En 28 ans d’existence, cette partie du globe a souvent été un piège pour quelques concurrents de la Velux 5 Oceans. Lors du BOC Challenge 1994, on se souvient d’Isabelle Autissier qui perdait le mât d’Ecureuil Poitou Charente 2 alors qu’elle devait faire face à des conditions dantesque au Sud de l’Australie. La navigatrice française fut sauvée mais son voilier perdu à jamais. Douze ans plus tard, le Britannique Mike Golding venait sauver son compatriote Alex Thomson alors que son voilier Hugo Boss est victime de problèmes de quille. Mais dix jours après le sauvetage de Thomson, c’était au tour d’Ecover de démâter, à quelque 1000 milles de Cape Town.
David Adams, le directeur de course connaît parfaitement les dangers des mers du Sud qui attendent les marins. « La deuxième étape est sans doute la plus exigeante au niveau physique » rappelle-t-il. « Il fait froid, il fait noir, il fait "humide. C’est une aventure parfois décourageante mais c’est pour cela que l’on participe à cette course. Car il y aussi les bons moments avec les grandes vitesses, les longs surfs dans les vagues du Grand Sud, et les vents qui nous portent toujours plus fort vers notre destination. Entre ces avantages et inconvénients du Sud de l’océan Indien, il y a encore un élément qu’il ne faut pas négliger : les glaces ! »
Pour éviter des rencontres malencontreuses avec des icebergs, les concurrents vont devoir passer par le nord des îles Kerguelen, cet archipel glacé situé à mi-chemin entre l’Afrique du Sud et l’Australie. Si le risque de rencontrer des glaces dérivantes est minimisé, d’autres dangers guettent les marins.
« Ce n’est pas tant la force du vent que la hauteur des vagues qui pose problème » poursuit David Adams. « Si vous arrivez sur les Kerguelen au mauvais moment, par exemple en même temps qu’une dépression, cela peut s’avérer vraiment mauvais. Vous naviguiez sur un océan profond de plus de 6000 mètres et vous arrivez sur un plateau de 100 mètres seulement de profondeur. Les vagues se lèvent alors sur des hauteurs gigantesques et foncent directement sur vous. Vous les entendez fondre sur vous et vous savez que allez devoir les maîtriser. »
Une fois la porte des Kerguelen contournée, il est temps de piquer vers le Sud pour aller chercher des vents plus forts qui portent vers Wellington. Une autre porte se sécurité est située sous le cap Leeuwin, la pointe sud-ouest de l’Australie et deuxième des grands caps du tour du monde. Ce point de passage obligatoire devrait, une fois encore, diminuer le risque pour les navigateurs de croiser d’autres icebergs. Et afin de gagner quelques points supplémentaires pour le classement général, une zone délimitée par les longitudes 50 Est et 75 Est servira d’espace chronométré lors duquel les cinq skippers pourront se comparer.
Enfin, alors qu’ils toucheront au but, les skippers devront passer par le détroit de Cook, ce bras de mer qui sépare les îles Nord et Sud de la Nouvelle-Zélande. Provocateur d’un effet tunnel, le détroit de Cook est reconnu pour former de nombreux orages. Ce sera le dernier grand moment de course avant l’arrivée à Wellington.
La deuxième étape de la Velux 5 Oceans sera donné au Cap en Afrique du Sud à 14h, heure locale, dimanche 12 décembre.