Alain Gautier : “je ne suis pas inquiet”

Gautier Foncia Route du Rhum 2006
DR

Faire mieux que deux
« Je m’apprête à prendre le départ de ma quatrième Route du Rhum. Apparemment, je suis celui qui en a disputé le plus… Ce qui ne me rajeunit pas ! J’ai commencé en 1994 en monocoque. En 1998, en multicoque, j’ai terminé deuxième derrière Laurent Bourgnon. En 2002, sur FONCIA, j’ai connu l’abandon. Aujourd’hui, je suis là pour disputer la plus belle course possible, à bord d’un trimaran au potentiel qui n’a rien à envier aux autres. J’ai envie, bien sûr, de faire mieux que mon meilleur résultat : 2ème en 1998… »
 
La concurrence en multicoque
« Le plateau est très homogène, il offre une belle bagarre en perspective ! Je respecte tous les concurrents, ils ont chacun leurs particularités. Je n’en crains pas un plus que les autres. Il y a des skippers moins expérimentés, c’est vrai. Certains ont, en revanche, un gros palmarès en transats en solitaire en trimaran. Tout le monde a des choses à dire, chacun a des arguments en sa faveur… Mais, je ne suis pas inquiet. Ce n’est pas de la prétention, loin s’en faut, mais je pense me situer parmi les prétendants possibles. FONCIA compte parmi les meilleurs bateaux. Pour ma part, je figure parmi les plus expérimentés. Cela devrait donc fonctionner… »
 
Les ingrédients du succès
« Pour gagner la Route du Rhum, il faut un bateau fiable, un mental d’acier et un peu de réussite comme dans tous les sports mécaniques. Il faut aussi du talent et un bon sens marin. On verra si j’ai tout rassemblé et s’il ne me manquera aucun des ingrédients de cette recette magique. J’ai le moral. Je n’ai pas de pression, parce que je n’ai pas grand-chose à perdre, mais beaucoup plus à gagner. Ma carrière ne va pas changer sur cette Route du Rhum. Et surtout, j’aime beaucoup naviguer en solitaire. Je me sens serein… »
 
La vie en solitaire sur un flotteur
« Tout est lié au mental. Il faut se sentir bien sur son bateau pour garder la latitude d’aller manger et dormir. On a, par ailleurs, le nouveau système anti-chavirage qui fonctionne bien : il choque l’écoute de grand-voile quand le bateau dépasse un certain seuil de gîte. Cela permet de gagner un peu en sérénité. Ensuite, il faut savoir aussi ouvrir un peu les écoutes quand on va à l’intérieur pour prendre un peu moins de risques. Manger, faire la "nav’", c’est une chose. Dormir, c’est une toute autre histoire : sur ces bateaux, il y a le plus souvent énormément de bruit et, là encore, il ne faut pas se laisser trop gagner par le stress pour pouvoir trouver un peu le sommeil. »
 
La peur
« La peur, on l’a un peu tous à un moment donné. Il y a la peur de casser qui est d’autant plus grande quand on dispute une course par an : on craint vraiment de devoir abandonner sur une avarie. Mais cela fait partie du jeu dans ce sport mécanique. L’essentiel est d’être bien dans sa tête pour avoir peur le moins souvent. La peur bride un peu la performance. »
 
La semaine avant le départ
« Dès mercredi matin, je serai ici, au cœur de la Cité Corsaire, à qui le départ de la Route du Rhum va si bien. Je serai alors rentré dans une sorte de bulle. La semaine avant le départ est en effet une semaine importante, parce qu’elle peut beaucoup te fatiguer : si tu réponds à toutes les sollicitations, si tu te focalises sur la météo. Il faut justement essayer de ne pas accumuler de stress, de ne pas te rajouter de la pression inutile, qui nuit forcément à la concentration. »
 
Superstitieux ?
« Comme beaucoup de marins, je suis un tantinet superstitieux. Je vais donc essayer de ne pas embarquer un petit truc de trop ! Je vais aussi ne pas partir un vendredi 13, même si je suis assez rassuré sur cette question-là ! Sinon, j’emporte évidemment quelques petits grigris, comme des cadeaux et des dessins des enfants… »
 
Source Foncia

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