Menant les troupes depuis plusieurs jours, les pilotes de Brit Air, Armel Le Cléac’h et Fabien Delahaye, campent sur leurs positions, très légèrement décalés dans le Sud par rapport à leurs concurrents directs. Mais loin de se contenter des places d’honneur, derrière ces deux-là, le combat continue et la lutte promet de gagner en âpreté. Avec 600 milles devant les étraves des Figaro Bénéteau, il reste de quoi changer la donne et c’est précisément ce qu’ont l’intention de faire les tandems Jeanne Grégoire – Gérald Véniard, Gildas Morvan-Bertrand de Broc et Romain Attanasio – Samantha Davies. Avec un positionnement sensiblement plus Nord que les leaders actuels, ces six concurrents entendent bien profiter du temps qui leur est imparti pour jouer leur carte.
Avec deux journées "typées large" et une dernière ligne droite en approche de Gustavia d’avantage placée sous le signe de l’instabilité antillaise, il reste à la fois beaucoup et peu de temps aux uns et aux autres pour inverser la tendance. A partir de maintenant, les nuits seront placées sous haute tension et sous le signe de ces fameux grains pouvant propulser un duo en avant de ses adversaires ou bien le figer sur place. L’heure n’est pas à l’armistice au sein de la flotte de la Transat AG2R…
Ils ont dit…
Armel Le Cléac’h – Brit Air (1er au classement de 5h)
"L’Alizé est très instable la nuit, on passe notre temps à modifier nos réglages et il faut être concentré pour bien barrer. On sent qu’en se rapprochant des Antilles, les grains deviennent plus actifs. Pour l’instant, nous avons de bons nuages sans pluie et plus ça va, plus ils sont importants en taille et plus il y a de vent en dessous. Il faut en tenir compte la nuit car s’il y a peu de vent dessous, au vue des écarts qu’il y a entre les bateaux, ça peut-être important pour gagner ou perdre quelques milles.Ensuite pour les dernières 24 heures, il faudra négocier les passages difficiles, il faudra être très vigilants pour ne rien lâcher à nos poursuivants, avoir des réglages parfaits, ça va se jouer à peu de choses."
Jeanne Grégoire – Banque Populaire (2e au classement de 5h)
" J’ai très envie d’un grain de pluie mais les grains sont comme la loterie, ce n’est pas forcément un avantage, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. On regarde le nombre de milles qui nous reste jusqu’à l’arrivée. Plus on approche du but et plus les derniers milles sont longs. Cela fait deux jours que nous faisons des bords à l’envers pour nous décaler. A chaque fois que l’on fait des routages on prend 3 à 5 heures dans la vue sur notre temps d’arrivée, c’est frustrant."
Classement de 8h
1 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 617,3 milles de l’arrivée
2 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire / Gérald Véniard à 6,7 milles
3 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 13,3 milles
4 SAVEOL Romain Attanasio / Samantha Davies à 15 milles.
5 CREDIT MUTUEL DE BRETAGNE Nicolas Troussel / Thomas Rouxel à 49,2 milles