En tête pour la première fois de la course au passage du Chenal du Four, Vincent Riou et Jean Le Cam impriment leur rythme. Face à eux, ils trouvent des adversaires déterminés, expérimentés dont le duo Gabart/Desjoyeaux avec lequel ils vont être à la lutte à plusieurs reprises. Lâché par un de leurs safrans, le duo de Macif doit faire escale le 10 novembre, seulement trois jours après le départ. PRB s’empare de nouveau de la tête de flotte dans l’après-midi. Quatre jours plus tard, alors que Macif a repris les commandes de la flotte, c’est au tour de PRB d’annoncer une escale technique. Incroyable… c’est exactement la même casse qui oblige Vincent et Jean à un pit –stop au Cap Vert. Il leur faudra 45 minutes chrono en main pour changer le safran bâbord cassé au niveau de la liaison entre la mèche et la pelle. Le 15 novembre : les deux hommes repartent le bout entre les dents. Seulement 23 milles les séparent du tableau arrière de Macif quand PRB quitte Mindelo. Le match race entre les deux bateaux de tête bat son plein.
La traversée du Pot au Noir approche. Vincent et Jean n’ont pas l’intention de laisser le piège se refermer. Bien au contraire, ils sont déterminés à profiter de cette transition pour mettre la pression sur Macif. Au prix de manœuvres incessantes et de bons placements sur l’eau, ils fondent sur le monocoque bleu et remettent les compteurs à zéro. Quand PRB sort du Pot au Noir, l’écart est quasi nul entre eux et Macif.
Le 18 novembre, jute avant l’équateur, PRB prend de nouveau la tête. La bataille s’intensifie entre les deux bateaux alors qu’il reste encore 1600 milles à parcourir. Macif reprend les commandes le 19 novembre. Deux jours plus tard, Macif démâte alors que PRB n’est qu’à une dizaine de milles. C’est la fin du match race. Vincent et Jean déplorent l’abandon de l’un de leurs plus sérieux concurrents et saluent d’ailleurs « une course parfaite ».
A bord de PRB, la victoire n’est pas acquise et le duo n’a de cesse de regarder dans le rétroviseur. Derrière, Safran et Maitre Coq menacent le monocoque orange. C’est deux nuits avant l’arrivée, au passage d’un front avant l’entrée dans la baie de Rio que Vincent et Jean vont quasiment s’assurer la victoire. Une nouvelle fois, ils tirent profit de conditions particulièrement difficiles et relèguent leurs poursuivants à 100 milles de leur tableau arrière. Avec ce matelas confortable, le duo file à vive allure toute la journée de samedi vers Itajai. Les vitesses moyennes flirtent en permanence avec les 20 noeuds avant un petit ralentissement pendant la dernière nuit de la course.