La flotte s´étale sur plus de 60 milles en latéral

Made in Midi Kito de Pavant Gbick
DR

Les conditions de navigation se sont largement améliorées depuis hier soir, même s’il fait encore frais. Les marins se reposent, fourbus, et peuvent enfin tomber dans les bras de Morphée sans stress d’un départ au tas. Yoann Richomme (Skipper Macif), avouait ce matin être un homme heureux : « Le vent s’est vraiment calmé. Pour une fois c’est hyper doux, posé, nous pouvons nous reposer. Nous nous sommes nourris pour la première fois hier soir. »

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Situé le plus proche de la route directe, de visu avec 30 Corsaires, le tandem Gbick/de Pavant sur son Figaro rouge semble pressé de rejoindre le sud. Il longe au plus près la dorsale. Un pari risqué parce que le vent est moins fort, mais qui pourrait être payant en termes de distance à parcourir. De l’autre côté, Bretagne-Crédit Mutuel Performance et Scutum profitent de plus de pression et glissent plus vite à 11 nœuds de moyenne. En milieu de flotte, un trio se livre une bataille sans merci : Generali, Interface Concept et Safran-Guy Cotten se tiennent en un mille ! Le jeu est plus que jamais ouvert d’autant que la météo « foireuse » qui les attend entre Madère et Les Canaries peut encore tout redistribuer.

Les marins ont prévu aujourd’hui de passer du temps à la table à cartes pour étudier les fichiers météo et mettre en place une stratégie. L’idée est d’empanner dans 24 heures pour se recaler vers la route directe et aborder Madère puis le point de passage obligatoire à La Palma. « Depuis plusieurs jours, les fichiers météo pour la zone Madère/Canaries sont un peu foireux. Nous savons à peu près où nous allons empanner pour descendre sur ces îles. L’alizé après Palma n’est pas établi, les choix d’options risquent d’être radicaux juste après. Les jeux ne sont pas faits. » expliquait ce matin Thierry Chabagny (Gedimat), remonté comme une pendule après un arrêt forcé hier sous un nuage. Le duo Chabagny/Tabarly a en effet perdu 8 milles en deux heures !

Ils ont dit

Yoann Richomme, Skipper Macif : « Hier sous spi c’était tendu. C’était sportif, nous avons fait je ne sais pas combien de changements de voile. Nous n’avons rien cassé, juste un accro dans le spi. Il y a beaucoup de lignes droites pour aller aux Canaries. Dans 24h environ, nous devrions empanner. L’arrivée aux Canaries ne sera pas forcément évidente. Ça pimentera notre stratégie. Être à l’est, c’est pour être au plus court si jamais la zone de molle venait à se déplacer vers le large. »

Thierry Chabagny, Gedimat : « Nous sommes toujours sous spi, dans du vent entre 16 et 25 nœuds. Ça oscille un peu entre du nord-ouest et nord nord-est. Ce sont des conditions parfaites pour se reposer et mettre la stratégie à plat pour revenir sur les premiers. Il y a un compromis à trouver entre l’angle qui est peut être mieux dans l’est et la force du vent plus forte dans l’ouest. Depuis plusieurs jours, les fichiers météo pour la zone Madère/Canaries sont foireux. L’alizé après Palma n’est pas établi, les choix d’options risquent d’être radicaux juste après. Les jeux ne sont pas faits. »

Laurent Pellecuer, 30 Corsaires : « Les conditions météo sont actuellement paisibles. La mer est presque plate, et nous avançons à une dizaine de nœuds. Nous avons pu nous reposer. Nous essayons de ne pas trop lutter contre les éléments. Si le vent nous permet de faire la route, on la fait, tout en gardant de l’ouest pour la suite des événements. En approche des Canaries, le régime sera perturbé. Nous allons rencontrer des vents contraires. »

CLASSEMENT DE 5H
1 Made in Midi Gwenael Gbick – Kito De Pavant à 3129,11 milles de l’arrivée
2 30 Corsaires Alexia Barrier – Laurent Pellecuer à 0,69 mille
3 Skipper Macif Fabien Delahaye – Yoann Richomme à 1,68 mille
4 Safran – Guy Cotten Gwenolé Gahinet – Paul Meilhat à 2,82 milles
5 Generali Nicolas Lunven – Eric Peron à 3,49 milles