Une troisième journée tonique à Saint Barth

Rambler Saint Barth
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Seule variation, et elle est de taille, dans les plaisirs quotidiennement proposés par Luc Poupon et sa direction de course, le parcours de ce vendredi, mouillé selon un schéma chaque jour modifié afin de permettre aux 23 équipages d’investir les innombrables perspectives de Saint-Barthélemy et de ses îlots et roches satellites. Les 20 noeuds et plus d’alizé d’Est enregistrés toute la journée sur zone ont ainsi permis l’envoi d’un nouveau parcours côtier, long de 19 milles pour les plus "petites" unités, et de 30 milles pour les Maxis.

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Un demi tour de l’île était donc au programme, avec un départ au milieu des Motor Yachts de luxe au large du pain de sucre, un passage au beau milieu du bouillonnant goulet entre l’île Chevreau et l’île Frégate, suivi d’une formidable cavalcade de portant débridé vers l’île Fourchue. Les grosses cylindrées de la course s’en sont de nouveau donnés à coeur joie, et les leaders de chaque classe se sont empoignés avec un bel entrain, y compris lors des passages particulièrement musclés au vent de Saint-Barthélemy.

Le duel entre les deux "Classiques" Wild Horses" à Donald Tofias et les filles de "White Wings" ne se sont pas quittés d’une encablure. C’est l’équipage entièrement féminin de Faraday Rosenberg qui l’emporte finalement. Sojana à Peter Harrison, malgré la présence à bord des Français Lionel Péan, Jacques Vincent et Loïck Peyron et des bords de reaching d’anthologie à près de 20 noeuds, manque d’aisance dans les manoeuvres et déplore un réel déficit de cap aux allures proches du vent, face à ce champion toute catégorie qu’est Rambler.

Le point à mi-parcours
Avec trois courses disputées par l’ensemble des classes depuis le début de la compétition, quelques certitudes se dégagent avec évidence. Dans le groupe des Racing Cruising un trio semble ainsi avoir fait le vide derrière lui. Les différences de points minimes entre le leader provisoire mais formidablement conquérant, Robert Velasquez et son First 45 immatriculé aux Antilles Néerlandaises, et ses protagonistes les plus immédiats, le régional de l’étape Raymond Magras sur son Dufour 34 "Speedy Nemo", et le J 109 Irlandais "Pocket Rocket" à David Cullen, autorise néanmoins toutes les spéculations quant à l’issue de ce groupe.

Deux voiliers ont réalisé un petit break en tête du groupe Racing, et se livrent une lutte sans merci tout au long des parcours variés à souhait défini chaque jour par la direction de course ; James Dobbs et son J 122 "Lost Horizon" s’accroche avec ténacité au tableau arrière du véloce Swan 45 à Patrick Demarchelier pour s’imposer déjà à trois reprises au bénéfice d’un "rating" plus avantageux. Leur bagarre à chaque marque de parcours atteint parfois l’intensité d’un véritable Match-Race et tout reste encore possible pour la victoire finale.

Autre groupe, autre inséparable duo, celui constitué chez les "Classic" par les deux Classe W 76, qui font le spectacle dans l’alizé qui balaie puissamment Saint-Barthélemy depuis le début de la semaine. Les deux élégants sloops signés Joel White ne se quittent pas d’une encablure et leurs équipages, entièrement féminin à bord de "White Wings", rivalisent d’habileté dans les manoeuvres et d’inspiration tactique dans la lecture et l’analyse des parcours éminemment technique autour de Saint-Barthélemy. L’avantage va à mi parcours à Wild Horses, auteur hier d’un final époustouflant sous spi pour damer le pion à des dames formidablement inspirées et qui avaient mené tambour battant l’essentiel des débats. Ce n’était que partie remise, et les jeunes équipières de Farady Rosenberg prenait aujourd’hui leur revanche en l’emportant de quelques minutes seulement. Les deux équipages se connaissent par coeur, les potentiels des belles coques inspirées des 12 mètres des années 50 sont similaires… dans un alizé qui ne faiblit pas, et sur une mer en certain point du parcours particulièrement hachée, il faudra très certainement attendre la toute dernière course pour connaître le vainqueur d’un groupe spectaculaire.

Rambler, Sojana et Moneypenny assurent le spectacle chez les Super Yachts. Tous naviguent avec une tel soif de l’emporter ici qu’il faudra certainement attendre la dernière course pour savoir si Sojana, plus grand et plus lourd, sera néanmoins capable de remonter son handicap de jauge face au formidable champion qu’est Rambler, ex-Alfa Roméo, terreur de tous les plans d’eau du pacifique aux Caraïbes. Moneypenny, un peu en retrait en début de semaine, est venu aujourd’hui s’intercaler entre les deux "géants".