Gildas Morvan dominateur

Cercle Vert
DR

Dans la grisaille d’une fin de front de sud-ouest, les vingt-cinq concurrents se sont élancés en fin de matinée par un vent de force 3 à 4 devant la plage de Fécamp. D’entrée de jeu Fred Duthil donnait le ton et disposait déjà d’une belle avance à la bouée d’Yport. Après un très long bord sous spi avec un courant de marée favorable, les solitaires viraient la bouée de Saint-Valéry, en extrémité de parcours. Le ciel s’ouvrait alors sur un grand soleil et un ciel bleu juste taché de nuages blancs. La régate devenait magique. Les étraves faisaient alors face au vent et au courant et le ballet des monotypes Figaro Bénéteau croisant, décroisant et se recroisant sans fin débutait. Un spectacle étonnant, une grande partie de régate pour les acteurs.

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 Gildas Morvan raconte : "Sous spi, j’ai doublé Etienne Svilarich (Sogeti) qui était deuxième et à la bouée de Saint Valéry j’ai été le premier à tirer un bord à terre, à raser les jetées, alors que Fred (Duthil) prolongeait au large. Au croisement suivant, j’étais au contact. A ce moment-là je m’inquiétais surtout du retour de ceux de l’arrière. Quand j’ai vu que la deuxième place ne m’échapperait pas, quasiment en vue de la ligne d’arrivée, j’ai tenté une attaque. Ce n’était pas joué, mais en deux virements de bord j’ai envoyé Fred (Duthil) au-delà de la route directe alors que la ligne était pile devant mon étrave !"

"Je pensais que Gildas (Morvan) était trop juste et qu’il ne passerait pas la jetée tellement il naviguait près de la côte", expliquait Fred Duthil un peu dépité par la tournure des événements. Or, sous le Cap Fagnet, au pied de Notre Dame de Salut, Eole se montrait  généreux, Cercle Vert se glissait en catimini sous les jetées et la victoire souriait à Gildas Morvan.
En terminant quatrième de la régate, Yann Eliès (Groupe Generali Assurances) augmente la pression sur les épaules de Gérald Véniard (Scutum), classé septième aujourd’hui. En effet, l’avance que possédait Gérald Véniard sur Yann Eliès en entamant cette Course des Falaises 2006 fond comme neige au soleil. Tout est donc réellement possible entre les deux hommes en lice pour s’adjuger le titre de Champion de France de Course au Large en Solitaire 2006.

"Je suis mal parti, j’étais énervé et j’étais dixième à Yport et huitième à Saint Valéry", expliquait Yann Eliès sur les pontons. "Après, j’ai passé mon temps à tirer des petits bords le long des plages sous les falaises, un peu dans les cailloux à vrai dire, là où le courant était moins fort face à nous". Cette stratégie audacieuse permettait au solitaire de Groupe Generali Assurances de grignoter six places entre Saint-Valéry et Fécamp et, surtout, de doubler Gérald Véniard en intercalant même dans cet ordre Ronan Treussart (Groupe Celeos) et Charles Caudrelier (Bostik), histoire de glaner de précieux points dans sa course au titre.

 De surcroît, ce soir, après quatre régates en deux jours de Course des Falaises, Yann Eliès conforte son avance au classement général provisoire de l’épreuve, devant Etienne Svilarich, Ronan Treussart, Frédéric Duthil et Gildas Morvan. Quant à Gérald Véniard, il pointe en huitième position.

 Demain, à 13h00, la course longue (200 milles) partira de Fécamp pour une longue boucle en Baie de Seine, puis au large du Cap d’Antifer et vers Dieppe, à l’extrémité du parcours, avant un retour à Fécamp. C’est le plat de résistance de cette Course des Falaises 2006, affecté du coefficient 2 (le double des autres manches). Tous les observateurs attendent donc beaucoup du duel entre Yann Eliés et Gérald Véniard, car celui qui terminera devant l’autre mercredi après-midi pourrait bien prendre une option décisive sur le titre de Champion de France de Course au Large en Solitaire 2006.

Source Course des Falaises