Les skippers anticipent la rupture de l’alizé

Agir recouvrement
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Depuis le début de la matinée, les conditions sont redevenues plus maniables. La cavalcade dans les alizés se poursuit, toujours à des vitesses moyennes comprises entre 8 et 12 nœuds. « On est tous au taquet, la barre dans une main et l’écoute de spi dans l’autre » confirmait le co-skipper de Jeanne Grégoire, ce midi à la vacation.

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S’ils cherchent à faire avancer la machine à 100%, les marins n’oublient pas pour autant de choisir les opportunités de placement. « On joue avec la pression, avec les angles » a résumé Franck Le Gal (Gedimat). Pour l’heure, la plupart des duos file au Sud, de façon plus ou moins tranchée, afin d’anticiper la rupture d’alizés prévu en fin de semaine. « Un grand front arrive perturber la situation. Une front tellement immense qu’à mon avis, tout le monde va avoir droit au petit temps », a prédit Gérald Veniard.

Ce n’est, en tous les cas, pas ce qu’espèrent Adrien Hardy et Stanislas Maslard (Agir Recouvrement), partis sur un itinéraire bis par le Nord. Ces deux là, déçus de leur passage en 16e position à La Palma, ont clairement choisi de se démarquer de leurs adversaires. « Vu notre position aux Canaries, partir au Sud signifiait suivre les autres en étant derrière et regarder la course se passer… Ça ne me convenait pas du tout. Je vois la régate comme un jeu et on joue en prenant une route différente. Nous avons donc décidé de couper le fromage au plus court. De ne pas faire le grand tour comme font les autres ». Ces 48 dernières heures, leur audace a les propulsé de la 16e à la 5e au classement. Adrien et Stanislas ont choisi la route la plus courte, mais sans doute pas la plus rapide avec le risque d’être les derniers à retrouver les alizés lorsque ceux-ci se rétabliront à l’approche des Antilles. 


Ils ont dit :

Fabien Delahaye, co-skipper de Brit Air : « On reste encore très groupés, les autres ont fait un petit décalage, mais les routes convergent globalement au Sud-ouest. Je regarde les fichiers météo pour la suite. C’est assez compliqué, on surveille ce que fait la flotte. La route jusqu’à St Barth est longue et la météo va être changeante

Kito de Pavant, skipper de Groupe Bel : « Ca ne va pas très fort car on a passé une nuit agitée, avec 35 nœuds de vent. On pensait recoller. Mais le nouveau safran n’est pas top, donc on a de grosses difficultés pour tenir le bateau. Du coup on a explosé un premier spi, et le spi lourd quelques heures plus tard. Il ne nous reste que le léger. On reste sous génois, mais ça nous ralentit. On a beaucoup de travail de réparation à faire, mais il faut attendre que tout soit bien sec

Jean Le Cam, co-skipper de Generali : « Depuis l’Espagne, on n’arrête pas de débouler ! C’est pas mal … et ça fait un moment que ça dure ! Pour le moment, c’est parfait, à part que le groupe on face du Portugal ont traversé la dorsale trop facilement à mon goût. Ca se calme vachement là, je suis content car il n’y a pas de soleil, car le cagnard c’est hyper dur. Le pire c’est quand on a du petit temps et du chaud … »

Thomas Rouxel, co-skipper de Crédit Mutuel de Bretagne : « On est tous dans le même système d’alizé bien établi, mais ça va se corser ce week-end avec un passage de front froid qui va faiblir l’alizé. On compte un peu là-dessus car on a des chances d’avoir au sud des alizés soutenus, ce sera un passage délicat ; on va voir si certains passeront à travers ou plus plonger pour garantir du vent. »

Classement de 15 heures
1 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 1958,4 milles
2 SAVEOL Romain Attanasio / Samantha Davies à 4,6 milles
3 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 5 milles
4 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire / Gérald Véniard à 26,5 milles
5 AGIR Recouvrement Adrien Hardy / Stanislas Maslard à 52,3 milles