Pedote mène la flotte dans l´alizé portugais

Giancarlo Pedote
DR

Conformément aux prévisions, l’alizé portugais continue de pousser ses feux. Le vent dépasse régulièrement les trente nœuds à mesure que l’on s’éloigne de la côte et la mer du vent croisée avec une houle résiduelle de nord-ouest est propice aux croche-quilles. Plusieurs concurrents en ont fait l’amère expérience et pour certains, la punition se solde par un abandon, soit que le bateau ait subi trop de dégâts, soit tout simplement parce que, quand on n’a plus envie de se frotter aux éléments contraires, c’est qu’il est temps d’arrêter les frais. Cette Mini Transat avec son lot de jours d’attente a contribué à émousser les envies d’aventures la fleur au fusil de certains. L’épreuve n’épargne personne entre l’attente prolongée, une traversée du golfe de Gascogne brutale, un arrêt au stand en Espagne et pour une grosse majorité de la flotte, un convoyage difficile le long des côtes asturiennes. Pour finir, c’est un régime de nord-est particulièrement musclé qui accompagne la flotte le long des côtes portugaises. Une chose est sûre : le vainqueur de cette édition 2013 non content d’être un bon régatier, sera forcément un marin accompli.

- Publicité -

L’alizé portugais a déjà laissé au tapis un certain nombre de concurrents parmi lesquels on compte deux prétendants au podium en bateaux de série comme en proto. Ian Lipinski (Pas de Futur sans Numérique) a quasiment sanci en plantant dans une vague. Manque de chance, c’est au moment ou Ian, sortant d’une sieste s’apprêtait à sortir dehors, qu’il a été pris par une vague qui a rempli l’intérieur de son Pogo en un rien de temps. Du même coup, le bateau s’est retourné quille en l’air, un long moment avant de se redresser démâté. Ian Lipinski a été recueilli par un cargo qui faisait route sur Sfax en Tunisie. En fin de nuit, c’est Gwénolé Gahinet (Watever/Logways) qui demandait assistance à la direction de course, un de ses paliers de quille brisé. Le navigateur, qui risquait à tout moment de perdre sa quille, a finalement pu embarquer sur un bateau de pêche portugais. D’autres solitaires ont jeté l’éponge : Joël Miro Garcia (Argo 650) ne repartira pas de Camarillas où il avait trouvé refuge. Yann Le Pautremat et Sébastien Picault ont confirmé leur abandon, de même que Bert Bossyns (Netwerk) réfugié dans le port de Peniche. Enfin, Gilles Avril (Evolution Marine) a heurté une bille de bois dans un surf. L’étrave de son bateau n’a pas résisté au choc. Il est en sécurité sur un des bateaux accompagnateurs.

Pendant ce temps, Giancarlo Pedote, Benoît Marie (benoitmarie.com), Nicolas Boidevezi (Nature Addicts) et Bertrand Delesne (TeamWork) mènent la danse de main de maître, faisant parler toute leur expérience du large. D’autres concurrents ont choisi de temporiser à l’image d’un Stan Maslard (Groupe Sefico) qui a clairement fait le choix de rester au plus près de la côte portugaise aux heures les plus fortes pour bénéficier d’une mer plus calme et d’un vent moins fort. C’est la même stratégie qu’a adoptée Renaud Mary (www.runo.fr). Un choix payant a priori, puisque Renaud est crédité de la meilleure progression sur 24 heures de midi à midi. Il reste qu’avec Aymeric Belloir, Justine Mettraux (TeamWork) et Simon Koster (Go 4 it) la bagarre est de toute beauté.

Escale express
Pour d’autres enfin, la course n’a été mise entre parenthèse que le temps d’une escale technique. A Porto Clement Bouyssou (No war) et François Guiffant (Scidiam) comptent repartir demain matin. C’est également le cas de Pip Hare (The Potting Shade), François Lamy (Guadeloupe Espace Océan) et Diane Reid (One ‘s Girl Ocean Challenge) qui repartiraient ensemble de Lisbonne. D’autres comme Carlos Lizancos (Reyno de Navarra) ou Pilar Pasanau (Peter Punk) n’ont pas signifié leur intention à la direction de course. La nuit porte conseil…

Classement proto à 8h
1. Giancarlo Pedote (747) à 2941 nm
2. Nicolas Boidevezi (719) + 45 nm
3. Bertrand Delesne (754) + 52,4 nm
4. Benoit Marie (667) + 53,4 nm
5. Julien Pulve (802) + 65,6 nm

Classement Série
1. Aymeric Belloir (810) à 3017 nm de l’arrivée
2. Simon Koster (819) + 12 nm
3. Justine Mettraux (824) + 23,8 nm
4. Renaud Mary (535) + 34,2 nm
5. Jean-Baptiste Lemaire (607) +48,7 nm