Région Guadeloupe reprend la tête

Route de lEquateur Class 40 Lepesqueux
DR

La bataille à trois hommes contre quatre pourrait paraître déséquilibrée, mais c’est sans compter la parfaite maîtrise du bateau et de la météo de l’équipage de Région Guadeloupe. Depuis le départ, le tracé de leur route révèle un sans-faute, d’une simplicité limpide quand les autres concurrents montrent plus d’hésitation et de tâtonnements dans leur course. En un mot, Région Guadeloupe fait depuis le départ une très forte impression dans les rangs de ses adversaires, qui comptent pourtant des marins au sommet de leur art.

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Cinquante milles derrières ce premier mano à mano, un autre duel sans merci se déroule entre Sidaction CMA CGM et Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou qui n’arrivent pas à se départager. A bord de ces deux bateaux concurrents, deux marins qui se connaissent par cœur et qui ne s’en laissent pas compter l’un par l’autre. A savoir, dans la famille Carpentier, la Route de l’équateur compte l’oncle sur Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou et le neveu sur Sidaction CMA CGM. Deux générations qui ne veulent rien lâcher. Patrice, l’homme d’expérience, qui tire de son immense expérience de la navigation en solitaire une aisance désarmante et Antoine, le jeune loup plein de projets, qui rêve de Transat Jacques Vabre avec son comparse et co-skipper actuel, Arnaud Aubry.

Plus en arrière, Deep Blue a refait surface tout en accusant plus de 110 milles de retard sur le leader. Du côté des deux autres équipages menés par des femmes, les Class 40 d’Anne Liardet et de Frédérique Brulé, désormais à 171 et 209 milles de Région Guadeloupe les problèmes techniques et notamment la perte de leur spi ne leur laissent pas beaucoup d’espoir de raccrocher vraiment les wagons. Les conditions météo des prochaines 24h annoncent pourtant un possible tassement de la flotte par l’avant et la possibilité pour les retardataires de revenir un peu. Mais ce phénomène ne sera pas suffisamment important pour assurer une redistribution des cartes à l’approche de Dakar, la capitale du Sénégal que les premiers devraient doubler vendredi en fin d’après-midi.

Echos du large :

Ça caille !
Florence Arthaud, Luc Poupon et Alexia Barrier ont enfin retrouvé de la vitesse et reviennent progressivement dans le match après les heures difficiles de ces derniers jours. Après l’euphorie d’une longue navigation à 15/20 nœuds, le couperet est tombé hier soir avec la déchirure du spi de brise qui faisait revoir à la baisse les espoirs de retour de l’équipage de Florence Arthaud sur les quatre premiers du classement. Sous gennaker cette nuit, Deep Blue a à nouveau marqué le pas. Une frustration pour Florence qui avoue cependant que son bateau est difficile à contenir dans la brise et sur une mer formée quand toute la toile est envoyée. Sur l’Akilaria 40, dont le rythme de course est un peu décousu à cause de différents soucis techniques, la fatigue se fait un peu sentir. Une fatigue assez générale sur l’ensemble de la flotte, d’autant qu’un froid assez vif règne actuellement dû au vent de secteur nord qui accompagne la course depuis hier et qui empêche les marins hors quart de trouver un sommeil réparateur, emmitouflés qu’ils sont sur leur couchette en polaire, ciré, bottes et duvet. Ambiance grand sud !

Petit coup de blues sur Association Espace Enfance
L’équipage de Frédérique Brulé ferme la marche depuis l’entrée en Atlantique. Une position aujourd’hui à 209 milles du leader difficile pour le moral des troupes qui n’ont guère les moyens de rectifier le tir, sans l’aide de leur spi lourd, définitivement passé de vie à trépas il y a 48 heures. La perte de cette voile vitale dans les conditions météo actuelles, donne à l’équipage l’impression de faire la course avec le frein à main bloqué, sans rien pouvoir y faire. Pourtant, au pointage de 11 h ce matin, Association Espace Enfance tenait la meilleure vitesse de progression à 14 nœuds, preuve qu’il n’avait pas encore baissé la garde. Un coup de vent inattendu à 35 nœuds a en effet cueilli l’équipage de Frédérique sous Grand Canarie, ce qui leur a permis de sortir rapidement de l’Archipel des Canaries. Une petite éclaircie pour cet équipage qui accuse une certaine fatigue due en partie à la déconvenue de sa position et dont l’objectif est d’accrocher le plus vite possible, Le Petit Nice Passedat le bateau féminin, skippé par Anne Liardet, lui aussi handicapé par la perte du spi lourd.

Brain storming sur Nouvelle Espérance
A bord de Nouvelle Espérance, avec ce vent qui persistait encore ce matin à rester au nord et non à passer au nord-est comme on pourrait l’attendre d’un alizé bien élevé, les extrapolations météo vont bon train et influent sur les choix de route en permanence. Cette nuit, en s’éloignant davantage des côtes de l’Afrique que Région Guadeloupe, le but du jeu était d’être le mieux placé au moment de la bascule du vent et de s’assurer une route la plus directe et donc la plus courte possible pour passer Dakar, vendredi. Mais la raison du marquage l’a emporté puisque cet après-midi, Monnet est venu se recaler dans l’est, à quelques milles de l’insolent leader. La grande question pour Nouvelle Espérance est de savoir si Région Guadeloupe va pouvoir passer le Cap Blanc (à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie) sur un seul bord et donc conforter son leadership. Quitte à se faire peur, Monnet, Naudin, D’Hooghe et Vasseur, regardent également dans leur rétroviseur, pour surveiller la famille Carpentier et leurs acolytes, en embuscade à une cinquantaine de milles.

Source Route de l’Equateur