Ces deux cornouaillais pur beurre se connaissent depuis la petite enfance. Ils ont appris la voile ensemble à l’école de Cap Coz, débuté sur un petit catamaran Caisse d’Epargne avant de s’aguerrir aux côtés des Morvan, Jeantot ou Tabarly. Ils ont partagé bien des aventures mouillées salées ou terriennes. A la question avez vous une anecdote à raconter sur votre duo, Jean Luc Nélias ne choisit d’ailleurs pas le régistre nautique. " Bilou et moi avons été inscrits en fac de médecine ensemble mais il est arrivé en retard à la soirée bizutage. Cela s’est mal passé , la motivation n’était plus là et on est repartis faire du bateau " plaisante ce pince sans rire. A l’âge où l’on s’engage dans la voie des études , ces finistériens ont troqué la blouse pour le ciré et tiré un bord sauvage vers le grand large. C’était l’époque où la course open explosait et ils ont été irrésistiblement attirés par ce tourbillon.
L’époque du compagnonnage
Cela fait donc une bonne vingtaine d’années qu’ils sont dans le circuit et enchaînent les transats, voire les Tours du monde. Et les milles et les années ont défilé à la vitesse grand V. " J’ai toujours le même enthousiasme et la même fraîcheur. Mais on voit à travers le regard des plus jeunes que nous sommes devenus les anciens. " Eux qui ont appris la voile sur le tas aux côté de marins d’expérience mesurent l’évolution et la structuration de leur sport. " On était à l’époque du compagnonnage, maintenant c’est celle du gavage. Mais des centres comme celui de Port la Forêt sont des mines formidables pour la passation du savoir. D’où l’inflation du nombre de marins de qualité et de prétendants au podium" .
Rêves de gosses
Ces deux complices sont venus sur cette épreuve par défaut parce que la course de monos 60 pieds Londres -Shangai est tombée à l’eau. Mais attention ils ne viennent pas se promener sur l’Atlantique. S’ils n’ont pas répété leurs gammes de manière aussi intensive que certains sur ce Figaro 2 , on peut leur faire confiance pour en tirer la quintessence. Ils ont aussi une grosse expérience météo et une vraie maitrise en stratégie océanique. Que Jean Luc Nélias tient à relativiser " Dans cette transat on subit plus la météo que dans une course avec de grands bateaux plus rapides. Il y a donc moins de possibilités de jeu et aussi de se refaire…."
Leur complicité est aussi un atout dans cette transat ou l’efficacité du duo est importante . " On va pouvoir se raconter quelques souvenirs et profiter de l’océan. A notre âge on est plus contemplatifs " confie t’il avec un petit sourire. Une manière de cacher son jeu car ces deux furieux vont forcément se prendre au jeu de cette régate transatlantique à armes égales. " Ce sera une grande bouffée d’air. Depuis vingt ans nous n’avons fait que remplir nos rêves de gosses ,c’est une chance extraordinaire" conclut Jean Luc Nélias.
Gilbert Dréan
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