Loïck Peyron (Gitana Eighty) a beau connaître des soucis de girouette qui ont permis à ses concurrents de revenir à portée de lance-pierre vendredi, voilà qu’il a réussi à reprendre l’ascendant en ce début de week-end ! Différence locale de brise ou petit "coup de pompe" de ses poursuivants : il a retrouvé sa superbe, surtout que la flotte s’aligne sur le même trajectoire… Plus de décalages sensibles vers l’Ouest d’un Marc Guillemot (Safran) ou vers l’Est d’un Yann Eliès (Generali) ou Michel Desjoyeaux (Foncia). Dans ses conditions, il n’y a plus qu’à faire marcher le bateau, regarder dans le "rétroviseur", récupérer de la fatigue, checker son bateau pour le rush final. Mais avant de surfer sur les vagues à l’arrivée d’une dépression programmée pour le début de semaine, il va falloir choisir le bon couloir qui se profile à l’horizon pour lundi, au large de Madère.
Crever la bulle
Car l’anticyclone des Açores fait des siennes : il se décale au large de la péninsule ibérique car une dépression pointe sur les Açores dès lundi. Il en résulte que les alizés de secteur Est vont faire place à un flux modéré de secteur Sud entre Madère et les Açores, mais dans un couloir relativement étroit. Et si ce samedi ne devrait pas voir beaucoup de changement dans le classement, ni de décalages dans la trajectoire, il faut s’attendre à une approche stratégique différente dès dimanche. L’option serait de grappiller des milles vers l’Est en serrant plus le vent, donc en ralentissant dans un premier temps, afin de pouvoir toucher le nouveau vent plus tôt en fin de week-end. Mais entre théorie et pratique, virtuel et réel, il y a bien souvent des divergences que les solitaires devront prendre en compte en sus de l’aspect tactique : est-il bon de se séparer de la flotte à une telle distance du but ?
Mais n’oublions pas que le peloton aussi offre un superbe match même s’il concède une journée de mer aux leaders. Yannick Bestaven (Cervin EnR) s’installe en tête des chasseurs mais sa marge de manoeuvre n’est pas si grande face à Samantha Davies (Roxy). Quant à Arnaud Boissières (Akena Vérandas), l’explosion de sa trinquette il y a deux jours ne devrait plus trop le pénaliser puisque la brise mollit alors que Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) doit connaître des problèmes techniques car il rétrograde régulièrement depuis la sortie du Pot au Noir… Ce week-end s’annonce comme une période capitale pour les solitaires comme pour les observateurs à terre : observation d’un changement de rythme, d’un changement météo, d’un changement de stratégie. En attendant, c’est à la queue leu leu que la flotte remonte vers le Nord avec une journée de plus de 320 milles pour le leader ! Ca avance tout de même bien au large des Canaries…




















