Car enfin, la mer s’est un peu assagie et le vent est descendu d’un cran, permettant aux voiliers de lâcher un peu les chevaux : presque tous avancent à près de huit nœuds et quasiment sur la route directe. Mais encore faut-il savoir s’il faut couper au plus court en rasant les côtes espagnoles avant que les calmes ne s’installent, ou s’il faut anticiper la rotation à l’Ouest prévue au milieu du golfe de Gascogne ?
Un regroupement à Finisterre ?
« Les conditions ont changé et c’est de bonne augure mais il faut passer le cap Finisterre qui est encore à plus de 200 milles : ce sera le juge de paix… Le moral est au beau fixe avec un vent de Nord 20 nœuds et surtout une mer moins hachée. Chaque jour suffit à sa peine : on gère en fonction des bascules de vent. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à Louis : c’est lui qui a voulu qu’on se décale dès la sortie de Madère dans l’Est et cela a payé…», indiquait Jean-Pierre Amblard (Azawakh III) leader de cette deuxième étape grâce à son décalage précoce vers l’Est, choisi par son équipier Louis Duc. En progressant à près de huit nœuds cap au Nord-Est (50°), le Jumbo-40 peut viser la pointe ibérique mais arrivera-t-il à la passer sans avoir à contre border ? Et s’il passe à la bordée, ne va-t-il pas s’enferrer dans un vent annoncé comme très mou dès mardi après-midi ?
Du côté des partisans de la route médiane, tels Cécile Poujol (Merci les amis !) et Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir), l’option ne paye pas encore mais pourrait bien toucher les dividendes au passage de ce point névralgique : « On est en fait plus Nord que Ouest par rapport à la flotte. Je crois qu’on est allé un peu trop dans la dorsale il y a deux jours mais avec la quille qui bouge, je suis plutôt content de notre positionnement. Et puis on est un peu joueur, et c’est pas mal où on est… Il va y avoir un nouveau départ au cap Finisterre puisque les prévisions annoncent des calmes près des côtes espagnoles : on va rentrer dans la pétole un par un. Je ne sais pas encore par où on va passer : au large ou à la côte… », précisait Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir).
Un nouveau départ…
En effet, il pourrait bien y avoir un nouveau départ au large de La Corogne : tous les Class’40 convergent depuis ce mardi vers le même point, ceux positionnés plus à l’Ouest cherchant à passer plus au large pour rentrer dans le golfe de Gascogne par son milieu où la brise devrait être moins aléatoire et au final, après plus de quatre jours de louvoyage, les écarts sont finalement peu marqués. « On vient de virer de bord et on commence à entrevoir la porte de sortie : on marche à huit nœuds, il y a du soleil et on fait la route directe sur le cap Finisterre ! Il y a entre 18 et 22 nœuds de vent… Enfin, on peut viser la ligne d’arrivée et ce qui est amusant, c’est le regroupement de tout le monde malgré les options prises. La fin de course va être passionnante ! » Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais).
Car ce sont ces derniers 400 milles qui faudra parcourir pour traverser le golfe, qui se présentent comme les plus tactiques à négocier. Le long des côtes espagnoles, un léger flux de secteur Ouest aura tendance à s’étioler au fil des milles vers l’arrivée alors qu’une bulle sans vent arrive aussi par l’Ouest en se glissant sous la Bretagne… Reste une mince veine de brise d’Ouest au centre du golfe de Gascogne mais sera-t-elle aussi forte que prévue (10 nœuds seulement) et tiendra-t-elle ses promesses ? Les équipages savent déjà que ce final ne sera pas de tout repos et engrangent du sommeil pendant cet ultime bord de près vers l’Espagne…
Classement du lundi 9 juillet à 15h00
1- Jean-Pierre Amblard (Azawakh III) à 590 milles de l’arrivée
2- Yvan Noblet (Appart City) à 30 milles du leader
3- Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir) à 32 milles du leader
4- Cécile Poujol (Merci les amis !) à 32 milles du leader
5- Jean-Edouard Criquioche (Choice Hôtels) à 33 milles du leader
6- Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) à 36 milles du leader
7- Lionel Regnier (Groupe Séfico) à 108 milles du leader
8- Alexis Guillaume (Méréna) à 148 milles du leader
9- Stephen Card (Cariberia) à 318 milles du leader
Cap sur Finisterre…
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