’option Sud, et on l’a suivie jusqu’au bout ca, dans tous les cas, on ne pouvait pas faire autrement. Il y a bien eu une journée ou deux où l’on s’est dit que c’était mort pour nous…. ça fait une semaine environ qu’on sait que ça va bien se passer. » Podium ou victoire, la journée d’aujourd’hui devrait le déterminer… En écho, Laurent Pellecuer, à bord de SNEF & Cliptol SportL’arrivée en Match Racing avec Solar Inox est toujours d’actualité oui. Par contre je vous assure que le premier en retard aura perdu, on ne s’attendra pas ! » La philosophie du bon maître Mouren déteindrait-elle sur la fougue de son équipier ? Concarneau – Saint-Barth, quant à lui, continuait son bonhomme de chemin , comme insensible à la pression : « C’est l’ultime journée et la fin du paquet de céréales… D‘ailleurs on a plus que trois litres d’eau et trois lyophal ; donc il ne faut pas que ça dure ! On avait pris pour vingt jours mais il en reste encore donc je ne sais même pas comment on a fait notre compte ! Ca doit être Miguel : comme il est petit il ne mange pas trop. » Les voilà donc prêts à se lancer à l’assaut de l’anneau de la fortune. Comme quoi, les équipages les plus modestes offrent parfois des ressources insoupçonnées pour peu qu’on leur accorde le crédit qu’ils méritent. Méfions nous donc des apparences. convenait que le sort n’avait pas encore choisi son camp : «
Commentaires :
CERCLE VERT – Jean Le Cam – 3ème au classement de 11h
« Ça ne va pas trop mal, ça pourrait être pire, et ça pourrait être mieux… A un moment ou un autre, soit tu croises derrière pour assurer une place honorable, soit tu es agressif et tu joues la gagne en prenant des risques… Là on n’a pas eu ce qu’on pouvait espérer. Les dernières 24 heures vont bien se passer, on va essayer de sauver ce que l’on peut sauver. Maintenant il faudrait essayer de bien croiser par rapport aux bateaux du sud. Sinon il nous reste un lyophal,deux sachets de riz et quatre bouteilles d’eau ! On a bien géré nos réserves…. Jean-Paul Mouren a posé des cierges à Notre Dame de la Garde ? Si maintenant on fait de la surenchère dans les cierges, où va-t-on ?»
SOLARINOX – Ronan Guérin – 2ème au classement de 11h
« C’est le PC Presse ? Pardon j’arrête la musique alors !
On essaie de tirer le bilan de notre route un peu différente en fin de parcours. Le croisement aura lieu un peu avant Colombier je pense. On verra demain matin qui gagnera… A voir…
Je partage pas mal le pronostic de Jean-Paul, moi ça me plairait de finir en match race. Lucky étant spécialiste de la baie de Gustavia et moi ayant été longtemps spécialiste de match race on a de quoi leur mettre la pression finale. Avec tous nos potes qui nous attendent ça va être génial !
Moi personnellement j’ai une envie particulière, c’est de vivre à 100% cette dernière journée de plomb ! Et ce dont on a envie le plus en ce moment c’est de connaître le croisement final. Après évidemment on sera heureux de retrouver nos proches….
Cette course s’est jouée comme une partie de poker car chacun avait des pronostics différents. Nous on a fait notre choix, pris l’option Sud, et on l’a suivie jusqu’au bout car dans tous les cas on ne pouvait pas faire autrement. Il y a eu une journée ou deux où l’on s’est dit que c’était mort pour nous…. Ça fait une semaine environ qu’on sait que ça va bien se passer. »
