Vincent Riou passe en revue ses adversaires

PRB Riou Rhum 2014
DR

« Cette transatlantique sera un vrai run à travers l’Atlantique, de 10-12 jours. Cela risque d’être super intense. Aujourd’hui le niveau est tellement homogène en tête de flotte qu’il va falloir chercher loin dans ses ressources si on veut espérer l’emporter. Ça va être certainement engagé. On connait bien les performances de nos bateaux. Il va falloir être rapide tout le temps, et cela va demander beaucoup de disponibilités. Mais par contre, si nous avons une bonne météo, nous traverserons assez vite. »

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Les qualités qui peuvent faire la différence sur cette course… 

« Cela dépendra de la météo qui nous sera proposée. Si on finit sur une route nord casse-bateau, il faudra savoir faire une belle trajectoire, bien préserver son bateau, et avoir quand même un peu de réussite. Si on est sur une route plus directe, très rapide, clairement, il faudra être à fond tout le temps, avoir un bateau rapide pour l’emporter. Aujourd’hui, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. »

Vous avez déjà beaucoup navigué en entraînement avec des adversaires comme François Gabart ou Jérémie Beyou… 

« L’entrainement collectif permet de tirer le groupe vers le haut. Nous n’aurions jamais eu ce niveau si nous n’avions pas navigué ensemble. Cela nous permet aussi de connaitre les forces et faiblesses de nos concurrents. Mais une transat en solitaire repose surtout sur les hommes. Donc même si on connaît les capacités de nos concurrents, il va falloir aller au-delà. C’est là le vrai défi. »

 Quelles sont les forces de tes principaux adversaires ?

« Ce sont des marins qui ont un gros niveau de confiance. Techniquement, François Gabart a vraiment un bateau très rapide, qu’il connaît bien. Jérémie Beyou a un bateau un tout petit peu moins rapide, vraiment un tout petit peu. Il connaît moins bien son support. Mais c’est normal puisqu’avec François nous avons le bateau depuis 3-4 ans alors que Jérémie a le sien depuis l’année dernière. François comme moi, nous nous sommes donnés cette année l’IMOCA comme objectif principal. Jérémie, lui, a quand même participé à deux Solitaires du Figaro. Tout le temps qu’il a passé à faire ça, il ne l’a pas passé à naviguer en 60’. Ça n’empêche que c’est un concurrent redoutable parce qu’il régate super bien entre autre grâce au figaro et qu’il a confiance en lui. Ils sont dangereux tous les deux, différemment, mais dangereux. Safran c’est différent. Marc Guillemot a navigué dans son coin cette année. Le bateau du groupe Safran n’a par ailleurs pas évolué depuis un moment car il a remis sa vieille quille suite à son avarie sur le Vendée Globe. Depuis, nous n’avons pas trop vu de grandes nouveautés sur son bateau. Et ensuite, l’autre inconnue, est de savoir si Marc sera capable de suivre le niveau d’engagement qu’il risque d’y avoir dans cette transat. Parce qu’il a quand même certes plus d’expérience que les autres, mais il y a les années qui vont avec l’expérience. Et l’IMOCA, c’est clairement très engagé physiquement. »