Un Gedimat « tout neuf » pour Armel Tripon et Dominic Vittet

Gedimat Tripon Vittet ag2R 2008
DR

Quand on sait l’extrême difficulté à rentrer dans le Top Ten du Championnat de France de course au large en solitaire – où seuls les 10 premiers ont droit à un numéro distinctif – ce numéro 9 dans la grand’voile et sur la carène de Gedimat qui s’affiche déjà dans le bassin de Concarneau en dit long sur la progression d’Armel Tripon. « Malgré une Solitaire en demi-teinte, j’ai fait une belle saison 2007, sur le Trophée BPE, la Route du Ponant et le tour de Bretagne… avec Mino déjà », commente un Armel Tripon « serein et impatient », à quelques jours de s’élancer pour sa cinquième transatlantique sous les couleurs de Gedimat : la Transat Ag2r en double qui s’élancera vers St Barth dimanche 20 avril pour 3700 milles (environ 6850 kilomètres) d’aventure et de compétition océanique à armes égales, tous sur le même bateau.

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Transformer l’essai

Pour transformer l’essai 2007 qui avait vu Armel changer ses méthodes de travail et d’entraînement et obtenir, donc, des résultats prometteurs (5e du Trophée BPE, 5e du Tour de Bretagne entre autres), c’est même un Figaro flambant neuf qui va servir de monture au skipper nantais et à son co-skipper « Mino », Dominic Vittet « J’ai eu l’opportunité de changer de bateau et c’était une bonne occasion de fiabiliser l’ensemble, de repartir sur une base neuve, avec un gréement neuf, une structure neuve, une coque neuve », explique Armel Tripon, « c’est aussi un gage de performance car l’ancien avait tout de même quatre transats’ au compteur ».
Ce nouveau voilier ne sera pas de trop pour tenter de se glisser dans le paquet de tête des 27 équipages prétendants à la victoire au soleil caraïbe de St Barth’, après environ trois semaines de mer. Car il y a encore un plateau très relevé dans cette Transat Ag2r, avec entre autres les duos Nicolas Troussel/Christopher Pratt, Thierry Chabagny/Corentin Douguet et bien sûr les « monstres » Gildas Morvan et « Le Roi » Jean Le Cam, archi favoris. Mais tout est possible, comme toujours et Armel Tripon n’en fait pas mystère : « l’objectif ?… Et bien c’est gagner en se faisant plaisir, bien sûr… même si on sait bien qu’on est au moins une quinzaine d’équipages à avoir cette idée en tête. C’est le précepte de base, on part toujours pour gagner…» Premières réponses dès la traversée du golfe de Gascogne la semaine prochaine. Il faudra ensuite aller virer une bouée devant l’île de Porto Santo, dans l’archipel de Madère, avant de choisir le bon moment pour mettre le clignotant et s’en aller traverser les immensités atlantiques.

Interview

Armel Tripon : « Mino m’apporte énormément »

Armel, pourquoi choisir de partir avec Dominic Vittet ?

« Mino » apporte avec lui l’expérience de 25 années de course au large. L’Atlantique c’est son jardin ! Il a été Champion de France, il a gagné la Solitaire… c’est une valeur sûre. Il est très pro, très exigeant, rigoureux et méticuleux sur la préparation du bateau. J’ai beaucoup appris cet hiver avec lui et nous avions eu une bonne expérience ensemble sur le Tour de Bretagne (5e et une victoire d’étape cet automne). On s’entend bien, on sait qu’on va beaucoup échanger. On a déjà bien bossé ensemble à préparer cette course et pour ma part j’ai beaucoup navigué en solitaire cet hiver.

On a coutume de dire que naviguer en double c’est deux fois du solitaire, d’accord ou pas d’accord ?

Non. Je ne me vois pas passer trois semaines en mer en échangeant rien à part « bonne nuit » au moment de la prise de quart. Nous ne ferons pas que nous croiser ! Nous avons beaucoup discuté pour nous mettre d’accord sur notre organisation et nous ferons beaucoup de choses en commun. C’est important. Notre navigation sera basée sur l’échange. On s’est appuyé sur notre expérience commune sur le Tour de Bretagne, on a défini comment nous allions aborder cette course, on part en connaissance de cause. Et toutes les décisions se prendront en concertation. Enfin, humainement, ça se passe très bien entre nous et c’est tout sauf un détail.

Le moment crucial c’est le passage à Madère ?

Tous les moments sont importants. Le cliché qui consiste à croire qu’une fois dans les alizés il n’y a plus rien à faire, il ne faut pas en croire un traître mot. L’histoire prouve que beaucoup de courses se sont jouées dans le dernier tiers du parcours.

L’objectif ?

Gagner… comme tout le monde ! On a tout mis en place pour faire le mieux possible en tous cas. Surtout réaliser une belle course et faire plaisir aux gens de Gedimat, fidèles et très nombreux à nous suivre. On va essayer de confirmer la progression enregistrée l’an dernier…

Ils ont dit :
Dominic Vittet :
« Ma seule ambition c’est de gagner ! D’autant que j’ai un petit côté affectif avec cette course, car avec Jean Le Cam (également concurrent cette année) Bernard Mallaret, Roland Debout et François-Xavier Dehaye, nous étions à l’origine de la création de cette transat, il y a 17 ans… Avec Armel, on part sur les bases de notre navigation commune sur le Tour de Bretagne, qui s’était très bien passée. Tout reste à faire, évidemment, mais j’espère bien qu’on va prendre du plaisir et le jeu est ouvert, d’autant que sur cette course, il faut avoir un peu de réussite en plus du talent et aller chercher parfois dans la subtilité côté météo des choses qui ne sont pas forcément dans les livres, ce qui me convient bien. Armel est quelqu’un d’attentif, toujours disponible et positif. Sportivement, il a prouvé qu’il savait se faire mal pour aller chercher un résultat. C’est une qualité pas si fréquente. »

En bref:
Sylvain Marconnet, un pilier pour parrain
A noter que le parrain du nouveau Figaro Gedimat n’est autre que Sylvain Marconnet, le pilier du XV de France et du Stade Français. Marconnet et ses 71 sélections en équipe de France, ses quatre victoires dans le Tournoi, ses cinq Boucliers de Brennus… Un soutien de poids qui ne peut que faire plaisir à Armel Tripon et à Dominic Vittet, lequel, dans sa prime jeunesse, mania l’ovale à un niveau tout à fait honorable.