Une flotte répartie en cinq catégories

Pontons Saint-Malo 2014
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Ultime (8 trimarans) : le choc des géants

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« Cette flotte se compose de 8 bateaux très différents menés par de très bons marins qui ont plus ou moins d’expérience en solitaire sur ce genre d’engins. Si la météo ne s’annonce pas tempétueuse, le risque de chavirage reste permanent, notamment le long des côtes du Portugal. Il faudra les surveiller comme le lait sur le feu. Pour la direction de course, l’autre paramètre de cette classe est qu’elle nous oblige à très vite rejoindre la Guadeloupe pour mettre en place le dispositif des arrivées tout en assurant la continuité de rigueur pour les autres catégories. »

IMOCA (9 monocoques) : la guerre des chefs 

« Sur le papier, les bateaux de cette série sont peut-être les plus fiables. Pour autant, on l’a vu sur les dernières courses, aucun n’est à l’abri d’une avarie technique. Le niveau des marins est au rendez-vous. Assurément, le jeu sera passionnant en termes de régate pure. »

Multi50 (11 multicoques) : des 50 pieds à 100% 

« C’est selon moi une classe avec un vrai risque de surenchère. Comme tous les multicoques, ces bateaux sont très volages et les plus optimisés sont menés par des skippers qui vont, face aux enjeux de la compétition et si les conditions météo le permettent, volontiers pousser les feux de leur machine. » 

Class40 (43 monocoques) : la grande armada

« En Class40, c’est le gros melting pot. Pour autant cette catégorie, aussi jeune soit elle, aligne des bateaux marins et fiables, preuve qu’elle est arrivée aujourd’hui à un vrai niveau de maturité. La flotte se divise en trois groupes avec un tiers de professionnels, un tiers de pro-amateurs, et un dernier tiers de navigateurs en partance pour une transat initiatique que nous aurons plaisir à suivre, à la direction de course, dans leur apprentissage du large. »

Rhum (6 multicoques – 14 monocoques) : un cocktail étonnant

« J’ai une affection particulière pour cette catégorie à part qui apporte du relief à la course. C’est une classe sympa, elle accueille des skippers passionnés qui bichonnent leur bateau comme on s’occupe d’une vieille voiture. Tous les enjeux des Rhum résident dans le couple que forme le skipper avec sa monture. »

Ils ont dit
Lionel Lemonchois (Ultime – Prince de Bretagne) : « Cette classe m’inspire la grande époque des années 1980, les débuts du multicoque océanique. On revient aux origines où chacun se cherchait, on faisait des bateaux plus grands, plus petits, des catas, des tris. On ne savait pas exactement quel était le bateau le plus rapide. Chacun inventait des bateaux dans son coin. On se retrouve un peu dans cette configuration. Même si maintenant, on sait que ce sont les tris qui vont le plus vite au large. La taille des bateaux, elle, se cherche encore un peu…»

Arrmel Tripon (IMOCA – For Humbles Heroes) : « Les IMOCA sont des bateaux extraordinaires, puissants, c’est jouissif de les faire avancer. Cela demande en revanche beaucoup d’anticipation et de décomposition des manœuvres. La flotte est la plus petite de La Route de la Rhum-Destination Guadeloupe avec 9 bateaux, c’est normal à deux ans du Vendée Globe, car cinq nouveaux bateaux sont en construction. Il va de toute façon y avoir une belle bagarre. »

Gilles Lamiré (Multi50 – Rennes Métropole-Saint Malo Agglomération) : « La flotte en Multi50 est hétéroclite comme d’habitude et c’est ce qui fait son charme. Il y a deux courses dans la course : les bateaux récents et les anciens. Dans l’ensemble, ce sont des multicoques très spectaculaires qui peuvent se montrer périlleux dans la brise. Entre Arkéma et le mien, il y a une grosse différence de concept et donc de performances selon les allures. C’est ce qui est intéressant dans la classe Multi50. »

Halvard Mabire (Class40 – Campagne 2 France) : « Sur cette édition du Rhum, la Class40, c’est le nombre, la qualité et l’homogénéité ! Ces bateaux sont devenus incontournables dans le monde de la course au large. Economiquement, le budget est dix fois moins élevé qu’un IMOCA. Le fer de lance de la classe demeure la maîtrise des coûts. Les Class40 sont des mini IMOCA, sans les inconvénients… Le cadre de la jauge n’empêche pas d’avoir des bateaux différents. »

Benjamin Hardouin (Rhum – KRIT’R V) : « Un des objectifs, c’est de faire mieux que Michel Malinovsky sur le même Kriter V en 1978 : descendre en dessous de 22 jours ! Et aussi inverser les 98 secondes vis à vis de Charlie Capelle et Jean-Paul Froc… Mais cela sera plus dur face à Patrick Morvan qui a un trimaran très rapide. Et je n’oublie pas le monocoque de Bob (Escoffier), mon ancien patron avec qui j’ai beaucoup navigué. Mais à ce jour, personne ne sait vraiment quelles sont les performances de ces bateaux très divers ! »