Cette Transat en double entre Concarneau et Saint-Barthélémy sera une première pour les deux skippers bretons, qui partagent pourtant un grand nombre de points communs : tous deux ont vécu un Vendée Globe difficile et tous deux devaient s’élancer autour du monde en équipage sur le Trophée Jules Verne, si le maxi trimaran Banque Populaire V avait largué les amarres. Mais surtout, tous les deux sont des ténors de la classe Figaro Bénéteau : Yann Eliès a gagné cinq étapes de la prestigieuse Solitaire et terminé deux fois sur le podium. Jérémie Beyou, lui, a trois étapes en poche et une victoire au général, en 2005. Pas plus tard que l’été dernier, ils étaient à la lutte l’un contre l’autre, à la fois pour les victoires d’étape et le classement général…
« Nous partageons les mêmes locaux à Lorient et à force de nous croiser dans le hangar ou mon Figaro prenait la poussière, l’idée nous est venue de courir cette Transat Ag2r ensemble », résume Yann Eliès. « Jérémie est facile à vivre, pas conflictuel… nous avons mis en place un programme d’entraînement en double – avec notamment deux stages au centre de Port-La-Forêt – et surtout… nous avons tous deux très envie de naviguer ! Cette envie sera notre point fort sur cette Transat, je pense. Le niveau est très élevé, un peu comme sur une Solitaire, mais on assume : l’objectif minimum est de se faire plaisir et d’accéder au podium… mais on y va pour la gagne, sinon ce n’est pas la peine ! ».
Jérémie Beyou confirme : « j’avais au départ à mon programme la Solitaire du Figaro, la Transat Jaques Vabre et le Trophée Jules Verne… c’était un superbe enchaînement, mais comme le Jules Verne ne se fait pas cet hiver avec Banque Populaire, enchaîner avec la Transat Ag2r, ce n’est pas mal du tout non plus ! Il y a un super plateau, c’est une très belle course… et en plus c’est avec Yann, donc je ne vais pas me plaindre ! C’est une belle occasion de courir enfin ensemble, nous qui avons passé notre temps à être adversaires depuis que nous sommes tout petits. »
Le parcours
La porte imposée aux Canaries est appréciée des deux Bretons. Yann Eliès : « c’est une très bonne idée, car cela va resserrer un peu le jeu dans la partie sud, la traversée de l’Atlantique proprement dite, et donner une importance encore plus grande à la première partie de la course, qui sera encore plus stratégique et tactique. En tous cas, cela devrait éviter les trop grands coups de poker qui sont parfois sympas à vivre de l’extérieur mais beaucoup moins sur l’eau ».
Jérémie Beyou persiste et signe : « je pense qu’avec cette porte ce sera davantage une régate au contact », ce qui n’est pas pour déplaire au duo de Generali/Europ Assistance.