Cinquième de la première étape, le skipper nantais Adrien Hardy (Brossard) était jusqu’à aujourd’hui un des plus sérieux concurrents d’Yves Le Blévec (Actual), toujours leader de l’épreuve à un peu plus de 1100 milles de l’arrivée à Bahia, soit au beau milieu de l’Atlantique et à la sortie d’un pot au noir fidèle à sa réputation : calmes et grains violents au menu. Adrien Hardy était un solide deuxième et donc un prétendant à la victoire finale au Brésil jusqu’à ce midi, lorsqu’il a commencé à chuter de la deuxième à la cinquième place et à rendre 43 milles au leader au lieu de 9 milles quelques heures auparavant. La confirmation ne s’est pas faite attendre : Brossard s’est mis à faire un cap… au nord, soit à l’inverse de la route pour le Brésil. Il fait demi-tour! Passagèrement? En tous cas, le skipper nantais a un souci puisqu’il a activé sa balise en mode vert, ce qui veut dire qu’il rencontre bel et bien un problème technique, mais ne demande pas assistance et gère l’avarie seul, au moins pour le moment.
Pas d’inquiétude donc pour la santé du marin, mais encore une péripétie sportive de taille pour cette deuxième étape de la Transat 6.50, décidément très cruelle avec la plupart des grands favoris : Isabelle Joschke (Degremont-Synergie) et Sam Manuard (Sitting Bull), respectivement 1er et 2e de la première étape contraints de s’arrêter pour réparer ; l’espagnol Alex Pella (Generalitat Valenciana) et l’Italien Andrea Caracci (Speedy Bonsai) forcés à l’abandon, Aloys Claquin (Vecteur Plus) connaissant le même triste sort qu’en 2005, en délicatesse avec ses safrans (reparti aujourd’hui de Mindelo) et désormais, donc Adrien Hardy… et encore une fois pour ne prendre en compte que les pépins des favoris, voilà qui commence à faire beaucoup.
Et pendant ce temps là, Yves Le Blevec mène toujours la danse en tête, devant David Sineau (Bretagne Lapins) à un peu moins de 30 milles, Nicholas Brennan (Rafiki) et Ronan Deshayes (PCO Technolgies) pointant, eux, à 35 milles du leader. Voilà deux ans, c’est Yves le Blevec, l’actuel leader qui avait démâté et du jeter l’éponge alors qu’il disputait la victoire au futur vainqueur Corentin Douguet et son dauphin d’alors Alex Pella. Espérons pour Yves (et pour tous d’ailleurs!) que cette fois il sera épargné par cette décidément bien lourde série d’avaries.
BM
Hécatombe de favoris : au tour d’Hardy!
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