Des options de plus en plus marquées …

Chatelin
DR

Deux fois la route, trois fois le temps, cinq fois la peine ! Le près est l’allure la plus fatigante, la plus longue, la plus laborieuse, la plus contraignante de toutes les conditions de navigation d’un voilier… Surtout quand le vent se renforce sans cesse et que la mer devient de plus en  plus hachée et dure. Et c’est bien cette situation que vivent les neuf équipages depuis le départ de Madère jeudi dernier et ils en ont encore pour deux jours au moins ! Car si la distance parcourue sur l’eau dépasse largement les 500 milles, elle ne se traduit que par une progression vers le but d’à peine 380 milles depuis Madère…
 
Des alizés qui se durcissent
La brise est en effet de nouveau au rendez-vous après la petite accalmie de samedi et la bascule du vent au Nord-Ouest. Mais cette amélioration des conditions de navigation ne fut que provisoire puisque, dès la nuit tombée, c’est encore au près dans un vent de Nord à Nord-Est que les Class’40 tentaient de progresser vers le cap Finisterre, décidément très loin encore des étraves… « On a plus de vent que prévu : 25 nœuds de vent et ça tape dur ! On est un peu embêté pour savoir quand il faudra virer parce que je n’ai pas envie de me mettre dans la bande des trente nœuds de vent… Mais il fait beau et on est toujours à vue avec Yvan et Jean-Edouard. On en prend plein la tête dehors et le vent est très irrégulier : on est sous un ris dans la grand voile et trinquette et le deuxième ris chauffe… Nous ne sommes pas trop bien placés par rapport aux partisans du Nord », indiquait ce dimanche midi Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais)
 
Du côté des « Nordistes », les conditions météorologiques ne sont pas franchement  plus favorables même si la brise est moins soutenue. Et Jean-Christophe Caso (Jardin Bio-Prévoir) ne semblait pas très optimiste quant à son choix tactique : « C’est plutôt mitigé entre ciel gris et ciel bleu… On plante des pieux dans 20 nœuds de vent de Nord-Est avec la mer pile poil dans le nez ! L’option ne paye toujours pas : ça n’a pas fait ce que nous escomptions mais il y a de la mistoufle à venir. Le vent devrait repasser au Nord en milieu d’après-midi et nous virerons de nouveau… ». Ce que confirmait Rémi Beauvais (Merci les amis !) qui regrettait son décalage dans l’Ouest : « On n’a pas eu la météo qu’on espérait ! On a pris une bascule très franche en milieu de nuit et on s’est retrouvé de nouveau au près : notre option au Nord est un peu précaire… On a un vent de Nord-Est de quinze nœuds sous le soleil mais surtout avec une mer très courte. On s’est retrouvé avec Benoît ce matin alors qu’on n’avançait pas cette nuit… »
 
Des options de plus en plus marquées
Qui a raison ? Qui a tort ? Pour l’instant, les partisans de la voie portugaise mènent le jeu mais dans ce vent qui semble bien s’établir pour les prochaines 48 heures au secteur Nord, cette option pourrait bien n’être pas aussi favorable que prévue… En effet, les Class’40 qui ont choisi une route plus au large naviguent dans des conditions moins dures, avec une mer moins formée et un vent légèrement orienté au Nord-Est, ce qui leur permet de se rapprocher plus de la route directe. Le groupe des trois les plus à l’Est (Appart City, Destination Calais, Choice Hôtels) qui a viré de bord en début d’après-midi, arrive à faire un cap au 320°, les partisans de la route médiane à l’image de Azawakh, Merci les amis !, Jardin Bio-Prévoir et Groupe Séfico progressent au 340° tandis que le plus extrême à l’Ouest, le Belge Alexis Guillaume (Méréna) peut faire route plein Nord !
 
C’est donc probablement l’option açorienne qui va sortir le plus rapidement son épingle du jeu puisque, une fois la latitude de Porto atteinte, c’est une lente bascule du vent au Nord-Ouest qui est attendue au large… A ce rythme, les Class’40 ont encore au moins 36 heures à « planter des pieux » face à cette brise de Nord car leur progression par rapport au cap Finisterre n’atteint que péniblement 130 milles par jour depuis Madère ! Quant à Cariberia, Stephen Card et Maxime Pachot arrivent à combler une partie de leur retard dû à leur escale technique à Quinta do Lorde et pour l’instant, ils n’ont pas encore eu à virer de bord…
 
Classement du dimanche 8 juillet à 12h00
1- Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) à 732 milles de l’arrivée
2- Yvan Noblet (Appart City) à 0,5 milles du leader
3- Jean-Edouard Criquioche (Choice Hôtels) à 0,8 milles du leader
4- Jean-Pierre Amblard (Azawakh III) à 4 milles du leader
5- Cécile Poujol (Merci les amis !) à 47 milles du leader
6- Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir) à 52 milles du leader
7- Lionel Regnier (Groupe Séfico) à 78 milles du leader
8- Alexis Guillaume (Méréna) à 125 milles du leader
9- Stephen Card (Cariberia) à 260 milles du leader

- Publicité -