Contraint à l’abandon en 2008, il n’aborde cependant pas cette nouvelle édition pour chercher sa revanche. « Depuis, j’ai eu de bons moments en mer et des victoires. Si jamais j’avais eu un besoin de revanche, ça l’aura satisfait. C’est sûr que si depuis 2008 je n’avais pas fait une course et que ce Vendée était la seule course depuis la dernière, il y aurait peut-être eu ce genre de sentiment mais il y a eu tellement de choses depuis que c’est quand même quelque chose qui me paraît vraiment loin ». Cette fois, il peut s’appuyer sur un bateau existant qui a un beau palmarès, l’ex- Foncia de Michel Desjoyeaux, qui a remporté la dernière édition du tour du monde en solitaire sans escale. « On a essayé de beaucoup plus naviguer sur le bateau que la dernière fois et justement de ne pas chercher à le développer ou à le modifier. Ainsi, on va droit à l’essentiel et du coup la préparation est plus simple. Nous, on se prépare pour être capable de naviguer dans les cinq premiers. »
Comme d’autres skippers, Jérémie a hâte de retrouver les surfs des mers du Sud, mais est également conscient des risques. « Une fois qu’on est dedans, on a hâte d’en ressortir. On passe très vite d’un climat tempéré ou tropical à un climat polaire et les phénomènes météo qui vont avec sont aussi très violents, très radicaux dans le changement. Ce n’est vraiment pas les passages les plus cools, il fait froid et il y a du vent. Souvent c’est dans ces coins là qu’il y a une mer dégueulasse et qu’il y a beaucoup de casse. » Mais pour le skipper originaire de la baie de Morlaix, les moments les plus compliqués « c’est plus quand il y a des gens qui ont des avaries autour car on ne sait pas trop dans quel état est le bateau. Il y a eu un moment, en 1998, quand au Figaro, Jourdain était parti à la côte, de nuit, au pays de Galles dans un brouillard à couper au couteau et je n’avais pas de nouvelles. Je ne savais pas s’il était sur son bateau. Je n’étais vraiment pas bien et on pensait qu’il était parti au fond. C’était un moment assez angoissant que je garde un peu en mémoire ».
Quant à ces trois mois de solitude en mer, cela ne lui fait pas peur. « Pour apprécier les autres, j’ai besoin de me retrouver tout seul. Donc ce n’est vraiment pas quelque chose que j’appréhende. Je suis à l’aise tout seul sur un bateau et pour moi, c’est devenu un peu une seconde nature. Du coup, ce n’est pas quelque chose que je redoute mais plutôt que j’attends. » Mais en parlant de ses futurs projets, Jérémie montre aussi qu’il aimerait également participer aux courses en équipage. « J’ai très envie de continuer en IMOCA et de faire la Jacques Vabre en 2013. Je sais que je reviendrai aussi sur la Solitaire du Figaro. J’ai envie de retrouver le MOD 70 aussi, car j’ai eu une super expérience avec Michel (Desjoyeaux). Enfin, je suis aussi attiré par la Volvo Ocean Race. »



















