Les Dragon entrent en scène

Gd prix Petit Navire 09
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BT et Telecom Italia vainqueurs
Le spectacle qu’offrent les 60 et 40 pieds en baie de Douarnenez est presque insolite, tant ils semblent "crever l’écran" lorsqu’ils évoluent entre ciel et terre.
Deux départs ont été donnés Dimanche matin : 10 heures 38 pour les Class40 et 11 heures 08 pour les 60 pieds. En revanche, les conditions météo étaient bien différentes de samedi, avec 15 nœuds de vent de nord et un beau ciel bleu. Les monocoques ont rapidement avalé les 47 milles du parcours qui les a menés jusqu’aux Tas de Pois et la course s’est achevée à 15 heures 17 pour BT, vainqueur de la journée. La flotte anglaise s’est ainsi illustrée au pays des Pen Sardins, Artemis ayant pris le meilleur départ.
Le Pal est le mieux parti chez les 40 pieds. C’est d’ailleurs ce même équipage de Bruno Jourdren qui a dominé les débats hier. Nono et ses camarades (Stamm et de Pavant) se permettant même de laisser derrière eux deux 60 pieds, DCNS et Artemis. Par contre, c’était un peu la soupe à la grimace sur le bateau de Jourdren, contraint à l’abandon à cause de problèmes techniques que personne à bord n’a souhaité commenter. En substance, Nono a consenti à lâcher qu’ils auraient pu continuer mais pas sans risque de casse sur le bateau, «un peu comme quand tu as une carie que tu ne soignes pas et ça finit en ulcère à l’estomac ». Bref, cet abandon donne la victoire finale à Giovani Soldini. « C’est pour le remercier, parce qu’il est venu de loin naviguer chez nous ».
Pour la Class40, le Grand Prix Petit Navire est un rendez-vous qui correspond tout à fait à l’esprit des navigateurs de cette série : un mélange judicieux de sport et de convivialité. La Classe, qui connaît un développement exceptionnel depuis 2006, s’ouvre de plus en plus à l’international et réunit coureurs amateurs expérimentés et des navigateurs professionnels. «Ce sont des bateaux faciles à mettre en route et super amusants sur l’eau» explique Bernard Stamm skipper de 60 pieds. «C’est plutôt sympa d’être invité à naviguer là-dessus».

Quinze nationalités en Dragon
«Le Grand Prix Petit Navire Dragon est le deuxième plus grand rassemblement français après la semaine de Hyères » commente Jimmy Pahun qui court sur Jerboa un Dragon britannique. «Il y a 15 nations, c’est extrêmement intéressant et le fait qu’il y ait des marins issus de multiples supports rend l’exercice passionnant. C’est un mélange admirable de cultures». Le président de la SRD qui organise le Grand Prix, Louis Urvois, est également un passionné du Dragon. «C’est la série qui réunit le plus grand nombre de médaillés olympiques. Le niveau technique est très élevé, ce bateau demande énormément de précision et finir dans le premier quart de la flotte, c’est déjà un très beau résultat. C’est difficile de dire qui peut gagner cette année, mais il faudra bien sûr compter avec les rois de la série comme Vincent Hoesch et Thomas Müller ou encore l’équipage finlandais de Rat-Pack, le Danois African Queen et un jeune équipage français pourrait bien faire des étincelles, celui de Q-Ti-Too ». Passion, précision et… fidélité comme pour l’équipage de Bijou Bihen qui n’a pas manqué un seul rendez-vous douarneniste en 10 ans. Francis le Bihan, Francis Mouremble et Régis Brachet forment un trio soudé. Purs amateurs, ils viennent depuis Toulouse régater en baie de Douarnenez ‘pour le plaisir et la convivialité’, même s’ils espèrent bien réussir à faire quelques ‘petits coups’.
Hier, ils ont pu lancer trois courses, tant les conditions météo étaient bonnes. Le trio douarneniste de Dirastarc’h (FRA 355) qui a ouvert le bal avec succès, premier équipage français après deux courses, a cédé cette belle place à Ar Youleg (FRA 365) autre équipage Douarneniste qui se hisse sur la troisième marche du podium. Sans surprise, la bagarre a fait rage entre Bunker Boys (UKR 8) et Sinewave (GER 996) qui a gagné deux régates mais termine néanmoins deuxième au général derrière les Ukrainiens.

Hier matin sur les pontons
François Angoulvant (Fermiers de Loué-Sarthe) « On est content de la journée de samedi, on a bien marché en faisant troisièmes. Aujourd’hui les choses vont se compliquer parce qu’on est trois à être deuxièmes ex æquo avec Telecom Italia (Giovanni Soldini) et Zed 4(Gérald Bidot). On est donc trois à lutter pour la deuxième et la troisième place. Heureusement il y a plus de vent qu’hier : la course sera sûrement plus dynamique parce que celle d’hier était calme, calme, calme… Je navigue avec une bande d’étudiants qui découvrent le bateau. Et cela est strictement lié à l’histoire du voilier : il a été conçu par Olivier Gouard à l’Institut Supérieur des Matériaux et Mécaniques Avancés (ISMANS), l’école d’ingénieur où je suis employé en tant qu’enseignant chercheur. Mon équipage, ce sont les élèves qui l’ont construit. ».

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Christopher Pratt navigue sur DCNS 1000, skippé par Marc Thiercelin : « Ce Grand Prix Petit Navire nous a permis de nous exprimer sur plusieurs fronts. Pendant les deux premiers jours, nous nous sommes concentrés sur la vitesse avec les runs dans la baie. Ça a été très amusant et, en plus, nous avons eu un bon résultat le dernier jour. Samedi et aujourd’hui, place à la stratégie et la gestion des manoeuvres. Et, à ce niveau là, on peine un peu plus par rapport aux autres, parce qu’on connaît moins notre bateau. Le parcours d’aujourd’hui ressemble à celui de samedi, en plus long. Sur le bateau, ça se passe très bien : on a eu l’occasion de côtoyer des gens de différents horizons. C’est intéressant de leur faire découvrir le bateau et de leur faire partager les sensations que l’on ressent en navigant».

Michel Desjoyeaux (Foncia):«C’est déjà la troisième fois que je suis au Grand Prix Petit Navire avec Foncia. Depuis que le bateau existe on a toujours pris part à cet événement. J’y avais déjà participé en Dragon, il y a quelques années. Depuis qu’on vient ici on essaye d’en faire profiter le plus de monde possible, non seulement à des navigateurs confirmés, mais aussi à l’équipe technique, à des copains et à des acteurs économiques. Samedi ça a été un peu long, nous avons navigué dans le petit temps, mais nous sommes arrivés quelques minutes avant six heures : à l’heure de l’apéro, donc on a été parfait dans le timing. Je crois par contre que, parmi les Class40, il y en a qui ont raté le dessert ! »