Ce projet est avant tout une histoire d’hommes, de passionnés et d’amitiés. Il en a été de même pour la naissance du partenariat avec Océanopolis. Quand le navigateur Bernard Stamm décide d’inviter l’océanographie à bord de son bateau pour sa prochaine course en 2012, un ami lui présente Éric Hussenot, Directeur d’Océanopolis à Brest. Ensemble ils évoquent de nombreux projets, «nous avons décidé de travailler sur le premier mètre de la couche d’eau très riche en plancton, afin de transmettre de l’information en temps réel et surtout de comparer des informations en provenance des satellites», explique Eric Hussenot.
Depuis, les esprits phosphorent. « Comment récolter et analyser les échantillons sur un bateau comme celui-là, sans microscope ! Et sans que cela ne représente une trop grosse contrainte pour le navigateur dont le premier objectif est la performance sportive… ». Une des techniques envisagées consiste à installer des fluorimètres, dont les données sont comparables par la suite aux données de chlorophylle envoyées par les satellites. Des données de températures et de salinité seront également accessibles quasiment en temps réel.
En étroite collaboration avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne un système de stations de mesures environnementales autonome à faible consommation d’énergie a été développé. L’originalité du projet consiste à réduire au maximum les volumes et les poids, tout en conservant leur performance d’origine et à les adapter au 60 pieds Imoca de Bernard.
Ainsi, le Mini Lab est un ensemble de 3 boîtiers, alimenté par une pompe et capable de mesurer en temps réel des données océanographiques.
– Le premier boîtier regroupe un ensemble de 4 capteurs qui mesurent la température de l’eau, sa salinité, sa turbidité et son taux d’oxygène dissous.
– Le deuxième boîtier mesure la fluorescence, et permettra de caractériser la biodiversité du phytoplancton à l’échelle de la biosphère océanique.
– Le troisième boîtier mesure la pression partielle de CO2, ou PCO2, élément essentiel à la compréhension du changement climatique et en particulier du phénomène d’acidification des océans.
Les premiers essais sont encourageants et une intégration fonctionnelle du Minilab sur le bateau pourrait être envisagée d’ici la fin de l’année. Les données seront mises à disposition de l’Ifremer et des stations biologiques de Villefranche sur Mer et de Wimereux. Les résultats de ces données viendront intégrer des programmes internationaux concernant par exemple, l’acidification des océans. D’autres données permettront de caler les images satellitaires avec des données de terrain relevées dans des zones très peu fréquentées et très sensibles, que traversera le Vendée Globe.




















