Qui aurait pu imaginer tel scénario ? Est-ce à cause du Festival de Cannes que les équipages font leur cinéma ? En tous cas, le suspens est entier à une journée de l’arrivée de l’IB Group Challenge car le podium est loin d’être défini entre les cinq multicoques en course. Dimanche n’a pas été un jour agréable pour Pascal Bidégorry et son équipage qui ont perdu tout l’avantage acquis au passage de Malte (130 milles) au point que Frédéric Le Peutrec est désormais dans leur tableau arrière à moins de dix milles ! Banque Populaire ne pouvait pas faire grand-chose puisque ses deux concurrents les plus proches dans le détroit de Sicile avaient choisi une route opposée et les hommes en bleu avaient judicieusement opté pour une route directe vers la Sardaigne afin de pouvoir protéger un côté du plan d’eau en cas de retour. Ils ont réussi à le faire mais au prix d’une nouvelle mise sous pression.
Gitana 11 a en effet réalisé une belle « cuillère africaine » en se décalant vers la Tunisie dimanche lorsqu’il fallait louvoyer dans une brise de Nord Ouest. Celle-ci a progressivement tourné à l’Ouest puis au secteur Sud-Ouest, en adonnant donc au point d’obliger l’équipage à empanner à l’approche des côtes sardes. Très beau retour donc qui rend la suite de la course passionnante car le petit temps est encore au programme pour cette journée de la Pentecôte : un flux de moins de dix nœuds, parfois même inférieur à cinq nœuds est prévu de secteur Sud, c´est-à-dire plein vent arrière. Or les trimarans ne naviguent jamais vent arrière mais tirent des bords au largue : il va falloir gérer avec attention les empannages tout le long des rivages sardes et corses qui devraient être en plus soumis à des effets thermiques perturbateurs…