Peux-tu nous faire rappel des aventures de BRIT AIR depuis ce démâtage ?
Armel Le Cléac’h : « Après mes péripéties de course et ce fâcheux incident, j’ai finalement pu ramener BRIT AIR jusqu’au Cap Vert. Cette première étape franchie, encore fallait il pouvoir mettre en œuvre le retour du bateau en France… Le Cap Vert n’étant pas une région particulièrement fréquentée par les cargos, il nous a fallu le rediriger sur Dakar qui offrait les meilleures solutions de rapatriement. Mon équipe, après avoir convoyé BRIT AIR au moteur et sous gréement de fortune jusqu’à la capitale sénégalaise, a donc œuvré à son chargement à bord d’un cargo qui appareillait pour la France le 11 janvier. 15 jours plus tard, après un long périple via différents ports européens, le cargo et sa précieuse cargaison arrivaient finalement au Havre… Immédiatement remis à l’eau, déquillé, le bateau reprenait la mer pour un délicat convoyage au moteur en direction de Concarneau. Des conditions très favorables et le professionnalisme de l’équipe permettaient de ramener BRIT AIR sans encombre en Bretagne dans les meilleurs délais et de le rentrer dès lundi soir au chantier CDK.»
La suite immédiate…?
Armel Le Cléac’h : « Pas de temps à perdre ! Nous attaquons sans plus attendre les travaux de remise en état du bateau puis dans la foulée le chantier hivernal qui était prévu. La remise à l’eau de BRIT AIR est planifiée pour la fin mars. Parallèlement à ce chantier, le nouveau mât est lui en construction et nous sera livré comme prévu courant mars. Le timing est serré mais la volonté, l’envie et le dynamisme de toute l’équipe sont bien là ! Nous serons donc prêts à naviguer dès le début avril afin de nous préparer à la première grande échéance 2008 que sera The Transat. Si cette course était au programme de longue date, elle prend une importance toute particulière puisque, du fait de notre abandon sur la Transat B to B, elle devient qualificative pour le Vendée Globe ! »
Cette période n’a-t-elle pas été trop difficile à vivre ?
Armel Le Cléac’h : « C’est vrai que ce suivi à distance est un peu pesant. Et puis on s’attache au bateau, on craint pour lui… C’est une vraie satisfaction que de le savoir revenu à la maison ! Pour ma part, si ce standby forcé n’a pas toujours été facile à vivre, il nous a au moins permis, avec toute l’équipe, de bien planifier les choses afin d’optimiser la suite, de faire de vrais bilans avec les architectes et les fournisseurs. Ce temps passé à réfléchir et à échanger sera du temps gagné pour la suite…»
Plus personnellement, es tu complètement remis de ce démâtage ?
Armel Le Cléac’h : « C’est une expérience qui marque, c’est sûr… Mais c’est désormais du passé ! Nouvelle année, nouveaux challenges ! Si je n’occulte pas ce passé récent, si je compte bien me servir de cette expérience pour la suite, je suis aujourd’hui résolument et positivement tourné vers l’avenir : The Transat et la qualification dans un premier temps, le Vendée Globe dans un second. En outre, psychologiquement, le retour du bateau est un élément fort et remet tout le monde dans une spirale positive. Toute l’équipe et moi-même sommes plus motivés que jamais. Entre l’expérience acquise, même dans la douleur, notre volonté, notre dynamisme et notre enthousiasme, nous allons faire en sorte que le BRIT AIR qui sera remis à l’eau fin mars soit encore bien plus performant que sa version 2007… »
Le Programme prévisionnel de BRIT AIR en 2008 :
Fin mars : remise à l’eau
Avril : navigations
11 mai : départ de The Transat
Mai/juin : convoyage retour en équipage
Juillet : Voiles de course / Brest 2008
Juillet/aout : chantier Vendée Globe
Septembre : navigations
18 octobre : arrivée aux Sables d’Olonne
9 novembre : départ du Vendée Globe




















