Après une traversée de l’Atlantique menée « tambour battant », Franck Cammas et son équipage s’apprêtent à nous offrir un finish plutôt ambiance côtière, comme nous l’expliquait Franck Proffit, ce midi : « Le jour se lève depuis une petite heure, et là nous avons un vent de 13 noeuds en moyenne. Des conditions qui permettent tout de même à Groupama 3 de marcher entre 21 et 24 noeuds. On va bientôt se préparer à faire un empannage pour retourner de nouveau vers les îles. On attend encore une petite rotation de droite, vers le 120-130 °, pour empanner vers St Domingue. L’idée est désormais de retrouver les îles pour retrouver du gradient un peu plus fort. »
Des conditions météo toujours clémentes et une monture en très bon état après plus de 6 jours de mer … ce midi, le seul regret dans la voix du navigateur venait du manque de temps pour visiter l’île bahaméenne à leur arrivée : « Malheureusement nous ne découvrirons San Salvador que de loin … » s’amusait Franck Proffit, avant de poursuivre : « car une fois la ligne franchie, nous filerons directement sur Miami, où Groupama 3 restera en stand by jusqu’à sa prochaine tentative de record.»
Extraits de vacation de Franck Proffit, joint ce lundi 30 avril à midi :
Comment se présente votre arrivée ?
« Notre ETA est toujours pour demain. Sur ce parcours, on savait que les deux points « faibles » seraient les conditions rencontrées au départ et à l’arrivée. Sur le départ de Cadix, c’est très compliqué de sortir de la Baie : on a payé le prix fort, car on a mis quasiment 4-5 heures à trouver de l’air. Et l’arrivée, toujours un peu instable … là on a juste un tout petit filet de vent qui est dans notre Sud et qui nous permet de rejoindre la ligne d’arrivée. La dernière partie de notre parcours va être un peu compliquée car on va couper sur les îles, qui sont certes basses en altitude mais très nombreuses. Comme il va y avoir un peu plus de vent sur la fin, il va falloir gérer les trajectoires. Mais globalement ici, à part être embêtés par les Coast Guards … ça ne devrait pas poser de problème !»
Le record en 7 jours ?
« Quand on est partis de Cadix, on savait que c’était faisable en moins de 9 jours. Mais on a eu des conditions un peu plus favorables que ce que l’on avait vu à terre avant de partir de Cadix. A savoir une rotation beaucoup plus gauche sur la descente de Cadix aux Canaries. On a eu des vents de Nord beaucoup plus tôt, ce qui est quand même très intéressant pour la trajectoire. Et dans l’ensemble des alizés beaucoup plus forts, 2-3 noeuds de plus en moyenne. Et c’est vrai que sur ces bateaux là, avec 2-3 noeuds de plus, ça fait quand même une grosse différence de vitesse. »
Le sommeil à bord de Groupama 3
« J’étais en stand by dans ma bannette en train de me reposer un petit peu. Là, les conditions sont clémentes pour le faire… mais c’est vrai que dans ces bateaux, quand ça va vite, ça fait pas mal de bruit à l’intérieur ! Mais quand c’est calme, on dort merveilleusement bien … Avec nos systèmes de quarts, on arrive à emmagasiner pas mal de sommeil, à bien se reposer. »
Dormir dans un environnement bruyant :
« Quand le bateau est à 30 noeuds toute la journée, ce n’est pas toujours facile de trouver le sommeil à l’intérieur car c’est quand même très bruyant. Nous portons tous des boules kies, à l’exception de Loïc Le Mignon qui est lui équipé d’un casque que l’on utilise en règle générale sur les chantiers. Et il va falloir étudier la chose pour la suite de notre programme car il arrive à s’endormir plus vite que les autres ! »
… Et chaud :
« Puis, il y a la chaleur également … Comme tout est en carbone, et même si le bateau est ventilé, il fait assez lourd à l’intérieur. Donc la nuit, le calme et la fraîcheur de la brise nous offre des nuits bien complètes.