Les écarts se resserrent …

Jeanne Gregoire / Banque Populaire
DR

On dirait une ligne de départ au milieu de l’Atlantique. Mais une ligne de 200 milles de long pour un départ au lièvre ! Dans le rôle du lièvre, Armel Le Cleac’h/Nicolas Troussel (Brit Air) recroisent actuellement pour la deuxième fois devant les étraves d’une quinzaine de Figaro lancés à leurs trousses. Ils l’avaient déjà fait du nord au sud après Madère. Les tenants du titre rejouent le même numéro à leurs adversaires, mais dans l’axe est-ouest cette fois-ci. Jeanne Grégoire (Banque Populaire), en tête au classement de 4h samedi matin ne se fait aucune illusion là-dessus. « Stratégiquement, Brit Air est le mieux placé et va croiser 35 milles devant nous » avoue Jeanne. A moins d’une semaine de l’arrivée, le duo Le Cleac’h/Troussel semble prendre un léger avantage sur le groupe de tête. Mais rien n’est joué à 1400 milles de l’arrivée et Armel Le Cleac’h sait qu’avec « une flotte aussi serrée, il y en a qui vont attaquer, tenter des coups. On va avoir une dernière semaine assez stressante » prédit Armel. Pour le suspense, en revanche, le scénario est parfait. Plus l’arrivée approche, plus les écarts se resserrent en tête de course…
 
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin…
Jeanne Grégoire (Banque Populaire), leader ce matin :  « Premiers ? Ca devait bien nous arriver ! On plaisantait hier à la VHF avec Kito en se disant que si on faisait de l’ouest, on passerait bien en tête. C’est ce qu’on a fait ! Mais si on est pointé en tête ce matin, je pense que stratégiquement Brit Air (Le Cleac’h/Troussel) est le mieux placé et va croiser 35 milles devant nous. Nous, on va essayer de faire parler la poudre quand même. Dans 36 heures, on arrivera au point le plus sud de notre trajectoire et nous pourrons empanner pour faire route directe vers Saint Barth. »
 
Armel Le Cleac’h (Brit Air), 3e ce matin :  « On vient de repasser dans l’axe du groupe formé par Veolia, Delta Dore et Roxy. On a toujours un peu plus de vent que les nordistes. Avoir deux nœuds de vent en plus suffit pour que ça paye. On a profité des 12 heures sans classement (entre 16 heures et 4 heures du matin) pour gérer notre stratégie sans être vu des autres. Cela nous a permis de nous recaler dans l’ouest. Il y a deux ans, nous étions trois bateaux à nous être détaché de la flotte. C’était “plus simple“. Cette année, il y a une douzaine de bateaux qui peuvent encore gagner. Comme la flotte est assez serrée, il y en a sûrement qui vont attaquer, tenter des coups. Cela devrait nous donner encore 7-8 jours assez stressants. »
 
Ronan Guérin (Aquarelle.com), 5e ce matin :  « Le classement donne l’impression qu’on se fait un peu manger par le nord, mais il faut se méfier des impressions. Ça va plus se jouer avec Brit Air. Notre waypoint d’empannage se trouve à 300 milles devant nous. On en saura donc plus demain. Nous faisons une moyenne de 10-11 nœuds. Cette nuit, le vent était moins fort que les nuits précédentes. Il y avait donc moins de tension. On en a profité pour enquiller les heures de sommeil et recharger nos batteries. Nous étions bien fatigués par les deux derniers jours. Dans les surfs, il était impossible de dormir à l’intérieur sur la bannette. Il y avait un vacarme pas possible ! »

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