Six marins, cinq français dont une femme plus un Italien ont cueilli les lauriers de la gloire ce midi à Gustavia, le port de Saint Barthélemy. Après la formidable victoire du Groupe Bel aux couleurs de la vache qui rit de Kito de Pavant et Pietro D’Ali, Dominic Vittet et Lionel Lemonchois sur ATAO Audio System ont pris la deuxième place, 18 minutes « plus tard ». Jeanne Grégoire et Gérald Véniard sur leur Banque Populaire ont concrétisé leur superbe parcours, eux aussi, en parvenant à conserver la troisième place pour moins de … 4 minutes d’avance sur le Veolia de Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias.
Ces quatre premiers bateaux sont arrivés en moins d’une heure au terme de presque 20 jours de course ! Longtemps considérés comme vainqueurs potentiels après leur grande option au sud sur l’atlantique, les tenants du titre Armel le Cléac’h et Nicolas Troussel (Brit Air) ont pris la cinquième place, Corentin Douguet et Thierry Chabagny (E.Leclerc-Bouygues Telecom) la sixième. A 14h07 heure française, six bateaux sont déjà arrivés aux pontons de Gustavia.
Temps de course des six premiers :
– 1er- Kito de Pavant et Pietro D’Ali (Groupe Bel), vainqueurs à 11h57’30 (heure française), les 3710 milles en 19 jours, 22 heures, 24 minutes et 30 secondes à la moyenne théorique de 7,76 nœuds.
– 2e – Dominic Vittet et Lionel Lemonchois (ATAO Audio System) . A 18 minutes du vainqueur, en 19 j. 22h. 42mn et 30 sec. Moyenne : 7,75 nœuds.
– 3e – Jeanne Grégoire et Gérald Véniard (Banque Populaire). A 51 minutes et 25 secondes du vainqueur, en 19j. 23 h 15 mn et 55 sec. Moyenne : 7,74 nœuds.
– 4e – Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias (Veolia). A 55 minutes et 5 secondes du vainqueur, en 19j. 23 h 19 mn et 35 sec. Moyenne : 7,74 nœuds.
– 5e – Armel Le Cléac’h et Nicolas Troussel (Brit Air). A 1 heure, 15 minutes et 44 secondes du vainqueur, en 19j. 23 h 40 mn et 35 sec. Moyenne : 7,74 nœuds.
– 6e – Corentin Douguet et Thierry Chabagny (E.Leclerc-Bouygues Telecom). A 2 heures, 9 minutes et 30 secondes du vainqueur, en 20 jours et 34 minutes. Moyenne : 7,72 noeuds
Premiers mots des vainqueurs :
Kito de Pavant (Groupe Bel), vainqueur : « c’est incroyable… j’en ai pleuré»
On n’en peut plus mais ça fait chaud au cœur… J’en ai pleuré tout à l’heure sur les derniers bords de près, peut-être que ça faisait du bien aussi d’avoir enfin du vent dans le visage… Depuis deux jours on ne dort pas, derrière ça revenait, ça revenait, ça revenait… D’ailleurs ils sont là, on les voit arriver, c’est incroyable, incroyable… Se battre comme ça… Notre seule particularité c’est de venir du Sud Pietro et moi, mais ça ne change pas grand-chose, on est tous des copains à terre et très contents de naviguer les uns contre les autres. La course a été difficile, on est parti sous spi et arrivés sous spi, le génois il est tout neuf ! Et dans ces conditions tout au vent portant, les vitesses sont similaires, tous les bateaux vont vite. Il y a eu des tas d’options, des écarts très importants et au final tous les bateaux ou presque vont arriver le même jour, je crois que ce n’est jamais arrivé… On a stressé jusqu’au bout… Hier soir on s’est retrouvé freinés sous un nuage, une vingtaine de dauphins sont venus jouer avec nous et quand on est sortis du grain… on a vu une voile, deux voiles, trois voiles… On s’est dit c’est pas possible, ça va pas le faire… et puis si, finalement ! »
Pietro D’Ali (Groupe Bel) : « une super course, du bon travail »
« C’est grand ! C’était une super course, avec Kito on a un super feeling tous les deux, on a la même approche et on n’a eu aucun problème pour communiquer en anglais. C’était à la fois stressant ce finish aussi indécis. Je crois qu’on a fait du bon travail, en parvenant à rester toujours, toujours dans le groupe de tête. »
Dominic Vittet (ATAO Audio System), 2e : « un combat psychologique extraordinaire”
« Avec Kito et Pietro, ça a été un combat psychologique extraordinaire. Nous étions je pense les deux seuls bateaux à avoir la même idée depuis longtemps, à être convaincus que le finish allait se faire dans du vent de sud-est et tout le combat était d’être le plus au nord possible. Nous pensions avoir gagné ce combat du nord… et puis merde, ils (Groupe Bel) y étaient allés encore plus que nous. C’était un super moment, quand on voit toutes les routes si différentes et tous qui pensions avoir raison et on se retrouve au final dans un mouchoir de poche, à se battre comme des chiffonniers, l’écoute à la main, à gagner mètre par mètre…On est content d’être là car on s’est bougé, la douceur des îles se mérite ! »
Lionel Lemonchois (ATAO Audio System), 2e : « Kito et Pietro étaient trop forts »
« Ça c’est de la belle bagarre ! Kito et Pietro étaient trop forts, ils ont été super, super bons… Ils la méritent ! On aurait préféré que ce soit nous bien sûr et on a forcément un peu les boules de ne pas avoir gagné, j’aurais bien aimé remporter cette Transat AG2R une deuxième fois… tant pis, je serai obligé de revenir ! »
Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 3e) : « mon premier podium en Figaro»
"Je ne réalise pas… On était dans le coup tous le temps, on a toujours fait notre route… Je ne pensais pas que d’avoir fait du match race avec des copines en Figaro, cela m’aurait servi un jour pour une arrivée de Transat AG2R. C’est mon premier podium en Figaro. Faire 3e derrière des gens comme ça, c’est énorme. On en avait rêvé bien sûr et on a pris des risques car on aurait très pu faire 15e.. Il fallait un Rital, un Sudiste, des vieux… il manquait une fille (rires) ! On a été en tête un peu le week-end dernier, mais ce n’est jamais gagné. On a eu peur jusqu’au bout de finir 4e, alors on préfère cette place là !»