Brouillard glacial et vent fort à venir
Ce matin à la vacation, Vincent Riou, sur PRB, émergeait au milieu d’un brouillard glacial, « une ambiance un peu glauque au lever du jour », précédant l’arrivée d’une brise bien fraîche. Toujours aux commandes, à 37 milles de Paprec-Virbac 2, le monocoque orange devait franchir le méridien de Greenwich (qui délimite les hémisphères ouest et est de notre planète), ce soir vers 21 heures. De son côté, Jean Luc Nélias, qui découvre pour la première fois le décor des basses latitudes, apercevait, à bord de Veolia Environnement, son premier albatros.
Hugo Boss à 30 milles de Veolia Environnement
Aujourd’hui, les cinq premiers équipages déboulent au portant sous la barre symbolique des quarantièmes rugissants. PRB, Paprec-Virbac 2, Veolia Environnement (3e à 170 milles), désormais poursuivis par un quatrième larron mangeur de milles (Hugo Boss) naviguent en file indienne pratiquement sur le même axe, en direction du Cap de Bonne Espérance
Depuis 2 jours et demi, Alex Thomson et Andrew Cape profitent en effet d’un vent plus favorable que les meneurs pour se refaire une santé. La coque noire du plan Finot filait aujourd’hui à 20 noeuds moyens et se profile maintenant dans les rétroviseurs de Veolia Environnement. A 30 milles de Roland Jourdain et Jean Luc Nélias, le tandem anglo-saxon se voit bien, à l’occasion, venir semer la zizanie dans le trio de tête.
Derrière, Delta Dore persiste et signe dans sa route plus nord, une trajectoire sensée lui raccourcir le chemin vers Bonne Espérance, mais où le vent a tardé à se renforcer, comme le déplorait Jérémie Beyou à la visio conférence du jour. « La nuit dernière, ça a mis du temps à arriver. Mais là, ça y est, nous sommes sous gennaker, le bateau avance tout le temps entre 17 et 20 noeuds ». Le co-skipper de Delta Dore confiait aussi passer beaucoup de temps à la table à carte et devoir réviser ses gammes faute d’expérience dans le Grand Sud où les données météo sont moins précises qu’ailleurs. Il n’est cependant pas le seul à avoir choisi ‘l’intérieur du virage’ : chez Temenos II (6e), l’option est encore plus marquée, de même que pour Estrella Damm, le bateau le plus rapide de la journée.
Estrella Damm gagne une place
Après avoir mangé son pain noir depuis le passage du Cap Vert, le bateau rouge a retrouvé ses ailes et planait ce jeudi à 20 noeuds de moyenne. Ce faisant, Guillermo Altadill et Jonathan Mc Kee ont volé la 7e place au tandem espagnol de Mutua Madrileña. « C’est vrai que nous poussons à fond depuis deux jours » avouait Jonathan cet après-midi. « Nous essayons d’aller vite sans prendre trop de risque. Il y a beaucoup de boulot sur le pont et il faut trouver le bon équilibre entre être à fond et ne pas trop se fatiguer pour ne pas faire d’erreur. »
En queue de peloton, Educacion Sin Fronteras, qui se faufile entre l’anticyclone de Sainte Hélène et une dépression menaçante, était encore loin des récits de surfs dans 30 noeuds de vent…