C’est à n’y rien comprendre… Un véritable pot de glu que ce Pot au Noir qui n’arrête pas d’enserrer dans ses grains la majeure partie de la flotte. Cela va faire maintenant plus de 48 heures que les vitesses moyennes dégringolent et que les caps suivent n’importe quel… cap. Il suffit de regarder les routes suivies par nos marins en tête de la flotte : Yves Le Blévec (Actual) suit un cap au 207°. Enfin, un cap normal direz-vous : le Breton commence à s’approcher des 3°/2° de latitude Nord où – semble t’il- les alizés de Sud-Est auraient établi domicile. À suivre… David Sineau (Bretagne Lapins), qui s’est glissé en deuxième position, affiche un cap au 155° pour une vitesse de 2,6 nœuds. Nick Brennan (Rafiki) suit, lui, un cap au 39° pour une vitesse de 0,5 nœud. Pas vraiment la route… Fabien Després (Soitec) suit un cap au 147° pour une vitesse de 5,3 nœuds : c’est l’excès de vitesse du groupe de tête au pointage de 14h00, même si lui non plus ne fait pas la route !
Côté bateaux de série, même écho. Si Hervé Piveteau (Jules – Imprimerie Cartoffset) pointe son étrave au 254° tandis que Stéphane Le Diraison (Cultisol – Institut Curie) est au 182°, tous deux tutoient les 2/3 nœuds. Pas de quoi brasser le plancton ! C’est clair, chacun progresse comme il peut et avec ce qu’il trouve. Ici dans cette zone : on ne veut pas, on peut tout simplement !
On imagine la situation avec des orages à répétition, des grains qui défilent en rangs serrés et des zones de pétole où la mer se ride sous l’effet du passage d’un cargo… On imagine également la tension nerveuse à bord des Minis. Il faut faire avancer coûte que coûte le bateau pour sortir son étrave du jeu. Et à ce jeu, le moindre souffle d’air est à prendre même si l’on doit s’éloigner de la route directe. Il suffit de regarder les trajectoires les bateaux pour comprendre… qu’il n’y a rien à comprendre. Rester calme, concentré, observer le ciel, écouter le bulletin météo en tentant de ne pas envoyer le poste radio grandes ondes contre la cloison du bateau. La ZCIT (zone de convergence intertropicale, plus connue sous le nom de pot au noir) a pris indéniablement ses aises et est descendue avec les concurrents.
Chiffres incroyables : ils sont 3 marins sur les 83 en course à afficher une vitesse instantanée de plus de 10 nœuds et près de 60 à ne pas dépasser les 5 nœuds de vitesse instantanée. Les 0 et autre 1 nœud de vitesse se comptent par dizaine. Ambiance… Et il suffit de regarder une image satellite de la situation météo pour voir une énorme patate sur le centre Atlantique, pile calée sur la trajectoire de nos marins. Et à ce jeu, les écarts font le yoyo. Yves vient de reprendre un peu d’air face à David Sineau et compte ce soir 29 milles d’avance sur le nouveau 2e et 34 milles sur Nick Brennan. Autre détail important à relever : Yves vient de remettre un peu de Sud-Est dans sa route et semble enfin pouvoir reprendre un cap cohérent par rapport à la route idéale. Touche t-il enfin les premiers effets des alizés de Sud-Est qui ne devraient plus être très loin ? À suivre au classement de 20 heures ce soir et à celui de demain matin 8h00.
La question Hardy…
Maintenant, le fait marquant du jour est la dégringolade au classement d’Adrien Hardy. Il est vrai que dans ce type de conditions météo, il n’est pas évident de tirer une conclusion d’une hémorragie subite de milles. Un grain favorisant la progression de l’un pour mieux stopper celle de l’autre. Une zone de pétole difficile pour l’un et l’addition peut être lourde. Il reste qu’en l’occurrence, Adrien a déclenché sa balise – bouton vert – signifiant qu’il connaissait un problème technique mais qu’il le gérait. Rien de trop inquiétant si ce n’est que son cap est vraiment anormal. Adrien suit un cap au Nord et croise ses plus proches concurrents. Inutile de dire que la situation est anormale et qu’Adrien. La Direction de Course a décidé d’envoyer à la rencontre d’Adrien un bateau accompagnateur pour en savoir plus.
(source GPO)
Nouvelles du large :
. Vu dans les classements, les routes subies par Véronique Loisel (De l’espace pour la mer ) et Matthieu Girolet (Le roi du matelas). Cap au 79° pour 0,5 nœud de vitesse pour Véronique et cap au 3° pour 0 nœud pour Matthieu. Qui dit mieux ?
. Côté série, c’est Sébastien Bordiec sur Garcimore qui affole le speedomètre aujourd’hui avec 8,6 nœuds. Côté prototypes, c’est Sébastien Picault sur Groupe Royer qui enlève le titre avec 11,3 nœuds de vitesse instantanée au pointage de 14h00.
. Thibault Reinhart (Blouses Roses – Colas) et Aloys Claquin (Vecteur Plus) ont quitté Mindelo et sont de nouveau en course.
. C’est Alex Mevay (Genasun) qui est le plus décalé dans l’Est – à 120 milles – par rapport à la route directe. Quand on sait que le Pot au Noir est soi-disant plus imposant dans l’Est, qu’est-ce que cela va être ? Maintenant, compte tenu de l’incertitude météorologique de l’endroit, tout est possible !