Cammas vole au dessus du lot…

Victoire de Groupama 2
DR

Plus vite, plus haut, plus fort…

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Côté plateforme, Groupama-2 se différentie par ses flotteurs très fins, en « taille de guêpe » à l’étrave, par ses bras de liaison en croix très rapprochés, par son mât reculé de 60 cm par rapport aux autres trimarans, par la moindre épaisseur des bras de liaison et par un gain de poids d’environ 200 kg. Côté appendices, le trimaran vert a aussi une dérive très fine, à faible corde et à grand trimmer (partie arrière de la dérive qui s’oriente jusqu’à 8° et représente 28% de la surface antidérive), des safrans très allongés et des foils à forte courbure (3 mètres de rayon au lieu de 4 m pour les autres trimarans). Enfin côté voiles, le recul du mât réduit certes un peu la surface de la grand voile, mais le génois est plus reculé pour un même allongement du gréement et un rendement aérodynamique optimisé. La différence se joue donc au portant avec des gennakers plus grands et en terme de cap au près car l’étai tenant le génois étant reculé, la flèche (déformation du câble sous la charge) est réduite ce qui permet de gagner un ou deux degrés en cap.
Plus léger, Groupama-2 réagit plus vite à la risée et transforme immédiatement une accélération du vent alors que les autres trimarans encaissent la pression avant de la transférer en propulsion. Plus léger, il est aussi plus réactif au portant et plus facile à relancer après une manœuvre (virement de bord, empannage). Plus toilé et plus léger au portant, son ratio puissance est un peu meilleur que les autres, ce qui lui permet aussi de descendre plus bas lorsqu’il faut tirer des bords au vent arrière. Aéro et hydrodynamisme optimisés, Groupama-2 est aussi capable de faire un petit peu plus de cap que les autres trimarans, ce qui est capital lors des phases de contacts rapprochés pour réaliser un léger décalage sur un départ, un gain en latéral pour passer une marque…
Au total, ces petits « plus » ne sont pas énormes pris un par un, mais le cumul permet à Franck Cammas de s’extirper de situations intenables pour tout autre bateau et de grappiller quelques dixièmes de nœud lorsqu’il navigue dans une brise stable. Il faut vraiment qu’il soit enferré lors d’un départ, pour que Groupama-2 ne puisse pas gagner comme se fut le cas seulement deux fois depuis le début de la saison : à Marseille et à Vigo où bloqué par ses concurrents, il mit deux tours pour revenir aux avant-postes…