Le rythme de cette Louis Vuitton Cup est monté crescendo au fil des régates du Round Robin 1, et comme prévu, le spectacle était au rendez-vous de cette ultime journée. Luna Rossa s’est retrouvé mené par Mascalzone pendant deux bords ; les Suédois ont vaillamment résisté aux Kiwis le temps d’un louvoyage, avant de surclasser Mascalzone-Latino dans le flight 11, au prix de 51 virements de bords. Magnus Holmberg et son équipe commencent à apprivoiser leur Class America et font progressivement tomber les barrières d’accès à la 4e place.
La seule défaite américaine
Les deux duels au sommet étaient inscrits sur la feuille de route de BMW ORACLE Racing. Contre des Espagnols rapides et supérieurs en tactique, Dickson doit s’incliner pour la première fois dans ce Round Robin. Karol Jablonski, Luis Doreste et John Cutler ne se contentent pas d’une petite victoire, ils vont infliger à leur adversaire un écart d’une minute à l’arrivée.
La première place du challenger américain allait du coup se jouer contre Emirates Team New Zealand, lors d’une confrontation à suspense. Les premières minutes de course voient les deux concurrents se risquer dans ce que les spécialistes appellent le ‘cône noir’ de la zone de pré-départ. Dean Barker et ses hommes sont alors dans une très mauvaise posture, à la merci de l’équipage US. Mais ces derniers ratent leur coup et se retrouvent arrêtés pour repasser la ligne. NZL 92 s’élance alors avec trois longueurs d’avance. une marge qui s’effrite au fil du louvoyage. En tête de 3 secondes à la bouée au vent, ils commettent l’erreur d’empanner et vont s’enterrer sur la gauche du parcours. BMW ORACLE Racing reprend les commandes jusqu’à la ligne d’arrivée qu’ils franchiront avec 43 secondes d’avance.
Des écarts infimes au classement
Aucun challenger n’est infaillible. C’est la grande leçon de ce Round Robin 1. Toutes les grosses équipes ont failli au moins une fois face à l’ancienne ‘D2’ : Emirates Team New Zealand devant Mascalzone Latino-Capitalia et Luna Rossa Challenge face à Shosholoza. Aujourd’hui, le Desafio Espagnol a été l’épine dans le pied de BMW ORACLE Racing, le grain de sable enrayant la mécanique américaine jusque là bien huilée. Pour les gros syndicats, le spectre de la concurrence s’est élargi. Il ne s’agit plus d’une partie à trois ou quatre : les favoris doivent désormais gagner des batailles sur de nouveaux fronts, aborder chaque match avec le même sérieux et la même concentration. Le Desafío Español 2007 (à un point d’Emirates Team New Zealand), Mascalzone Latino-Capitalia et dans un e moindre mesure Victory Challenge, sont devenus des concurrents directs et non plus de vagues outsiders.
Quant aux petites équipes, elles vont certainement jouer les arbitres. A l’heure actuelle, personne ne peut dire qui sera en tête à l’issue du deuxième round robin (coup d’envoi demain dimanche), encore moins quelles seront les quatre équipes élues pour les demi-finales.
Maigres chances françaises
Même si la sélection est encore mathématiquement possible, comme le disait ce matin Stéphane Kandler, les Français d’Areva Challenge devront commettre un exploit pour y parvenir. Ils accusent en effet 8 points de retard sur le challenger espagnol, actuel occupant de la quatrième place. En d’autres termes, les Français devront remporter quatre victoires de mieux que les Espagnols, mais aussi surclasser systématiquement leur prédécesseurs Mascalzone, Victory Challenge et Shosholoza. Ils ne pourront y parvenir que si ces équipes-là flanchent dans le round robin 2. Leur destin n’est plus totalement entre leurs mains…
BMW ORACLE Racing s’impose dans le Round Robin 1
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