
Armel Le Cléac’h est arrivé à latitude des Sables d’Olonne ce matin et mène toujours le duel avec 70 milles d’avance sur Alex Thomson. Mais la route directe en direction de la ligne d’arrivée étant barrée par une bulle de vent faible, le skipper du Mono Banque Populaire VIII est contraint de monter très nord, probablement à l’entrée de la Manche, avant de pouvoir plonger sur les Sables d’Olonne dans un vent de nord-est glacial. Séparé de 75 milles ce matin, le gallois Alex Thomson (Hugo Boss) devrait sensiblement suivre la même route qu’Armel. L’arrivée des deux leaders est prévue jeudi 19 janvier entre 13h et 18h.
Si l’on regarde de plus près la cartographie, on s’aperçoit rapidement que le Mono Banque Populaire s’éloigne de la route direct qui le mène aux Sables d’Olonne afin de virer plus nord et retrouver un vent plus soutenu. Alex Thomson, quant à lui, suit la route d’Armel, mais étant positionné 75 milles dans son étrave, il devrait lui aussi franchir la latitude des Sables d’Olonne dans les prochaines heures et sera donc, mathématiquement, plus proche qu’Armel de l’arrivée. L’écart devrait donc sensiblement se réduire durant la journée. Mais en voile, la route la plus directe n’est pas forcément la plus rapide… C’est pourquoi les deux leaders choisissent d’aller virer beaucoup plus au nord des Sables d’Olonne. Et à Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire de préciser : « Le vent devrait mollir dans la journée pour Armel. Alex va une nouvelle fois revenir sur nous à environ 30 milles. Armel devrait virer de bord demain en milieu de journée. Il sera au près et gardera cette
allure jusqu’à l’arrivée ».
Cet ultime virement de bord, après plus de 72 jours de course s’annonce décisif ! Le
skipper de la Banque de la Voile devra rester très vigilant. De son côté, Alex Thomson tentera tout jusqu’au bout. Pour Alex comme pour Armel, la lutte finale est engagée, elle est intense et ne prendra fin que dans deux jours, quand ce Vendée Globe désignera un seul vainqueur.
CLASSEMENT DE 12h :
1 – Armel Le Cléac’h – BANQUE POPULAIRE à 515 milles de l’arrivée.
2 – Alex Thomson – HUGO BOSS à 72 milles du leader
3 – Jérémie Beyou – MAITRE COQ à 843 milles du leader
4 – Jean-Pierre Dick – ST MICHEL – VIRBAC à 1 706 milles du leader
5 – Jean Le Cam – FINISTERE MER VENT à 1 827 milles du leader
A 600 milles de l’arrivée toujours prévue jeudi, Armel Le Cléac’h fait mieux que résister à la pression constante d’Alex Thomson : encore 75 milles d’avance. Armel est déjà à la latitude des Sables d’Olonne mais les deux meneurs vont devoir aller virer très Nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche. Alan Roura et Rich Wilson, eux, ont franchi le cap Horn
Les écrans d’Armel Le Cléac’h indiquent ce matin une latitude bénie des circumnavigateurs : 46 degrés Nord. C’est celle des Sables d’Olonne. Autrement dit le leader Banque Populaire VIII est « en face », 600 milles au grand large du phare des Barges, de la bouée Nouch Sud et du chenal tant désiré. Mais on le sait, la route directe n’est pas jouable : pour faire le tour d’une bulle de vents faibles et profiter d’une bascule du vent il faut aller virer très Nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche, avant de pouvoir plonger sur les Sables d’Olonne dans un vent de Nord-Est qui s’annonce glacial.
La journée de demain mercredi sera donc décisive… et n’oubliez pas votre petite laine jeudi pour aller accueillir les héros : le Nord-Est à cette époque, il pique. Dans quel ordre ? Ce n’est pas fait encore puisque le timing du virement sera décisif et qu’Alex Thomson (Hugo Boss) ne manquera pas de tout tenter, jusqu’au bout.
Certes, chaque mille qui passe joue par définition en faveur d’Armel Le Cléac’h. Il ne reste plus que 2% du parcours à boucler et son avance est maintenant supérieure aux 10% de la distance restant à couvrir – 75 milles d’avance pour 600 milles à faire – ratio bien connu des régatiers et coureurs de la classe Figaro à partir duquel on peut commencer à croire fort en ses chances de victoire.
Colman et Amedeo votent Le Cléac’h
Mais il reste deux nuits en mer, un peu plus de 48 heures de course et tout peut donc encore arriver. Il y aura du trafic, des cargos, des pêcheurs, et on ne sait évidemment pas tout du potentiel réel des bateaux. Au passage, on vous parie qu’on apprendra encore beaucoup d’avaries après l’arrivée, pépins petits ou gros que les leaders auront soigneusement caché ou minimisé. Une drisse ou une écoute qui cède, un mauvais timing de virement et surtout un Alex Thomson qui ne va évidemment rien lâcher, tout est possible. Entre autres quand le vent va mollir, qu’Armel Le Cléac’h devrait être le premier à ralentir et qu’Alex Thomson devrait en profiter pour réduire l’écart. Pour le moment, les deux leaders ont légèrement freiné (journée autour de 480 milles tout de même) mais font jeu égal encore, à 17 nœuds de moyenne ce matin.
Tiens au fait, que pensent les autres concurrents de cet incroyable duel final ? Nous avons joint ce matin Conrad Colman et Fabrice Amedeo et ils sont bien embêtés pour répondre. Tous deux miseraient tout de même un petit billet sur Armel Le Cléac’h. Pour Conrad Colman, « Alex Thomson a le couteau entre les dents et il va tout faire pour essayer de doubler Armel. Mais je crois qu’Armel n’est pas appelé ‘Le Chacal’ pour rien, il a quelques milles d’avance et je crois qu’il ne va pas laisser passer notre ami britannique. »Fabrice Amedeo est du même avis : « c’est difficile à dire. Alex cravache et revient très fort, mais je pense qu’Armel est armé pour défendre sa place. Et c’est un redoutable stratège. Je pense qu’il va avoir chaud jusqu’au bout, que ça va être très serré, mais qu’il va tenir.» Voilà pour les sondages, dont l’actualité récente nous enseigne qu’il faut toujours se méfier. Pour Alex comme pour Armel, la lutte finale est engagée, elle est intense et ne prendra fin que dans deux jours, quand il faudra bien que ce Vendée Globe désigne un seul vainqueur. De quelques milles, ou de quelques longueurs ? Nous verrons bien.