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Jules Verne. Un Hook de grand voile récalcitrant sur Idec Sport

Six heures durant vendredi dernier, tout l’équipage de The Famous Project CIC s’est mobilisé sur le pont du Maxi trimaran IDEC SPORT au ralenti au cœur de l’Atlantique Sud. La cause, un « hook » récalcitrant, coincé, bloqué, empêchant de renvoyer la grand voile à hauteur du 2ème ris.

Un « hook », c’est une sorte de crochet qui va prendre la charge de la tension d’un guindant d’une voile pour l’envoyer en tête de mât. On hisse et on bloque la voile en partie haute avec ce crochet. Démontage, inspection, réparation, remontage… au prix de plusieurs ascensions à l’extérieur mais aussi à l’intérieur du mât aile du bateau, chaque équipière a patiemment, assidument pris sa part dans ces tentatives de réparation : “Bex, d’abord. “explique Alexia, “Une volonté incroyable. Un talent brut. Elle est montée à l’intérieur du mât, à plus de quinze mètres de haut, sur une mer formée, pour aller vérifier la pièce sur laquelle s’accroche le « hook ». Dans la VHF, on l’entendait. À chaque secousse, un gémissement. Là-haut, c’est violent. Et nous, en bas, on avait mal pour elle. Molly, toujours prête à bricoler. Debs et Annemieke, à chercher, fouiller, trouver le bon matériel. Stacey, avec ses idées, son expérience, son regard. Pendant ce temps-là, Tamara tenait la barre. Dee écoutait, coordonnait, gardait la vision d’ensemble. Et moi, en lien permanent avec l’équipe à terre pour recevoir, croiser et transmettre les informations.”

Mais peine perdue ! La grand voile demeurait obstinément bloquée au niveau du deuxième ris. Avec le J3 (trinquette) à l’avant, le maxi trimaran se trouvait alors parfaitement toilé pour les conditions du moment, avec l’arrivée de cette grosse dépression australe et ses vents à près de 40 noeuds. Plein est, le voilier retrouvait une allure régulière et l’équipage remettait à plus tard, sous l’Afrique du Sud, ses espoirs d’éventuelles réparations. Insidieusement pourtant, la petite musique de l’arrêt au stand, voire, de l’abandon, commençait à s’insérer dans les esprits.
“On a pensé que c’était rédhibitoire et on a commencé à se faire à l’idée de devoir s’arrêter.” poursuit Alexia. “J’ai demandé à Christian Dumard (routeur à terre) de faire des routages à 70 % de notre potentiel, pour évaluer notre capacité à naviguer à allure raisonnable. Il nous a fallu accepter de naviguer sous notre actuelle configuration, avec cette énorme contrainte de devoir arrêter le bateau plusieurs heures à chaque changement de ris. On est aux portes du Grand sud et on s’est dit que ça valait la peine de continuer. On a partagé ces perspectives entre nous, et c’est reparti !”
L’aventure de The Famous Project CIC continue. Alexia et ses 7 équipières devront réinventer une autre manière de naviguer, parfois sous toilé, avec d’autres angles au vent, d’autres manières de porter leurs voiles d’avant, bref, d’autres difficultés ajoutées à leur titanesque challenge autour du monde. Défi accepté, qui donne encore plus de relief, de piment, de mérite à cette circumnavigation de toutes les découvertes et de toutes les inconnues.

Alexia Barrier : ” C’est que vous n’allez peut-être pas me croire… mais on a failli décider d’arrêter. Ça fait deux jours qu’on y pense. Deux jours qu’on ne pense qu’à ça. Qu’on évalue. Qu’on analyse. Qu’on retourne la question dans tous les sens. Parce que, dans une grande aventure, la décision la plus difficile à prendre… ce n’est pas de partir. C’est celle d’abandonner. L’avarie mécanique qui nous touche n’est pas anodine. Elle est sérieuse. Mais elle ne met pas en péril notre sécurité. Elle met en péril la vitesse. Le record. Les chiffres. Elle ne met pas en péril notre histoire. Ni notre rêve. Ni notre ambition d’écrire une page de notre sport en devenant le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un maxi multicoque.

Alors oui… on ira moins vite. Et oui… on est compétitrices. Donc ça pique un peu. Mais ce qu’on vit ici est exceptionnel. Unique. On va moins vite… mais on est ensemble.
Ensemble pour battre nos peurs. Nos doutes. Nos angoisses. Ensemble pour progresser. Ensemble pour vivre le Grand Sud. Et ça, franchement… ça n’a pas de prix.
En tout cas, pas celui de quelques nœuds volés par une pièce mécanique défaillante.
Alors cette décision, on l’a prise. Celle de continuer.
J’ai beaucoup échangé. Avec Christian Dumard. Avec Brian Thomson aussi. Avec l’équipe à terre. J’ai senti la puissance du soutien. Technique. Humain.
Et puis il y a eu les regards. Celui de mes parents sur WhatsApp. Mes yeux qui ont pleuré ces deux derniers jours, en se demandant si on était folles… ou simplement vivantes.
Et puis on a regardé devant. Avec lucidité. Ça ne va pas être simple. On va encore bricoler. Adapter. Composer.
Mais on y va. Parce qu’on avance encore. Parce que le bateau avance. Parce qu’on fait des milles. Parce qu’on est dans les temps d’une aventure immense.
Parce que personne ne se souviendra d’un chiffre…mais tout le monde se souviendra d’un aboutissement. Parce que, quoi qu’il arrive, on est en train de vivre quelque chose que très peu de gens vivront un jour. Parce que traverser le Sud à 30 nœuds dans 40 nœuds de vent, ça ne s’apprend pas dans un manuel. Parce que passer le Cap Horn en équipage féminin, sur un trimaran, ça ne s’efface pas.
Parce que, si un jour il faut s’arrêter, on saura le faire en conscience.
Mais pas maintenant. Pas ici.”

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Globe40. Jonas Gerckens et Benoît Hantzperg, deuxième à Sydney

Le Class40 Curium (187) de Belgium Ocean Racing, skippé par Jonas Gerckens et son co-skipper Benoît Hantzperg, a franchi la ligne d’arrivée de la 3ᵉ étape du Globe40 en 2ᵉ position, au terme d’un parcours exigeant entre La Réunion et Sydney. Une étape longue et éprouvante, marquée par des conditions particulièrement difficiles, tant pour le bateau que pour les hommes.

« Cette étape a été particulièrement dure pour le bateau et les bonhommes. Les conditions étaient encore plus compliquées que lors de l’étape 2. On a essayé de tirer sur le bateau et on a vite compris qu’il fallait freiner car il y avait de la casse », explique Benoît Hantzperg.
« Quand on a cassé la première fois, on a eu une alarme rouge. Trouver les bons réglages dans ces mers hachées a été très compliqué. Il fallait éviter que le bateau parte en survitesse : on est passés de 30 nœuds à 15 nœuds en quelques instants. C’était très “on-off” ».
Malgré ces conditions extrêmes et plusieurs avaries, l’équipage est parvenu à rallier la baie de Sydney, offrant une arrivée spectaculaire au pied du célèbre Opéra.

« J’ai eu des frissons en découvrant tous ces bâtiments à l’autre bout de la Terre », confie Jonas Gerckens. « Si mes calculs sont bons, nous restons premiers au classement général. Le duel avec Crédit Mutuel a été très serré et va continuer jusqu’à Lorient. Nous comptons bien défendre notre place. »

Cette étape a également été riche d’enseignements pour l’équipage belge.
« On a appris énormément de choses et on connaît désormais beaucoup mieux notre bateau », poursuit Jonas.
Le skipper revient aussi sur un moment clé de la course :
« Nous avons perdu le match avec Amélie Grassi et Ian Lipinski (Crédit Mutuel) au large de la Tasmanie, lorsque nous avons perdu notre grand spi. C’est frustrant et mentalement difficile, d’autant plus que nous avons aussi perdu nos antennes satellites. »

Grâce à cette solide 2ᵉ place, Belgium Ocean Racing – Curium conserve la tête du classement général du Globe40.
La prochaine étape, entre Sydney et Valparaíso, s’annonce déjà décisive.
« Il y aura Djemila Tassin et Benoît Hantzperg à bord », précise Jonas Gerckens.
« Ce sera probablement une étape clé : si on gagne celle-là, il y a des jokers. Si on la perd, il faudra absolument remporter les deux dernières. » Le suspense reste entier à l’approche de la deuxième moitié de ce tour du monde en Class40.

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SailGP. Kevin Peponnet s’explique sur son départ: “C’est un nouveau challenge !”

Kévin Peponnet intégrera l’équipe allemande de SailGP en tant que régleur d’aile dès janvier prochain, à l’occasion du lancement de la saison 6. Il revient sur les raisons de son départ.

Que s’est-il passé avec K-Challenge pour que tu rejoignes l’équipe allemande de SailGP l’année prochaine ?
Il s’est passé que mon contrat n’a pas été reconduit. C’est une décision du management de l’équipe SailGP France. Suite à cela, j’ai envisagé un transfert vers une autre équipe. Au cours de la saison, j’avais été approché par plusieurs équipes, notamment les Allemands, les Danois et les Brésiliens. Mais l’équipe allemande est celle qui me plaisait sportivement le plus, avec une très belle fin de saison, une équipe très jeune, qui a terminé avec une super dynamique et de beaux résultats.

C’est une déception pour toi de quitter l’équipe française ?
Je suis déçu, mais sans que ce soit vraiment une déception. Il y a des choses qui vont me manquer, c’est sûr. Cela faisait trois ans que j’étais dans l’équipe, donc tu noues forcément des liens. Naviguer avec des potes à bord, c’est quelque chose que j’ai toujours recherché dans mes projets. J’ai toujours intégré des équipes où il y avait des atomes crochus, de l’affect.
Là, intégrer l’équipe allemande, où je ne connais pas grand monde, va être assez différent. C’est un projet anglo-saxon et le principal enjeu pour moi sera de m’intégrer rapidement dans une équipe déjà en place. Il va aussi falloir que je bascule totalement en anglais. La communication est essentielle sur ces bateaux-là. C’est un nouveau challenge, mais ça m’attire aussi. J’avais envie de vivre cette expérience dans ma carrière, peut-être pas tout de suite, mais j’avais envie de cocher une aventure dans une équipe anglo-saxonne. Ce n’est pas moi qui ai fait ce choix initialement, ce sont les circonstances qui m’ont amené à rebondir. J’étais content d’avoir un dernier souvenir avec l’équipe de France, avec une victoire de course et un podium sur le dernier Grand Prix. On a été capables du pire comme du meilleur cette saison, où nous n’avons pas eu beaucoup de réussite. On n’a jamais eu autant de soucis matériels. On termine 5ᵉ, et je crois que c’était notre niveau. On a été capables de faire des podiums et des finales, mais aussi de finir des Grands Prix à la septième ou huitième place.

Il y a eu des rumeurs de mésentente avec Quentin et de l’arrivée des Espagnols sur le projet America’s Cup de K-Challenge. Est-ce que cela a joué ?
J’ai entendu ces rumeurs moi aussi. Les Espagnols repartent sur un projet olympique en 49er. Ils ne cachent pas que ça va être compliqué de tout faire en même temps. Je trouve ça bien qu’il y ait des navigants étrangers à bord. Il ne faut pas s’en priver, car il y a beaucoup de très bons profils. Concernant mes relations avec Quentin, nous ne sommes pas fâchés. On a pu avoir des désaccords, mais nous nous voyons toujours. Je pense que cela a été une décision collégiale du management. Je ne sais pas qui l’a réellement prise, mais c’est leur décision et je la respecte. J’entends aussi qu’il faille parfois un peu de renouveau.
Mon contrat avec SailGP France est terminé et, pour l’instant, rien n’est envisagé pour la Coupe de l’America. J’ai eu récemment des discussions avec d’autres équipes et j’ai aussi envie de m’ouvrir à d’autres projets. J’ai regardé du côté du circuit TF35, de l’ETF26. Je suis également en discussion avec quelques projets Coupe pour des missions ponctuelles, mais il devient compliqué d’allier un projet SailGP à 100 %, avec 13 événements, et un projet Coupe quasiment à temps plein. Beaucoup d’équipes sont en train de se structurer pour dissocier les équipes navigantes entre SailGP et la Coupe.

Ton objectif avec les Allemands, ça va être quoi ?
L’enjeu principal va d’abord être de m’intégrer. L’équipe est déjà en place et elle a prouvé qu’elle fonctionnait et qu’elle performait. Je vais essayer de répondre à toutes leurs attentes.
Depuis la fin d’Abu Dhabi, j’ai intégré l’équipe. Cela fait à peine quinze jours, depuis le 1ᵉʳ décembre. J’ai été assez surpris par la capacité de travail et le professionnalisme de l’équipe. C’est une structure très récente et tout est très bien organisé. Ils ont des objectifs clairs, ambitieux mais pas déraisonnables. Ils savent d’où ils viennent et savent que ce n’est pas parce qu’ils ont fait une très bonne fin de saison qu’ils se voient déjà briller et intégrer la super finale la saison prochaine.

Est-ce que tu as fait un gain de salaire ?
Non. Et pour être franc, si j’avais été motivé uniquement par l’aspect financier, je serais plutôt allé chez les Brésiliens. C’est le projet sportif qui m’a guidé, et j’ai aussi eu la chance d’avoir le choix. Le mercato existe depuis la première saison de SailGP, mais il se faisait de manière plus officieuse, comme dans beaucoup de projets voile. Avec la croissance de la ligue, l’augmentation des salaires et l’intérêt des investisseurs, l’organisation a cherché à mieux encadrer et structurer cela, notamment avec une fenêtre de négociation officielle, permettant des échanges plus clairs entre équipes, plutôt que des coups de fil ou des messages informels. Il y a aussi la possibilité de prêts d’équipiers, avec la mise en place d’une licence pour naviguer en SailGP. Tout est désormais plus structuré, et c’est une bonne chose : c’est plus rassurant. Mon « transfert » a pu se faire parce qu’il y avait une entente tripartite entre les deux équipes et moi-même. À l’avenir, il pourrait même y avoir des transferts financiers entre équipes, comme au football. J’ai signé avec les Allemands pour deux ans.

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Jules Verne. Entrée dans le Grand Sud pour Idec Sport

© DeborahBlair TheFamousProjectCIC-

Alors que The Famous Project CIC aborde dans d’excellentes conditions la fin hautement symbolique de la première phase Atlantique de son parcours du Trophée Jules Verne, Christian Dumard routeur donne son point de vue sur ce début de Jules Verne de cet équipage 100% féminin.

Jamais cet équipage récemment concocté, n’a navigué aussi longtemps ensemble à bord d’IDEC SPORT. Seules trois de ces femmes ont l’expérience du grand sud, aucune à bord de maxi multicoque. Rarissimes sont celles à avoir navigué en course, en multicoque, autour du monde, et on pense naturellement à Tracy Edwards et ses équipières du catamaran Royal et Sun Alliance, contraint à l’abandon à mi-parcours. Dona Bertarelli sur Spindrift et Dame Ellen McArthur sur le trimaran B&Q Castorama peuvent, elles, se targuer d’en avoir terminé avec un tour du monde en multicoque. « Entrer prudemment dans ce tour du monde relève de la simple intelligence de mer » souligne ainsi Christian Dumard. « Toutes ces navigatrices font preuve d’un grand professionnalisme et d’une prudence mesurée sur ce type de bateau exceptionnel, au regard de l’âge vénérable de ce trimaran lancé en 2006, et au regard de leur ambition de finir cette course. Je suis très admiratif de leur capacité à mettre le curseur au bon endroit et de leur incroyable sérénité. C’est le tour du monde de la bienveillance, du vouloir bien faire, du partage, dans le calme et la bonne humeur mais aussi de la sportivité. Elles prennent le temps d’entrer dans leur course et de prendre toute la mesure de cet incroyable bateau que peu de marins ont su maitriser. Elles progressent chaque jour, chaque mille un peu plus et s’enhardissent sans s’affoler et sans excès. Elles prennent toute la mesure des potentialités, des spécificités du bateau, de ses limites aussi, et vont progressivement, à leur main, le solliciter chaque jour davantage. C’est là une approche très intelligente, qui préserve les organismes et le matériel. »

A la table des Grands…

Alexia le répète à l’envi, les 7 navigatrices et elle-même se sont invitées à la table des grands, sur un Trophée Jules Verne qui n’a vu que d’immenses marins oser tenter de se l’approprier, Peter Blake, Steve Fossett, Olivier de Kersauzon, Bruno Peyron, Franck Cammas, Thomas Coville, Francis Joyon… « Nous naviguons sur les épaules des géants » murmurait avec humilité Alexia Barrier. Leur progressive montée en puissance relève d’un calcul, d’une réflexion assumée. « La mise en route dès le départ a été lente » admet Dumard, « mais justifiée par un état de mer « casse bateau », 4 à 5 mètres de creux dans lesquels elles n’ont pas voulu prendre le moindre risque. Bien leur en a pris et elles ont pu bénéficier ensuite d’un alizé version tranquille, parfait pour continuer leur entrée en matière. Certes, le pot au noir s’est agrandi sur leur passage, et leur a fait subir toute une journée au ralenti. L’alizé de sud-est s’est montré très modéré et l’équipage a pu poursuivre leur apprentissage du bateau, de la longue vie en communauté, et se projeter dans cette première grosse réalité de leur tour du monde, l’entrée dans les régimes perturbés du grand sud. Un enchainement des plus favorable se présente à elles pour rallier le sud du continent africain, dans la nuit de dimanche à lundi prochain, au terme d’environ 16 jours depuis Ouessant. »

L’entrée dans le Grand Sud

C’est déjà la réalité pour l’équipage de The Famous Project CIC en cette fin de deuxième semaine, l’entrée dans les latitudes australes, le « pays de l’ombre » dont elles n’émergeront qu’en parant le Cap Horn, d’ici 3 à 4 semaines. Le schéma météo immédiat montre des signes de divergence, ce qui laisse penser que le vent va osciller en force. Une ligne de nuages visible sur les images satellites se trouve exactement sur la route du bateau. Les rafales sous ces nuages sont plus fortes que le vent établi, incitant à la plus grande vigilance. L’approche du Cap de Bonne Espérance présente d’emblée un choix de route très marqué, entre une route « normale » au sud, et une route « conservatrice » au nord. L’équipage et les routeurs s’accordent pour rester au nord pendant les 24 à 48 heures à venir afin d’éviter les vents « très forts » et les rafales plus au sud à plus de 60 noeuds. L’option sud est plus rapide mais jugée trop extrême pour un premier contact avec une dépression du sud. La route conservatrice au nord est privilégiée pour réduire la hauteur des vagues et la charge sur le bateau, permettant à l’équipage d’entrer progressivement dans ces nouvelles conditions. A noter, le courant des Aiguilles* est à surveiller de près. Il convient d’éviter les situations où le vent serait contraire au courant, ce qui lèverait une mer dangereuse.

Dans les jours à venir, l’équipage vise à dépasser les vitesses prévues par le routage, de choisir la voile idéale pour le vent variable en journée et prévoir un changement afin d’anticiper un éventuel renforcement du vent ou une visibilité réduite.

*Le courant des Aiguilles est un courant marin de l’océan Indien. Il tire son nom du cap sud-africain des Aiguilles. Il s’écoule le long de la côte est sud-africaine, vers le sud-ouest, et est par endroit mesuré à plus de 4 noeuds.

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Globe40. Crédit Mutuel brillant vainqueur à Sydney de l’étape 3

Copyright : Image In France / Crédit Mutuel

Après 19 jours, 18 heures, 53 minutes et 43 secondes menées tambour battant depuis l’île de la Réunion, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont, sur le bateau Crédit Mutuel, remporté à Sydney la 3e étape de la Globe40 avec brio, devant l’équipage de Belgium Ocean Racing – Curium (Jonas Gerckens et Benoît Hantzperg). Le Class40 Crédit Mutuel remporte ainsi sa troisième course dans cette édition après un premier succès lors du prologue (Lorient-Cadix) puis un deuxième entre Cadix et Mindelo (Cap-Vert), s’emparant de la 2e place du classement général de cette course autour du monde en sept étapes.

5120 milles théoriques, soit 9482 kilomètres sur la route la plus courte entre La Réunion et Sydney, l’océan Indien puis une entrée dans l’océan Pacifique avec la promesse de passer un long moment dans les mers du sud pour y affronter les trains de dépressions qui circulent d’ouest en est et la longue houle qu’ils génèrent, tel était le défi à relever.

Partis dans un petit temps, à petit tempo puisqu’une barrière anticyclonique fit obstacle aux concurrents pendant un peu plus de cinq jours, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont été les premiers à prendre le train des dépressions et à profiter de la houle qui optimise la vitesse… sauf lorsque l’océan devient haché. Sur ce long tronçon de navigation dans des latitudes très basses, le tandem a brillé, par sa maîtrise, la pertinence des choix météo et sa capacité à exploiter le plein potentiel du Class40 Crédit Mutuel, mais sans jamais prendre de risques inutiles, conformément à l’appréciation du skipper, qui s’astreint à considérer ce tour du monde comme un marathon tout au long duquel il convient de prévenir les gros problèmes techniques… comme ceux rencontrés malheureusement par l’équipe allemande de Next Generation Boating Around the World, contrainte à abandonner l’étape pour des problèmes de gréement.

Dans ce contexte, poussé par les vents constants et quatre dépressions successives, le Class40 Crédit Mutuel a englouti les milles comme cela n’est sans doute jamais arrivé dans la catégorie des monocoques de 40 pieds.

400 milles par jour pendant 4 jours !

Entre la longitude de l’est des îles Kerguelen, bastion français du bout du monde, et l’est de King Island, la porte d’entrée du détroit de Bass, qui sépare l’île-continent de la Tasmanie, le Class40 Crédit Mutuel a parcouru 3473 milles théoriques sur 10 jours et 4 heures, soit une vitesse moyenne théorique de 14,23 nœuds. L’analyse prochaine des relevés de l’ordinateur de bord donnera probablement une vitesse réelle bien supérieure. Dans le détail, du 3 au 7 décembre, le duo a progressé de 400 milles en moyenne chaque jour et, sur 24 heures, entre le 6 décembre 1h45 et le 7 décembre même heure, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont parcouru 410 milles, soit une vitesse de 17,08 nœuds théoriques. Époustouflant.

Le troisième volet de cette course a débuté entre l’île-continent et la Tasmanie, dans le détroit de Bass, où les vents faiblissants, notamment grâce ou à cause des reliefs, ont ralenti le tempo effréné. Dans le petit temps, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont mené leur monocoque avec précision jusqu’à la ligne d’arrivée, franchie ce vendredi 12 décembre à 14h53 (heure locale) / 04h53 (heure française) avec une marge très confortable sur leurs poursuivants.

Cette troisième victoire permet donc à Ian Lipinski et son équipe de recoller au classement général. L’étape La Réunion-Sydney, sanctionnée d’un coefficient 2, permet au Team Crédit Mutuel de prendre la 2e place du classement général avec 12,5 points, soit 2 points de retard sur le leader, Belgium Ocean Racing (10,5 points).

La 4e étape mènera la flotte de Sydney à Valparaiso (Chili) pour une traversée très vraisemblablement débridée à travers l’océan Pacifique. Le départ sera donné le 1er janvier.

ILS ONT DIT :

Ian Lipinski : « Cette étape a été dure, je suis fier qu’on ait réussi à gagner dans ces conditions si sportives ! C’est une forme de soulagement parce qu’on a fait une contre-performance sur l ‘étape précédente, avec un finish très douloureux. Ça fait du bien de conjurer le sort et de gagner cette étape. Je n’ai pas été particulièrement effrayé par l’état de la mer dans cet océan Indien si redouté. En revanche, il a fallu en faire, des efforts ! Ça nous a demandé beaucoup d’effort physique d’une part et d’effort mental d’une autre. C’est tellement plus facile de s’éloigner des dépressions de quelques milles mais au risque de se retrouver dans des petites zones de vent mou et d’y perdre des milles supplémentaires. C’est dur de garder l’intensité quand tu n’attends qu’une chose : que ça se calme. Mais en voile l’endroit où ça va vite, c’est quand il y a de la mer et du vent… »

Amélie Grassi : « Nous sommes très, très, très contents ! Même quand on était dans le dur, on a continué à se faire mal et à pousser le bateau tout en prenant soin de lui, c ‘est vraiment une satisfaction immense de pouvoir clôturer l’étape sur une victoire. Nous avons vécu une course très intense. Après un départ avec peu de vent, ça a attaqué très fort dans les dépressions du sud. On a puisé assez loin dans nos réserves, il y a eu des moments où on a été très fatigués, avec les corps très éprouvés. Paradoxalement, quand tu navigues dans l’océan Indien, tu investis beaucoup d ‘énergie, ton corps est dans le dur, mais c ‘est aussi un moment où le bateau glisse dans des positions incroyables. Mais si tu arrives à mettre de côté les effets des contraintes que tu as choisies – se faire mal physiquement, repousser les limites – et bien tu vis des conditions de navigation exceptionnelles avec une mer qui est belle, énorme, puissante… C’est du kif, quand même (elle rit). À la sortie de l’Indien, je me suis sentie soulagée parce que j’étais fatiguée, mais j’étais aussi déçue que ça s’arrête parce que je ne sais pas quand j’y reviendrai. »

Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale : « Immense bravo à Ian et Amélie pour cette splendide victoire. On sentait notre duo très motivé après la 3ème place concédée lors de l’arrivée à La Réunion. Triompher dans la baie de Sydney est une belle symbolique pour nos skippers. Nous sommes tous, élus mutualistes et salariés du groupe, très fiers de leur maitrise sur cette étape qui aura été, une fois de plus, très éprouvante, tant pour l’équipage que pour le bateau. Le brillant résultat est là et notre plaisir aussi ! Ils vont pouvoir passer de belles fêtes de fin d’année. Et prendre un peu de repos puisque ce sont Antoine Carpentier et Alan Roberts qui les relaieront pour la prochaine traversée du Pacifique. »

Eric Petitgand, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale : « Au nom de l’ensemble des collaborateurs et des élus du Crédit Mutuel, je tiens à féliciter Ian et Amélie pour cette nouvelle victoire. Ils font briller nos couleurs à l’autre bout du monde et démontrent la qualité de l’équipe Skipper Crédit Mutuel. Et quel plaisir de suivre ces courses comparables à de véritables régates… mais sur 2 à 3 semaines de suite ! La lutte est rude et la compétition de haut niveau. Des valeurs et des défis que nous aimons relever également au quotidien. »

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SailGP. Kevin Péponnet quitte l’équipe Française et rejoint les Allemands

Le système de mercato mis en place au sein de SailGP va bousculer de nombreuses équipes, et notamment l’équipe française. Kévin Péponnet, véritable cheville ouvrière du collectif tricolore, part rejoindre l’équipe allemande comme régleur d’aile. Une décision annoncée officiellement ce jour, mais qui circulait déjà sur les pontons depuis plusieurs semaines.

Depuis son arrivée sur le circuit SailGP, Kévin Péponnet aura été l’un des piliers de l’équipe française aux côtés de Quentin Delapierre. Les deux hommes ont également participé ensemble à la Coupe de l’America à Barcelone, mais leurs liens se seraient distendus vers la fin, à en croire certains. À moins qu’il ne s’agisse d’une décision liée à la participation de l’équipe à la prochaine America’s Cup selon cuplegend.com, qui devrait se dérouler sans Kévin et aurait achevé de sceller la rupture. Les rumeurs évoquent l’arrivée des Espagnols Diego Botin et Florian Trettel à bord de l’AC75 français, aux côtés de Quentin Delapierre et Jason Saunders. Bruno Dubois n’a pas souhaité commenter : « Son contrat se terminait à la fin de la saison 5 et nous avons décidé de ne pas le reconduire pour la saison 6. » Il pourrait être remplacé par Leigh McMillan ou Bruno Mourniac.

Le mercato ouvert en amont de la Saison 2026 et qui se refermera sept jours avant le Grand Prix de Perth les 17-18 janvier 2026 prochain devrait encore réserver des surprises alors que les salaires s’envolent à l’image de Chris Draper qui quittent les Flying bonds pour rejoindre l’équipe suédoise Artémis.

Le 18 novembre 2025, le circuit SailGP a officialisé l’Athlete Transfer framework, son tout premier système de transferts structuré. Une évolution attendue, née de l’intensification des rivalités sportives et de la course au recrutement des meilleurs athlètes. Derrière cette annonce, c’est un véritable tournant pour la voile de haut niveau qui s’opère : un marché autrefois informel devient un écosystème organisé, transparent et régulé.

Cette décision marque une rupture avec les usages traditionnels du sport, longtemps fondés sur des accords directs entre équipes et sur des mouvements souvent gardés confidentiels. Désormais, chaque athlète devra être enregistré officiellement pour participer, tandis que plusieurs mécanismes encadreront les déplacements : transferts permanents, prêts limités à deux athlètes par équipe, et procédures d’urgence réservées aux situations médicales ou compassionnelles. Chaque opération passera par une validation formelle par la ligue, avec des frais de transfert explicites, négociés entre équipes et soumis à l’approbation de SailGP.

Endossé collectivement par les équipes, le système vise un objectif clair : professionnaliser la compétition sans la rigidifier, en combinant la simplicité nécessaire à un championnat en pleine expansion et les standards d’une ligue sportive internationale. Là où le football, le rugby ou les sports US reposent sur des règles complexes, SailGP assume une philosophie différente : de la clarté, de la flexibilité et une transparence renforcée, afin de favoriser l’équité sportive et la construction de véritables trajectoires professionnelles pour les athlètes.

« Nous voulons un cadre moderne, inspiré des plus grandes ligues mais adapté à notre sport », explique Andrew Thompson, Managing Director de SailGP. « Ce système crée un environnement plus mature, avec des contrats valorisés, des transferts potentiellement à plusieurs millions et une dynamique qui va nourrir l’intérêt des fans. La saison 2026 pourrait dépasser tout ce que nous avons connu jusque-là. » Pour lui, cette nouvelle architecture incitera aussi les équipes à investir davantage dans la formation et la fidélisation des talents, en donnant enfin une valeur contractualisée à la progression des jeunes navigateurs.

La première fenêtre d’enregistrement, ouverte en amont de la Saison 2026, se refermera sept jours avant l’Oracle Perth Sail Grand Prix (17-18 janvier 2026). Et déjà, les équipes ont lancé leurs grandes manœuvres. L’une des annonces majeures concerne Nathan Outteridge, figure emblématique du circuit et free agent, qui prend la barre de l’Artemis SailGP Team. Le groupe suédois muscle également son effectif avec l’arrivée du grinder Julius Hallström, en provenance de ROCKWOOL Denmark. Deux mouvements qui traduisent l’effervescence d’un marché en pleine libération et qui ne constituent que l’amorce d’une série de transferts annoncés comme « nombreux et structurants » par la ligue.

Les prochaines semaines devraient révéler une cascade d’ajustements stratégiques : recrutements ciblés, prêts tactiques, recompositions d’équipages… Autant de signaux qui laissent entrevoir une saison 2026 profondément remodelée, où la hiérarchie sportive pourrait être bouleversée avant même le premier départ.

En instaurant ce cadre inédit, SailGP envoie un message clair : le sailing professionnel entre dans une nouvelle ère, où la performance se construit autant sur l’eau que dans les négociations, et où les athlètes gagnent enfin un environnement contractuel digne des plus grandes disciplines internationales. Une évolution qui pourrait, à terme, devenir une référence dans le monde de la voile de compétition.

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Figaro. La saison 2026 s’étoffe d’un nouvelle course en double entre la Vendée et le Portugal

© Simeli Prod / Classe Figaro Beneteau

La Classe Figaro Beneteau présente son calendrier 2026, élaboré en collaboration avec la Fédération Française de Voile et les organisateurs de courses. Quatre épreuves composeront le calendrier officiel du Championnat de France Elite de Course au Large, dont une nouvelle course en double qui consistera en aller-retour entre la Vendée et le Portugal, quand elles seront huit à intégrer l’Académie Figaro Beneteau.

La Classe Figaro Beneteau, référence incontournable dans le monde de la course au large, continue de proposer un circuit exigeant où la monotypie des Figaro Beneteau 3 met en avant le talent des marins, en faisant une véritable « École des légendes ». Un défi où chaque navigateur se doit d’être complet pour espérer se distinguer, que ce soit par sa technique, sa gestion de la stratégie ou sa préparation physique et mentale.

Les épreuves s’enchaînent à un rythme soutenu, repoussant sans cesse les limites des compétiteurs, et favorisant les confrontations entre les plus jeunes talents et les figures emblématiques de la course au large. Ce mélange d’expérience et de fraîcheur constitue la véritable âme du circuit, dans un esprit de transmission et d’apprentissage, toujours tourné vers l’excellence et le dépassement de soi.

Solitaire et double pour le Championnat de France Elite de Course au Large
La saison débutera en solitaire avec la Solo Guy Cotten (coefficient 2), organisée du 8 au 15 mars à Concarneau par la Société des Régates de Concarneau, qui proposera deux journées de parcours côtiers avant une grande course au large, préparation traditionnelle et idéale à la Solitaire du Figaro Paprec.
Place au double du 15 au 25 avril avec le Trophée Banque Populaire Grand Ouest (coefficient 2), organisé par Ultim Sailing à Concarneau. L’occasion d’un parcours sur la route des îles du Ponant, de la Normandie à la Nouvelle Aquitaine.
En 2026, la Solitaire du Figaro Paprec (coefficient 5), organisée par OC Sport Pen Duick, fait son entrée plus tôt dans le calendrier : son départ sera donné de Perros Guirec le 17 mai, pour une arrivée finale le 7 juin, après trois étapes d’une exigence qui ne se dément jamais.
Enfin, la Classe Figaro Beneteau accueille, une nouvelle épreuve en double (coefficient 3) dont le départ sera donné le 27 août pour un final le 13 septembre. Organisée par la société EG’EAU, cette course reliera la Vendée au Portugal (aller et retour).

L’Académie Figaro Beneteau : accueillir la relève
Du côté de l’Académie aussi, la saison promet d’être addictive. Créée en 2022, elle facilite l’accès au circuit aux jeunes, leur permet d’appréhender le Figaro Beneteau 3, de faire leurs armes en double et en équipage afin d’être compétitifs dès leur arrivée sur le circuit professionnel.
Huit épreuves composent le circuit de l’Académie cette saison :

  • La Solo Guy Cotten à Concarneau (double) organisée par la Société des Régates de Concarneau du 8 au 15 mars : les duos s’affronteront sur le même parcours que les solitaires
  • Le Trophée Laura Vergne à La Trinité sur mer (double ou équipage) du 27 mars au 1er avril, organisé par la Société Nautique de la Trinité sur mer : deux journées de parcours construits et côtiers et un parcours au large de deux nuits en mer pour la division double et une nuit pour les équipages
  • Le Spi Ouest France Banque Populaire Grand Ouest (équipage), organisé par la SNT du 3 au 5 avril, toujours à La Trinité sur mer
  • Le Grand Prix de l’Ecole Navale (équipage) à Camaret du 14 au 16 mai qui propose un dernier test grandeur nature pour les équipages du Tour Voile
  • Le Défi Paprec qui offrira aux duos inscrits de participer à la première étape de la Solitaire du Figaro Paprec. Départ le 17 mai
  • Le Tour Voile (équipage), organisé par Ultim Sailing revient pour sa 4ème édition en Manche et en Atlantique du 24 juin au 12 juillet
  • La Fig’Armor (solo et double) aura lieu à Lorient du 3 au 8 août
  • Le National Figaro Beneteau 3 en équipage, organisé par la Classe Figaro Beneteau et le Centre Nautique de Lorient, clôturera une nouvelle fois la saison de façon conviviale et festive à Lorient, du 8 au 11 octobre

Ils ont dit
Jean-Luc Denéchau, Président de la Fédération Française de Voile :
« La Classe Figaro Beneteau illustre parfaitement le dynamisme et l’excellence de la course au large française. Elle joue un rôle fondamental dans la formation des nouveaux talents grâce à un cadre sportif exigeant, renforcé par son Académie qui prépare les jeunes marins aux plus hauts niveaux, notamment sur le Tour Voile. Le calendrier 2026 confirme une fois encore l’attractivité du circuit, avec ses rendez-vous majeurs dont l’incontournable Solitaire du Figaro Paprec et la nouvelle épreuve de fin de saison entre la Vendée et le Portugal, appelée à devenir un temps fort du Championnat de France Elite de Course au Large. Cette richesse d’épreuves et de formats permet aux athlètes de briller sur tous les plans, en solitaire, en double et aussi en équipage. La Fédération Française de Voile se réjouit de voir cette classe continuer à faire émerger les marins de demain tout en proposant des rendez-vous qui mettent en lumière l’attractivité de notre sport et la dynamique de nos territoires. »

Jean-Bernard Leboucher, Président de la Classe Figaro Beneteau :
« L’assemblée générale qui s’est tenue le 3 décembre dernier confirme la bonne santé sportive et financière de la Classe Figaro Beneteau. Une belle saison 2025 avec de nombreux coureurs sur les deux circuits de courses, l’Académie Figaro Beneteau et le Championnat de France Elite de Course au Large. Nous avons notamment vécu des moments très forts avec la victoire sur La Solitaire du Figaro Paprec d’Alexis Loison après 19 participations et le sacre de Charlotte Yven, première femme vainqueure du Championnat de France Elite de Course au Large.
Le programme 2026 sera également de nature à révéler de nouveaux Champions et Championnes avec quatre épreuves en solo et double. Il faudra être plus rapidement au top niveau avec le positionnement de La Solitaire du Figaro Paprec en mai/juin et se mobiliser pour une fin de saison difficile avec un aller-retour entre la Vendée et le Portugal qui s’annonce comme une nouvelle et belle épreuve du Championnat de France Elite de Course au Large. Je souhaite le meilleur aux marins et leurs partenaires pour cette saison 2026 qui s’annonce déjà comme un grand cru. Un grand merci aux organisateurs de courses et notamment EG’EAU, nouvel organisateur du circuit, et à nos fidèles partenaires pour leur soutien sans faille. »

Marcus Hutchinson, vice-Président de la Classe Figaro Beneteau, en charge de la Commission Course*, revient sur la construction de ce calendrier 2026 :
« Notre programme est, à mon sens, bien équilibré, avec des courses en solitaire, en double et en équipage dès le mois de mars. Nous retrouvons également trois épreuves-phares dans l’année avec la Solitaire du Figaro Paprec (solo) en mai, le Tour Voile (équipage) en juillet et la nouvelle épreuve en double en septembre. Nos organisateurs de courses ont travaillé main dans la main avec la Classe Figaro Beneteau pour établir ce programme qui est riche et structuré. Je les en remercie tous sincèrement. »

  • La Commission Course est chargée de contacter les clubs, les villes ou les organismes susceptibles d’organiser des épreuves pour le circuit Figaro Beneteau, d’établir le calendrier des diverses manifestations, de valider le règlement du Championnat de France Elite de Course au Large, en accord avec la Fédération Française de Voile, de faire le bilan sportif de chaque épreuve du championnat et d’analyser les points de l’organisation pouvant être améliorés en accord avec chaque organisateur, de collaborer avec les organisateurs des courses en solitaire, double et équipage, étudier leurs problèmes spécifiques.
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Route du Rhum. Damien Séguin sur le trimaran Fujicolor II avec Crédit Mutuel Arkéa et Handicap International

@Damien Seguin - Sail On Sea

Le skipper Damien Seguin se lance dans l’aventure de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026 aux côtés du Crédit Mutuel Arkéa et de Handicap International. Il prendra le départ de cette transatlantique dans la catégorie “Vintage multi” à bord d’un trimaran de légende, l’ex-Fujicolor II, qui portera le nom : Arkéa – Handicap International. Un partenariat qui conjugue performance sportive, inclusion et solidarité.

Damien Seguin souhaitait retrouver la course en multicoque pour la Route du Rhum 2026. Le Crédit Mutuel Arkéa cherchait un projet sportif aligné avec ses valeurs : utilité, territoire, ouverture. À l’automne 2025, les dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa et le navigateur Damien Seguin se sont retrouvés autour d’une conviction commune : la performance n’a de sens que si elle est utile à l’humain et sert le collectif. Cette rencontre marque le début d’une aventure inédite dans le paysage de la voile française.

Le Crédit Mutuel Arkéa possède une forte culture de la voile et s’engage depuis longtemps auprès des projets maritimes de son territoire. Ce nouveau projet revêt une dimension différente, résolument tournée vers l’inclusion et la transmission et non pas vers la seule compétition. Damien Seguin, triple médaillé paralympique (or à Athènes et Rio, argent à Pékin) et premier navigateur en situation de handicap à avoir bouclé deux Vendée Globe, incarne depuis vingt ans une ambition forte : “Changer le regard par l’action et la performance.”

Ce nouveau projet s’inscrit pleinement dans notre Raison d’être : contribuer à une économie utile au service des personnes et des territoires. En s’engageant avec Damien Seguin, nous voulons réaffirmer notre volonté de soutenir des projets responsables et son ambition de faire de la mer un vecteur de cohésion, un moteur d’inclusion et un espace de progrès collectif. Quand la performance sert l’humain, elle prend une dimension qui dépasse largement la ligne d’arrivée. Julien Carmona, Président du Crédit Mutuel Arkéa

« Je suis fier de voir le Crédit Mutuel Arkéa et Handicap International réunis autour de ce bateau. C’est un partenariat qui conjugue performance sportive, inclusion et solidarité. Et pour moi, ce n’est pas anodin de partir sur ce trimaran. J’avais 10 ans quand j’ai vu arriver la Route du Rhum en Guadeloupe en 1990, et ce bateau avait terminé quatrième avec Mike Birch. Les multicoques océaniques m’ont toujours fait rêver. Alors prendre le départ de ma cinquième Route du Rhum à la barre d’un bateau de légende, c’est quelque chose de fort.» Damien Seguin, skipper du trimaran Arkéa – Handicap International

Handicap International est fière de s’associer à Damien Seguin et au Crédit Mutuel Arkéa, lors de la course mythique de la Route du rhum.
La voix de Damien Seguin, athlète multimédaillé né sans main gauche, est bénéfique pour faire évoluer les regards sur le handicap. Pendant sa course, le skipper lancera le défi “Agir pour l’inclusion et la solidarité” et mènera des opérations de sensibilisation auprès de groupes scolaires. Les espaces de discussions et de réflexions ainsi proposés aux plus jeunes sont essentiels, car ce sont eux qui construisent le monde de demain. Conjuguées à une campagne d’appel à dons lancée auprès du grand public à la rentrée scolaire 2026, ces opérations de sensibilisation permettent d’agir ici, pour aider là-bas. Damien Seguin soutient depuis longtemps Handicap International. En 2014, il avait déjà participé à la route du Rhum en portant les couleurs de l’association.

Un bateau de légende

Damien Seguin a fait un choix audacieux et symbolique : faire revivre un ORMA 60 légendaire, l’ex-Fujicolor II, conçu par Nigel Irens et autrefois mené par Mike Birch puis Loïck Peyron. Le trimaran, qui courra sous la bannière “Arkéa – Handicap International, Agissons pour l’inclusion et la solidarité”, fait actuellement l’objet d’une rénovation complète au chantier vendéen d’Éole Performance. Le programme technique est copieux et comprend :
-Une remise à niveau structurelle et électronique complète
-L’intégration de solutions durables (fibres naturelles, optimisation énergétique)
-Une adaptation ergonomique aux besoins spécifiques du skipper
-La sécurisation des systèmes pour garantir fiabilité et autonomie

La mise à l’eau est prévue fin avril 2026. Le bateau sera ensuite basé à Brest en Bretagne.

Programme 2026

-Fin avril : sortie de chantier, mise à l’eau.
-De mai à septembre : programme de régates côtières, sorties partenaires et rencontres autour de l’inclusion.
-1er novembre : départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.

Un projet ouvert à d’autres soutiens

Le Crédit Mutuel Arkéa devient partenaire titre du projet. La Team Arkéa – Handicap International reste ouverte aux entreprises souhaitant s’impliquer via du sponsoring ou du mécénat en lien avec Handicap International. L’objectif de ces soutiens est de renforcer l’impact du projet et donner à Damien Seguin les moyens de bien préparer sa saison.

Damien Seguin : un palmarès hors-norme entre paralympisme et course au large

Né le 3 septembre 1979 à Briançon, Damien Seguin incarne à la fois l’excellence paralympique et la performance hauturière. Son parcours exceptionnel fait de lui une figure unique de la voile française et prouve que les projets les plus audacieux ont droit de cité, quelle que soit la configuration de départ.

Né sans main gauche, Damien Seguin s’est imposé comme une référence de la voile paralympique avec un palmarès impressionnant :

  • Cinq titres de champion du monde
  • Deux médailles d’or olympiques en 2.4mR (Athènes 2004, Rio 2016)
  • Une médaille d’argent (Pékin 2008)

Loin de considérer son handicap comme un frein, il a toujours trouvé les aménagements techniques lui permettant d’être performant, en double comme en solitaire.

Une carrière remarquée en course au large
Après avoir brillé sur le circuit Figaro, Damien Seguin s’est illustré en Class40 avec des résultats probants :

  • 10e de la Route du Rhum 2010 (première participation)
  • 2e de la Transat Jacques-Vabre 2011 aux côtés de Yoann Richomme
  • 8e de la Route du Rhum 2014
  • Vainqueur du Tour de France à la voile 2017

Le grand saut en IMOCA
En 2020, Damien franchit une nouvelle étape en se lançant dans le Vendée Globe, accompagné des conseils avisés de Jean Le Cam. À bord de Groupe Apicil, il enchaîne les performances :

  • 6e de la Route du Rhum 2018
  • 14e de la Transat Jacques-Vabre 2019 (avec Yoann Richomme)
  • 7e du Vendée Globe 2020 – devenant le premier navigateur en situation de handicap à boucler un tour du monde en solitaire
  • Il renouvelle l’exploit lors du Vendée Globe 2024 (15e).

Un navigateur qui repousse les limites
Son parcours et son palmarès sont une démonstration éclatante que volonté, intelligence tactique et détermination peuvent rivaliser avec les technologies les plus avancées.

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Globe40. Les 2 premiers Class40 dans le détroit de Bass

Ian Lipinski et Amélie Grassi sont toujours en tête de la 3e étape à bord de CREDIT MUTUEL devant l’équipe Belge de Jonas Gerkens et Benoît Hantzpe. Ils sont entrés depuis mardi dans le détroit de Bass, l’archipel qui sépare l’Australie continentale de la Tasmanie et qui marque la fin de leur parcours en Grande Baie Australienne.

Passé en tête à la longitude du Cap Leeuwin le 5 décembre à 08.29 UTC avec une avance de 50 milles sur BELGIUM OCEAN RACING – CURIUM, l’équipage français a été vite rattrapé par les belges revenus à 1 mille d’écart avec une nouvelle dépression le 6 décembre à 09.00 UTC ; puis dans un grand bord au portant dans un vent fort les deux équipages sont partis sur des options différentes, les belges privilégiant la partie sud du plan d’eau. Habileté tactique ou problèmes techniques chez leur concurrent qui ont fait état de problèmes de hook, la phase a été assez favorable à l’équipage français qui abordait le détroit de Bass avec une avance de 100 milles, une avance inédite et jamais observée depuis le début de l’épreuve sur leur duelliste favori.
Est-ce autant pour dire que la victoire va leur sourire sur cette étape 3 aprés une arrivée à La Réunion qui a laissé quelques amertumes ? Il leur reste ce soir mois de 500 milles à parcourir entre les iles du Détroit de Bass, une zone réputée difficile, et des vents plus faibles vers l’arrivée à Sydney : la prudence s’impose donc dans les pronostics au vu des multiples rebondissements ( 28 changements de leaders depuis le départ de la Réunion) déjà observés dans cette étape ou dans les précédentes. Qui pénétrera donc en tête jeudi 11 / vendredi 12 prochains dans la célèbre baie de Sydney ? une baie qui en ces derniers jours avant le départ de Sydney-Hobart le 26 décembre regorge de de voiliers toutes tailles en entrainement avant le coup de canon de la mythique course.

Ian Lipinski-Skipper Crédit Mutuel et Amélie Grassi – Navigatrice à l’entrée du Détroit de Bass au Nord de la Tasmanie !
Bonjour,
Cela fait quelque temps que l’on a pas donné de news. Les conditions rencontrées étaient vraiment sportives et exigeantes. On était vraiment concentré pour essayer de naviguer en sécurité. Mais il y a toujours aussi la pression de la course et donc la nécessité d’essayer d’aller le plus vite possible, ce qui est souvent un peu en opposition avec les impératifs de préservation du bateau. Avec les jours qui ont passés dans cette succession de dépression, nous étions aussi très fatigués et donc parfois les décisions sont difficiles à rendre. On opte finalement pour un choix ou pour l’autre sans n’être jamais sûrs si c’est la bonne solution. Les évènements s’enchainent ainsi, avec quelques manœuvres qui rythment le temps, et des petites bricoles à gérer de temps en temps: réparation de voiles, vague dans le bateau, bout de descente de safran qui pète…. Et toutes ces bricoles sont habituellement une formalité à réparer, mais dans 30 à 35 kts de vent avec un bateau qui surfe à 25 kts…. c’est un peu différent! La vie à bord est compliquée aussi…. Mais on s’habitue à tout et nous serons fiers d’avoir fait cette traversée. Une autre navigation nous attend à présent jusqu’à Sydney, beaucoup plus confortable avec des zones de calme et du vent modéré. Nous allons pouvoir profiter de ces derniers jours et essayer de continuer à bien régater pour tenter de conserver de l’avance jusqu’à la ligne d’arrivée. Le finish à la Réunion nous a rappelé que rien n’est jamais terminé avant la ligne d’arrivée! On garde les yeux ouverts!
A bientôt
Ian

« Terre nous voilà!
Cela fait toujours du bien (après avoir été loin de tout) de retrouver le côté rassurant d’une côte.
Naviguer par le célèbre détroit de Bass et passer de l’océan Indien à Pacifique c’est quand même pas anodin!
Un océan indien bien costaud dans les 40e qui nous a amené ses Albatros et ses dépressions mais aussi ça mer très dure à gérer. On a eu beaucoup de mal à faire bien avancer le bateau dans cette mer très courte et la vie à bord était extrêmement inconfortable.
On a aussi eu quelques casses pénalisantes pour la performance (hook, galettes, ballasts,…) mais c’est surtout la perte de notre petit spi (A6) explosé depuis…10 jours qui nous a grandement pénalisé . Cumulé avec quelques erreurs de manœuvres (et une chute sur mon bassin toujours très douloureux) et cela fait un écart trop grand à notre goût avec crédit mutuel (en même temps Amelie et Ian naviguent très proprement) On reste aux aguets d’ici Sydney si une porte s’ouvre tout en mettant un point d’honneur à amener le Curium 187 au pied du célèbre Opéra » Jonas

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Vendée Globe. Sébastien Marsset dévoile son modèle inédit de sponsoring

Le skipper Sébastien Marsset qui vise une deuxième participation sur le prochain Vendée Globe a dévoilé un modèle inédit de sponsoring à partir de la trésorerie des entreprises.

Devant un public de dirigeants et de partenaires économiques réunis pour une conférence exceptionnelle, le skipper Sébastien Marsset a présenté un modèle de sponsoring financé non pas par une dépense, mais par la performance d’une trésorerie placée. Ce dispositif imaginé par Julien Chany (team manager de l’équipe de Sébastien Marsset et fondateur du cabinet Lafayette Patrimoine) répond à une réalité largement évoquée durant l’événement : les entreprises souhaitent s’engager, mais leurs budgets communication et RSE sont sous tension.
Cette solution offre un levier supplémentaire aux entreprises qui veulent communiquer dans la course au large et dont les montants sont devenus importants. Sébastien Marsset vise un top10 sur le prochain Vendée Globe avec l’acquisition d’une bateau de 2020.

Cette innovation ouvre une troisième voie entre sponsoring et mécénat, adaptée aux PME comme aux ETI, et cohérente avec l’ADN de sobriété performante du projet Marsset. Un sponsoring autofinancé : comment ça marche ?
Le mécanisme repose sur un principe simple :
-L’entreprise utilise une partie de sa trésorerie.
-Cette trésorerie est placée de manière sécurisée, sans être bloquée et sans jamais être dépensée.
-Le placement génère un rendement annuel.
-Et c’est ce rendement, et uniquement lui, qui finance le sponsoring et le mécénat.
Le capital, lui, reste intact.

On ne touche pas à l’argent de l’entreprise : on fait travailler sa trésorerie. Ce n’est plus une dépense : c’est un flux financé par le rendement. Pour l’équipe de Sébastien Marsset, ce modèle rend le sponsoring voile : moins risqué, plus accessible, compatible avec les contraintes de trésorerie modernes et mesurable.
« Ce modèle répond à une attente claire : permettre aux entreprises de s’engager sans pression budgétaire supplémentaire. Notre mission est de rendre cette solution accessible et opérationnelle. »

Durant la conférence, Foussier et Magellan Partners ont partagé leur expérience du sponsoring voile auprès de Sébastien Marsset. Leur expérience démontre que le sponsoring voile crée de la valeur, ce qui rend d’autant plus pertinente l’arrivée d’un modèle autofinancé, capable de lever le principal frein des entreprises : le coût. Cette lecture a été renforcée par l’analyse de Bruno Fraioli (SportBusiness.Club), qui a replacé l’innovation dans le contexte économique actuel : « On est face à une véritable innovation. Ici, le sponsoring se finance par la performance de la trésorerie. Ce n’est plus une dépense, mais un investissement. »

Sur le plan sportif, l’équipe est désormais tournée vers la prochaine grande échéance : la Route du Rhum 2026, première étape majeure vers le Vendée Globe 2028

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