Après deux jours off, pétole oblige, les 11 teams ont disputé deux courses dimanche dans respectivement 7 et 12 nœuds de vent. Après quatre courses et avec 12 points au compteur, l’équipage britannique Gladiator, Champion du Monde en titre, s’impose à Saint-Tropez. Sled (USA, 13 points) et American Magic Quantum Racing (USA, 18 points) complètent le podium, Paprec (FRA, 23,5 points) termine quant à lui 5e, derrière Alpha + (HKG, 21,5 points).
Si les caprices d’Éole n’ont permis de valider que quatre courses cette semaine soit le plus petit nombre de courses de l’histoire des 52 Sailing Series, les équipages ont pu tout de même se livrer une belle bataille sur les eaux bleues de Saint-Tropez. Auteur d’une belle entrée en matière mercredi avec une 1ère et une 2e place, Gladiator (Tony Langley) a signé une 6e et une 3e place sur le fil ce dimanche. Des résultats suffisant pour rafler la victoire sur la 52 Super Series Saint-Tropez Sailing Week aux dépends de Sled (Takashi Okura), en tête du classement général provisoire avant la dernière course. A noter qu’après avoir laissé la barre de Gladiator à Guillermo Parada il y a deux ans à Saint-Tropez, Tony Langley a repris les commandes cette année.
En réalisant ce qui s’est avéré être la manœuvre décisive lors de la dernière manche de la deuxième et dernière course d’aujourd’hui, le Britannique Tony Langley et son équipage champion du monde ont remporté la victoire au classement général de la première régate de la saison 2025 des 52 SUPER SERIES, la 52 SUPER SERIES Saint Tropez Sailing Week. En raison de vents faibles et d’une mer calme, seules quatre des dix courses prévues ont pu être disputées. Gladiator s’est imposé avec un seul point d’avance sur Sled, le bateau de Takashi Okura, champion du monde et du circuit 2021. Doug DeVos et son équipage américain Magic Quantum Racing ont pris la troisième place du classement général en remportant la dernière course.
Cette victoire est d’autant plus spéciale pour Langley qu’il s’agit de la première régate 52 SUPER SERIES qu’il remporte à la barre du Gladiator, désormais épaulé par le tacticien Guille Parada, qui a mené l’équipe à la victoire lors du championnat du monde Rolex à Newport, aux États-Unis, l’année dernière, l’une des deux régates remportées par l’équipe britannique en 2024. Avec l’arrivée dans l’équipe du Néo-Zélandais Ray Davies, vainqueur de la Coupe de l’America, en tant que stratège, Gladiator a démontré toute sa puissance lors de la dernière course, passant de la deuxième place au classement général à la victoire en dépassant Sled dans la dernière ligne droite. L’équipe de Langley abordait les deux dernières courses de la journée avec trois points d’avance après avoir terminé premier et deuxième jeudi.
« C’est très spécial pour moi dans un endroit très spécial. Je n’ai pas encore réalisé. C’est ma première victoire en tant que barreur dans les SUPER SERIES en 15 ans et pour Guille, c’est sa première victoire en tant que tacticien. L’échange de rôles semble très bien fonctionner jusqu’à présent, c’est vraiment très spécial. Dans la dernière manche, Guille et moi avons échangé quelques mots. Sled avait trois ou quatre longueurs d’avance, et je lui ai dit : « Tu te rends compte que nous sommes à égalité de points avec ces gars pour la régate ? Il faut faire quelque chose. On ne va pas gagner si on les suit. » Et il m’a répondu : « Oui, je m’en occupe. » Et ça a marché. Saint-Tropez est un endroit spécial pour nous, j’adore cet endroit. »

Le tacticien Parada, qui a rejoint l’équipe victorieuse à Saint-Tropez il y a deux ans, s’est réjoui de cette victoire après avoir changé de rôle : « C’est un sentiment formidable, car c’est la première fois que je navigue en tant que tacticien dans la Super Series, et même si c’est un travail que je sais parfaitement faire, je n’avais jamais eu l’occasion de le faire auparavant. Débuter par une victoire est quelque chose d’inattendu, mais en même temps, cela nous rend très heureux. En réalité, mon travail a été facilité par Ray Davies, qui est un géant de ce sport, et par Bruno (Zirilli, le navigateur) ; nous nous connaissons depuis toujours, nous nous regardons et nous savons ce que l’autre pense. L’équipage, les régleurs qui ont rendu le bateau très rapide, les grinders qui ont poussé les derniers empannages dans le dernier vent arrière, ont fait toute la différence. Et une mention spéciale pour Tony (Langley), qui a relevé le défi de reprendre la barre, il l’a pris très au sérieux, il a fait un très bon travail et nous a donné la possibilité de nous battre pour les premières places. Je suis donc heureux, et nous espérons continuer sur cette voie. »
La deuxième place a un goût doux-amer pour Okura’s Sled, qui avait le titre de la régate en poche depuis 2021 avant de se faire dépasser par Gladiator. L’as italien Francesco Bruni, tacticien, a déclaré : « Nous avons eu de bons moments et de mauvais moments, et malheureusement, nous avons commis quelques erreurs et Gladiator a remporté une belle victoire qu’il mérite vraiment. Nous devons régler quelques détails. Nous n’avons pas fait de mauvaises courses au final, mais nous aurions pu remporter la régate. Gladiator était le meilleur bateau cette semaine. Sur cette course, nous aurions pu égaler leur premier empannage, ce qui aurait été mieux, mais nous avons non seulement commis quelques erreurs mécaniques dans les manœuvres, en ne choisissant pas les bons angles, mais nous devons aussi tirer les leçons de cette expérience pour la prochaine épreuve. »
La victoire finale a permis à l’équipe American Magic de terminer troisième au classement général, un bon résultat compte tenu des changements importants intervenus dans la composition de son équipage. Le tacticien Terry Hutchinson a déclaré : « Ce fut une très bonne journée. La semaine a été difficile, très difficile pour le comité de course, difficile pour toutes les équipes, mais c’est bien pour nous d’avoir terminé en force et de remporter cette dernière course. J’en suis très heureux, c’est certain. Mais il y a encore beaucoup de progrès à faire, c’est ce qui est le plus positif. Nous devons améliorer la communication à bord, nous avons beaucoup de travail pour nous améliorer sur le terrain. »
Moins performant que mercredi, Paprec (Jean-Luc Petithuguenin), 7e et 8,5e des courses du jour se classe 5e à Saint-Tropez. Un résultat cohérent avec l’objectif de l’unique team français engagé dans le Championnat. « Nous sommes très contents de nos nouvelles voiles, de nos bons départs et de la première journée où nous avons terminé 3e et 4e. Nous le sommes moins de notre vitesse aujourd’hui et du fait d’avoir été parfois un peu déventé par les autres sur le plan d’eau. Nous n’avons pas été assez rapides et tout s’est enchaîné. Mais globalement, c’est bien de terminer 5e pour commencer la saison », commente Jérôme Naquet, runner à bord de Paprec.