Thomas Ruyant a mis à l’eau son 60 pieds Imoca « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine », un plan Verdier de 2007. Iil va entamer sa préparation pour le Vendée Globe avec un programme complètement différent des autres concurrents. « Je ne disputerai aucune des courses transatlantiques au programme des Imoca » précise d’emblée Thomas Ruyant. « Avec mon équipe, mon coach Tanguy Leglatin, et en plein accord avec les partenaires du Souffle du Nord, nous avons fait le choix de déployer depuis notre base Lorientaise une intense campagne entrainement au large, en solo et en « faux solo », c’est-à-dire accompagné de mon coach qui ne participe pas aux manœuvres mais m’observe, et me corrige le cas échéant dans ma façon de naviguer et d’aborder les situations de course et de travail. »
L’Armen Race, le Trophée SNSM, la Drheam Cup et le Défi Azimut seront en effet les seuls rendez-vous programmés avec la compétition. Fort de deux transats à bord de son plan Verdier, ex Groupe Bel, avec une Transat Jacques Vabre en double et une Transat solo retour vers la France, Thomas Ruyant a accumulé les milles et emmagasiné de l’expérience à la barre de son premier 60 pieds. « Nous avons parfaitement disséqué les qualités et défauts du bateau » poursuit Thomas. « Notre long chantier d’hiver nous a permis de corriger ce qui nous semblait être des limites à la performance, comme ces deux barres à roue auxquelles j’ai beaucoup de difficultés à m’habituer et que nous avons remplacées par une barre franche. »
Nouveau système de ballast, ergonomie d’un cockpit désormais mieux protégé, travail sur le mât et les voiles… le skipper Nordiste piaffe à l’idée de naviguer à nouveau et ressentir les bienfaits de la cure de jouvence imposée au « Souffle du Nord ». « Nous allons progressivement monter en puissance dans l’intensité de nos sorties » confesse-t-il, « et multiplier tout l’été les navigations de deux ou trois jours au large, en solo ou faux solo, suivies de récupération et d’analyses à terre, avec un travail de fond sur la météo en compagnie de Christian Dumard. »
Tonique, explosif, Thomas Ruyant va entretenir ces qualités naturelles, « mais sans m’épuiser » précise-t-il, et sans se couper de l’indispensable notion de plaisir. Le surf sera ainsi ces prochains mois le meilleur ami du skipper. « Sans plaisir, la fatigue aidant, on se fait dépasser par la machine et on se met en grande difficulté ! » A 35 ans, Thomas Ruyant atteint un stade de plénitude dans sa vie d’homme et de marin. Son tour du monde, approché sans pression, « je n’ai pas le bateau pour gagner », est l’aboutissement d’un parcours de marin, d’homme qui aime la mer et les bateaux. « J’y mettrai la juste dose de compétition, d’envie de découverte, d’expérimentation et de rêve » promet-il. L’an Un d’un homme accompli sans doute.
Sylvain Derreumaux, Responsable de projet pour Le Souffle du Nord : « Nous faisons le maximum pour mettre Thomas dans les meilleures dispositions pour la grande saison qu’il va courir, avec le point culminant du Vendée Globe. Pour l’instant, 115 mécènes ont rejoint notre aventure unique et solidaire pour mettre en lumière l’ONG Projet Imagine. Hier soir, nous les avons réunis pour leur exposer en détails la nouvelle saison que la mise à l’eau inaugure. Aussi pour les aider à fédérer le plus de monde possible autour de notre aventure et des valeurs qu’elle porte ! Cette année sera très riche de sens, de partage et en émotions. Nous promettons au collectif qui nous soutient de très belles choses à vivre, tant sur le plan de l’aventure, que de la solidarité. Le budget n’est pas bouclé, mais nous avançons activement dans ce sens. Avis aux forces vives du Nord qui voudraient nous rejoindre ! »