Bilan. Deux victoires et un podium pour le Pôle Finistère Course au Large sur la Transat Café l’Or

La Transat Café l’Or 2025 a mis en lumière la solidité de la préparation et l’engagement des coureurs du Pôle Finistère Course au Large. D’un départ tonique au Havre jusqu’à l’arrivée en Martinique, les navigateurs ont fait preuve d’une maîtrise remarquable et s’illustrent par deux victoires majeures en ULTIM et en IMOCA et un beau podium en Class40. Jeanne Grégoire et Erwan Tabarly, respectivement directrice et entraîneur du Pôle, reviennent sur les moments forts et les exploits des coureurs préparés à Port-La-Forêt lors de cette édition exigeante.

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ULTIM : la belle dynamique de la classe

Le Pôle France a organisé un stage de préparation avec tous les concurrents engagés dans la Transat Café L’OR : Actual, Banque Populaire et SVR-Lazartigue — ainsi que Sodebo, venu comme invité exceptionnel. Jeanne Grégoire souligne l’atmosphère qui règne au sein de cette flotte : « On sent une nouvelle énergie. Le niveau est particulièrement homogène et la compétition sportive a pris le dessus. C’est de la régate de très haut niveau ».

La victoire revient à Tom Laperche et Franck Cammas à bord de SVR-Lazartigue qui ont mené la flotte depuis la sortie de la Manche. Pour Jeanne Grégoire, « C’est une victoire majeure pour l’équipe de SVR-Lazartigue et c’est une belle récompense pour un partenaire engagé. C’est aussi l’innovation qui est récompensée car ce bateau arrive maintenant à maturité. » À seulement 28 ans, Tom Laperche est le plus jeune des skippers ULTIM et maîtrise son sujet à la perfection. Déjà vainqueur de La Solitaire du Figaro en 2022, il renoue ici avec la victoire sur une course majeure et s’impose comme l’un des favoris de la prochaine Route du Rhum.

IMOCA : des bateaux bien préparés et une bataille serrée

Avec du vent fort, de face, et une mer démontée, le départ de cette édition s’avérait périlleux pour les IMOCA. Forts de l’expérience du Vendée Globe, les monocoques ont démontré leur fiabilité et aucune avarie sérieuse n’a pourtant été déplorée. Charal, mené par Jérémie Beyou et Morgan Lagravière, a dominé la course. « C’est un bateau qui a été en tête du début à la fin. Jérémie et Morgan ont fait des moyennes impressionnantes : près de 30 nœuds sur quatre heures ! » souligne Erwan Tabarly qui note que les vainqueurs ont passé beaucoup de temps à la barre. « Au portant, dans les alizés, cela reste décisif d’être à la barre » poursuit l’entraîneur.

Cette victoire récompense une série de performances marquantes pour Jérémie après la quatrième place du dernier Vendée Globe, en tête d’un groupe très compétitif. Pour l’équipe du Pôle, cette victoire est une prime à la persévérance. « Charal a beaucoup innové ces dernières années et réalisé de véritables révolutions technologiques. On savait que cela serait payant un jour mais on ne savait pas quand. » La surprise dans cette classe vient de Francesca Clapich et Will Harris (11th Hour Racing) qui prennent la deuxième place. « Ils vont vite, prennent de belles options, ils ont été bons dans tous les secteurs de jeu » apprécie Jeanne Grégoire. Le podium est complété par Sam Goodchild et Loïs Berrehar à bord de MACIF. « Le groupe IMOCA en général a bien fonctionné. C’était une belle bagarre tout le long avec seulement 100 milles d’écarts à l’arrivée, ce qui sur ces bateaux-là n’est vraiment pas grand-chose », conclut Erwan.

Class40 : un duel haletant jusqu’au bout

En Class40, Corentin Douguet et Axel Tréhin (SNSM – FAITES UN DON !) prennent une magnifique seconde place alors que la victoire revient à Guillaume Pirouelle et Cédric Château (Seafrigo Sogestran). C’est seulement dans les dernières heures de course que le dénouement s’est joué en faveur des Normands « Il y avait deux routes marquées au nord et au sud. En général, on sait assez tôt laquelle sera payante mais là, il a fallu attendre 10 jours. C’était une course très exigeante physiquement et nerveusement pour les marins mais intéressante et palpitante à suivre pour les terriens ! » commente Jeanne Grégoire qui salue la victoire de Guillaume qui a vécu ses années de figariste, aux côtés de Tom Laperche, entre autre, au Pôle France. Cette année, deux Class40 se sont préparés à Port-La-Forêt mais d’autres figaristes sont attirés par cette classe. A suivre !

Ocean Fifty : une classe éprouvée mais des skipper à saluer

Enfin, aucun entrainement sur l’eau n’est mis en place, à Port La Forêt, pour les Ocean Fifty mais les équipes du Pôle ont suivi avec attention les performances de Basile Bourgnon (EDENRED 5), Thomas Rouxel (VIABILIS OCÉANS) et Gaston Morvan (WEWISE). La Transat s’est en effet révélée particulièrement éprouvante pour cette classe avec trois chavirages dès la première nuit. Dans ce contexte, les performances de Basile, Thomas et Gaston, membres actifs du Pôle, révèlent un sens marin exceptionnel.

Source CP