Concours de vitesse
De leur côté, les poursuivants peuvent toujours espérer bénéficier d’une situation météo différente que celle rencontrée par les deux leaders. C’est ce qui est en train de se produire en faveur de Veolia Environnement, Hugo Boss, Delta Dore et les autres qui profitent du ‘tassement’ de l’anticyclone de Saint Hélène pour se positionner au vent de leurs prédécesseurs. Quand PRB et Paprec-Virbac 2 ont été obligés de descendre au sud pour contourner la zone de hautes pressions, les autres ont maintenant la possibilité de « couper le fromage », soit réduire le chemin jusqu’à la prochaine porte de parcours.
Qui plus est, ces valeureux retardataires ne lâchent rien et se sont engagés, depuis plus de 48 heures, dans un vrai concours de vitesse. Propulsés par des vents portants réguliers, les équipages parviennent à tenir des cadences de 16 à 17 nœuds. C’est notamment le cas d’Hugo Boss et de Delta Dore qui naviguent à fond depuis deux jours. Or, cette politique du gagne-petit porte doucement ses fruits : 100 milles un jour, 30 ou 40 le lendemain… peu à peu les écarts se comblent. La tendance pourrait s’accentuer d’ici jeudi soir.
Du vent pour les poursuivants ?
Car un front froid s’étend actuellement sur leur route. A plus de 500 milles des leaders, Temenos II en faisait déjà l’expérience. Harnachés, vêtus de pied en cap de leur ciré, Dominique Wavre et Michèle Paret, contacté à la visio conférence du jour, évoquaient la grisaille et des vent de 30 nœuds. Un contraste saisissant avec les images reçues de Veolia Environnement, où l’on apercevait Roland Jourdain torse nu à la barre. Mais dès cette nuit, il pourrait en être tout autrement. S’il n’est pas certain que le plan Lombard subisse l’influence du front, Hugo Boss, Delta Dore et Temenos vont probablement vivre une belle partie de navigation dans la brise avec 27 à 30 nœuds de vent de nord (et plus dans les rafales). Comme un avant goût de Grand Sud… ce Grand Sud que ne semblent pas du tout redouter Jérémie Beyou (Delta Dore) ou Jean Luc Nélias (Veolia Environnement) qui ne sont pourtant jamais descendus aussi bas.
A bord d’Educacion sin Fronteras, la toute jeune Servane Escoffier appréhendait davantage l’arrivée dans ces contrées lointaines et ventées. Mais en attendant les quarantièmes, le dernier concurrent de la flotte devra d’abord affronter d’ici peu, en guise de baptême du feu, une forte dépression.