Un peu de répit en vue

Route de lEquateur Class 40 Monnet
DR

Pourtant sur chaque bord, les marins sont aguerris et ont, pour nombre d’entre eux, des Whitbread, des Routes du Rhum, des Trophée Jules Verne et des records du Pacifique sous les cirés. Mais, là, comme le disait le skipper d’Association Espace Enfance, Fred Brulé, à la vacation ce matin, « c’est 100 % d’humidité à bord depuis Gibraltar avec le manque de repos en prime, comme c’est souvent le cas dans les délicates navigations sous spi dans la brise. »
 
Mais qu’ils se rassurent, sur les cartes météo, devant cela se calme. Tassement de flotte garanti. Une troisième fois, sur le métier, ils devront remettre leur ouvrage pour se départager, après le départ de Marseille, et le passage de Gibraltar. Déjà, les effets de l’approche du pot au noir commencent à se faire sentir. Luc Poupon, à bord de Deep Blue mentionnait que l’alizé de nord perdait peu à peu de sa puissance dans le couloir où évoluent actuellement les concurrents, entre les îles du Cap Vert et les côtes mauritaniennes.
 
Qui de Région Guadeloupe, Nouvelle Espérance, Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou et Sidaction CMA CGM franchira demain matin le premier la latitude de la capitale du Sénégal, 14°43, objet d’une prime de course ? A 24h, et après 2 300 milles de course, le suspens est total. Signe que personne n’a rien lâché et que la pression est restée constante à bord de chaque Class 40. Passés cette ligne, les équipages vont amorcer leur virage à gauche à la rencontre de cette fameuse zone de calme, la  Zone de Convergence intertropicale, ou de façon plus barbare, la ZCIT ou pour les initiés le Pot au Noir, particulièrement bas en latitude en ce moment.
 
Si les concurrents progressent toujours à bonne allure, ce nouveau passage à niveau est annoncé pour les 4 premiers dans moins de 48 heures, et pourrait permettre aux filles, toutes les trois plus ou moins handicapées par des problèmes de spi, de revenir sur leurs homologues masculins. Un phénomène d’accordéon qui redonnerait une chance aux équipages retardataires handicapés par la perte de certaines des pièces maîtresses de leur « garde robe ». En effet, les spis vont être bientôt remisés dans leur sac et les voiles de près envoyées jusqu’à l’arrivée à Pointe Noire au Congo Brazzaville. Remettant les concurrents sur un certain pied d’égalité.
 
Quelques problèmes de transmissions rendent les pointages de la journée un peu aléatoires, mais les grandes tendances sont toujours les mêmes. Un premier mano a mano sans concession entre les deux leaders, Région Guadeloupe et Nouvelle Espérance et une seconde confrontation, un peu plus en arrière, entre Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou et Sidaction CMA CGE, avec un léger avantage ce matin pour MvouMvou qui avait réussi a mettre un peu de champ entre lui et Sidaction. Florence Arthaud, sur Deep Blue qui maintient sa pression en milieu de flotte. Anne Liardet et Frédérique Brulé,  plus en retrait à 246 et 280 milles respectivement des leaders.
 
 Séquence « émotion » sur Nouvelle Espérance
 Alors que les 4 hommes naviguaient sous spi, ils ont repéré deux petits flash light et aussitôt pensé à un filet de pêche. Au dernier moment, après avoir localisé les flotteurs à moins de 2  m, ils ont déclenché un empannage immédiat pour l’éviter. Heureusement qu’il n’y avait pas 25 noeuds de vent! Ils pensaient être sortis sans encombre de ce mauvais piège après avoir paré la bouée la plus extérieure, quand soudain, arrêt buffet… Le Class 40 Nouvelle Espérance était pris dans le filet qui courait jusqu’à un bateau de pêche naviguant tous feux éteints! Affalage du spi en urgence ; mais il en fallait plus pour déstabiliser le skipper-aventurier du bord, Philippe Monnet, qui a plongé en tenue d’Adam le couteau entre les dents. Il faudra un bon quart d’heure pour dégager le bateau et qu’il reprenne sa route cap sur Dakar dans des surfs à plus de 20nœuds. Mais l’alerte a été chaude.

- Publicité -

Source Route de l’Equateur