Excès de vitesse
Depuis plus de deux jours, Hugo Boss a pris le parti d’exploiter à fond ces conditions sportives. Résultat : Alex Thomson et Andrew Cape viennent de battre le record de distance sur 24h00 avec 500,01 milles à la vitesse moyenne de 20,83 noeuds (toujours soumis à ratification du WSSRC, l’instance internationale chargée de valider les records). On connaissait déjà le skipper anglais pour son précédent record en solitaire, le voici une fois de plus fidèle à sa réputation de monsieur « pied au plancher ». Joint à la visio conférence du jour, l’intéressé était plus que ravi et se voyait félicité par deux invités très spéciaux : Ellen MacArthur et Francis Joyon, en plein record du tour du monde en solitaire à bord de son trimaran de 30 mètres, en passe de doubler les concurrents de tête de la Barcelona World Race !
Grosse bagarre au sein du quartet de tête
Conséquence directe de ce record : la remontée spectaculaire du bateau noir sur Veolia Environnement. « Ils font des vitesses incroyables et ne jouent pas dans la même cour que nous. On va les laisser revenir à notre hauteur pour voir comment ça se passe » confiait Roland Jourdain, avec un certain fatalisme, à la vacation du matin. C’est chose faite. Au classement de 16h00 TU, Hugo Boss n’avait plus que 3,5 milles de retard.
Mais un autre duel se trame aux avant postes : celui opposant PRB et Paprec-Virbac 2 qui naviguaient cet après midi au contact, à moins d’un mille l’un de l’autre.
Un nouvelle course commence entre ces quatre bateaux de tête qui se tiennent en 126 milles.« des écarts très raisonnables à ce stade et pour ainsi dire insignifiants au regard du reste de la course » se réjouissait Bilou.
Trouver le bon curseur
Dans ces vents portants propices à aligner les milles, toute la question est de trouver le bon curseur entre ‘attaquer à fond ‘ et gérer ses efforts pour préserver les hommes et le matériel.
Si Hugo Boss a choisi de mettre la barre haute, chaque équipage a sa philosophie dans ce domaine, comme l’expliquait Sidney Gavignet, contacté au téléphone ce matin. A bord de Delta Dore (5e à 282 milles et 5e concurrent à avoir passé aujourd’hui le méridien de Greenwich), l’attention portée à la sécurité est montée d’un cran. « Pour la première fois, j’ai sorti le harnais lors d’un changement de voile » indiquait Sidney. « Et pour chaque manouvre, on y va calmement. Nous abattons pour bien mettre le bateau à plat, nous assurer qu’il ne va pas enfourner quand quelqu’un est à l’avant. »
Car à grande vitesse, le moindre incident peut coûter cher. Temenos II en a fait les frais, à son insu, en heurtant ce matin dans ses safrans, un objet flottant non identifié. « Imaginez le tableau » nous raconte Dominique Wavre, « on a 28 noeuds de vent, il fait nuit noire, et il pleut. On a affalé le gennaker en catastrophe et puis il y a eu un petit moment de panique car Michèle ne me voyait plus à l’avant. On a fini par lofer pour coucher le bateau et inspecter les safrans. Finalement, ils n’étaient pas endommagés. Le seul souci, c’est que nous avons abîmé notre grand gennaker et qu’il est maintenant inutilisable ». Sous toilé, Temenos II est dès maintenant dans le viseur d’Estrella Damm.
Demain, les skippers devront rester très vigilants avec l’arrivée d’une nouvelle dépression venant de l’ouest, qui promet à moyen terme des vents supérieurs à 40 noeuds et une mer très forte.
Le classement du 07/12/07 à 16h00 TU
1 PRB à 18068,1 milles de l’arrivée
2 PAPREC-VIRBAC 2 à 0,7 milles du leader
3 VEOLIA ENVIRONNEMENT à 122,0 milles
4 HUGO BOSS à 126,4 milles
5 DELTA DORE à 282,3 milles
6 TEMENOS 2 à 549,8 milles
7 ESTRELLA DAMM à 811,2 milles
8 MUTUA MADRILENA à 873,1 milles
9 EDUCACION SIN FRONTERAS à 1533,9 milles