A 48 heures du départ, Gildas analyse la météo de cette 10e Transat Ag2r : « Les choses peuvent encore évoluer, évidemment. Nous avons eu un bon vent d’est toute la semaine mais il devrait ne faire que tomber ce week-end, et pour le départ dimanche à 14h, cela risque d’être un peu mou, peut-être 5 à 10 nœuds de vent seulement, avant de toucher un flux de secteur Est dans le golfe de Gascogne, qui nous permettra de descendre relativement vite, au portant, vers le cap Finisterre. Mais ensuite, les choses vont se compliquer avec du vent qui basculera au Sud-Est puis Sud puis Sud-Ouest, dans l’axe de la route. En gros nous aurons une première phase de transition importante, entre le vent portant et le près… et probablement quelques autres transitions marquées comme ceci à négocier ensuite jusqu’aux Canaries ».
Cela veut donc dire du jeu dès la première semaine de course…
« Pour moi, c’est même la partie la plus importante de la course, de Concarneau aux Canaries : 1500 milles à faire, avec beaucoup de stratégie, de jeu pour choisir les bons bords. Peut-être faudra-t-il aller jouer le long des côtes africaines… ou pas ! En tous cas, ces huit premiers jours de course vont être très intéressants, avec de nombreuses phases de transition à gérer. Beaucoup de choses peuvent se jouer ici, jusqu’à la porte des Canaries. Car ensuite si l’alizé est bien établi pour tout le monde il y aura peut-être moins de grandes décisions à prendre. Ce qui est certain c’est qu’on ne va pas s’ennuyer avec Bertrand (de Broc) ! »
Une analyse partagée par le tenant du titre, Nicolas Lunven (Generali) « Le long des côtes du Portugal, cela risque en effet de se gâter un peu : un vaste système dépressionnaire est centré sur l’Atlantique et nous allons alors devoir composer avec des vents contraires. La position de ce système dépressionnaire et son évolution sont un peu aléatoires et cela promet pas mal de petites bascules de vent qu’il faudra savoir exploiter. »
Une certitude : le vent ira mollissant et ne sera pas très fort, ce qui ne favorisera pas une progression rapide vers les Canaries, comme l’explique Romain Attanasio (Savéol) : « Pour l’heure, la situation est plutôt instable. Par conséquent, nous ne savons pas encore bien à quelle sauce nous allons être mangés. Le jeu sera de slalomer entre les petites dépressions le long du Portugal et l’anticyclone des Açores qui va se reformer sur les Canaries. Il faudra bien viser. En tous cas, cette première partie de course risque bien d’être longue. Les routages annoncent sept jours pour rejoindre Madère. Cependant, et c’est une chose très importante, les modèles américains et les modèles français divergent. Cela nous laisse un peu d’espoir quant à ce qui risque de réellement se passer sur l’eau. »