Jolie brise de Sud-Est, mer belle, lever de soleil, trois Class’40 au coude à coude ! Quel meilleur scénario imaginer pour cette arrivée de la deuxième étape entre Madère et Les Sables d’Olonne… Cécile Poujol et Rémi Beauvais étaient encore en tête à quelques encablures de la ligne mais à l’occasion d’un petit contre-bord, ils laissaient filer Benoît Parnaudeau et Jean-Christophe Caso (Jardin Bio-Prévoir) qui étaient au final, les premiers à franchir la ligne mouillée à la bouée Nouch à 7h33, suivi à une minute et seize secondes par Merci les amis ! Et avec vingt minutes d’écart, Jean-Pierre Amblard et Louis Duc (Azawakh III) coupaient eux aussi la ligne ! Après 1 110 milles dont plus de cinq jours de louvoyage le long des côtes portugaises, après des options qui ont créé des décalages latéraux importants, c’est donc groupés et à vue que ces trois équipages en ont fini !
Un général très incertain
Et si Benoît Parnaudeau est assuré de conserver sa deuxième place au classement général, il peut espérer monter encore une marche sur le podium : Yvan Noblet (Appart City) était pointé à plus de soixante milles de Port Olonna ce qui ne lui laisse pas beaucoup de marge par rapport à son matelas d’avance de dix heures acquis lors de la première étape. De même Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) qui devrait prendre la quatrième place aux Sables d’Olonne vers midi, sait déjà que la troisième place au classement général est définitivement perdue au profit de Jean-Pierre Amblard et même la quatrième… à cause de Cécile Poujol ! Enfin, Lionel Regnier (Groupe Séfico) réalise aussi un très beau parcours retour avec une très probable cinquième place aux Sables d’Olonne, avec quelques minutes d’écart seulement devant Yvan Noblet… attendu en milieu d’après-midi.
Classement du vendredi 13 juillet à 9h00
1- Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir) arrivé vendredi 13 juillet à 7h 33’ 26’’ en 7j 18h 31’ 26’’
2- Cécile Poujol (Merci les amis !) arrivé vendredi 13 juillet à 7h 34’ 42’’ en 7j 18h 32’ 42’’ à 1’ 16 du premier
3- Jean-Pierre Amblard (Azawakh III) arrivé vendredi 13 juillet à 7h 53’ 28’’en 7j 18h 51’ 28’’ à 20’02’’ du premier
4- Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) à 30 milles de l’arrivée
5- Lionel Regnier (Groupe Séfico) à 50 milles de l’arrivée
6- Yvan Noblet (Appart City) à 54 milles de l’arrivée
7- Jean-Edouard Criquioche (Choice Hôtels) à 104 milles de l’arrivée
8- Alexis Guillaume (Méréna) à 104 milles de l’arrivée
9- Stephen Card (Cariberia) à 552 milles de l’arrivée
Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir)
« On a eu un peu de chance parce qu’on ne faisait pas la ligne d’arrivée sur un seul bord ! On a pu virer 300 mètres derrière Cécile et Rémi mais légèrement à leur vent, et cela nous a permis de nous décaler pour lofer et la coiffer sur le poteau à cause du courant. On avait pourtant navigué ensemble depuis douze milles ce vendredi depuis le lever du soleil et il n’y avait aucun avantage pour l’un ou l’autre… J’ai essayé cinquante réglages, mais rien n’y faisait !
Je crois qu’on peut être content de notre option de navigation à la sortie de Madère. On était devant les vainqueurs de la première étape et on les a laissé partir à l’Est sans les contrôler. On est allé chercher une bascule dont on n’était pas sûr qu’elle vienne… A priori, nous allions plus vite que Appart City au près, mais on aurait gagné peut-être deux milles par jour : après six jours, cela ne permettait pas de combler notre retard de dix heures de la première étape. Alors avec Jean-Christophe Caso, nous avons choisi de prendre des risques en partant vers le Nord-Ouest, en bordure d’anticyclone… Les premiers jours, c’était dur : on a pris 70 milles de retard au classement par rapport au but ! Mais on a persévéré malgré les conditions météorologiques qui n’étaient pas aussi favorables que prévues après le passage d’un petit front. On s’est finalement retrouvé dans la dorsale avec Cécile et Rémi et on a bien fait marcher le bateau pour passer le cap Finisterre : nous avons choisi de nous caler au milieu du golfe de Gascogne et tout s’est passé dans la dernière nuit…
Au final, je suis très content d’avoir navigué avec Jean-Christophe parce que nous avons joué ensemble toute la navigation et les options. C’était une très jolie étape ! »
Cécile Poujol (Merci les amis !)
« Je suis la spécialiste des arrivées au cordeau ! Déjà lors de la Route du Rhum, je perds une place à 47 secondes et là, aux Sables d’Olonne, Benoît et Jean-Christophe nous passent de 76 secondes… Je suis très contente de cette course car j’ai appris beaucoup de choses et c’est une belle victoire pour le projet, pour le bateau, pour Rémi.
Le près, on s’y attendait pour revenir de Madère, mais il y a eu des options à prendre et ça, c’était très intéressant ! Jusqu’au cap Finisterre, il y avait de l’incertitude quant à qui allait s’en sortir le mieux… Mais l’option Nord dans le golfe de Gascogne, nous en étions convaincus depuis le début : nous l’avions anticipé deux jours avant en acceptant de perdre du terrain pour passer au large. Avec Rémi, nous avons beaucoup travaillé sur la navigation à Madère pour aborder ce passage. Au final, on fait une grande partie du parcours derrière et on tactique à l’endroit !
Quatrième place au général, on sauve les meubles ! La première étape, à partir du moment où nous n’avions plus de spinnaker, on ne jouait plus dans la même cour… On a remis les compteurs à zéro pour cette deuxième étape. Après, la ligne d’arrivée était peut-être mouillée dix minutes trop tard… Bravo pour Benoît et Jean-Christophe ! »