En tête de la flotte des monocoques de 60 pieds depuis le cap Fréhel, le skipper de MACIF a réalisé un parcours sans faute jusqu’en Guadeloupe chassé par Jérémie Beyou (Maître Coq) son plus proche rival. Après sa victoire lors du Vendée Globe 2012, il remporte ainsi la transat en solitaire et ré-édite le double exploit réalisé par Michel Desjoyeaux au début du siècle (sur un multi lors de la transat) et par Titouan Lamazou en 1990 sur un monocoque. Pour rappel, il s’agissait de sa première participation à la Route du Rhum, mais également sa dernière grande course en IMOCA en tant que skipper du 60 pieds Macif, car il va se consacrer désormais à la construction de son trimaran et à la navigation en multi.
François Gabart, à son arrivée au ponton de Pointe-à-Pitre : « C’est énorme, c’est la Route du Rhum, ce n’est pas rien, je me suis donné comme jamais. Je suis content du résultat et de la façon dont j’y suis arrivé. Le projet a été lancé il y a quatre ans, j’ai fait un tour du monde et aujourd’hui, je ne pouvais pas finir mieux avec mon Imoca Macif. Je savais que c’était la fin d’une partie de ma vie avec lui, on a vécu de belles choses. Je voulais vivre une Route du Rhum avec les mêmes émotions que sur le Vendée Globe. Je me suis régalé, c’est de la superbe course au large en solitaire. J’ai appris encore.
Les temps changent, les temps passent, je ne sais pas si cela a un intérêt de comparer les temps de traversée. Mais c’est vrai que si on m’avait dit ça il y a quatre ans, je ne l’aurais pas cru. Ce n’est pas parce que tu es en tête que c’est facile, au contraire. Je me suis battu pour mener la course de bout en bout. C’est très personnel, ce n’est pas vis-à-vis de la concurrence, mais je me suis mis la barre très haut, j’avais un haut niveau d‘exigence. Quand Vincent (Riou – PRB) est parti, j’aurais dû être content, mais j’étais déçu car je savais qu’on allait faire une belle bagarre, aux entraînements, on se tirait la bourre. Je n’ai pas réfléchi dix secondes que déjà Jérémie était derrière moi. J’ai juste créé la distance il y a trois jours ; peut-être parce que j’étais plus en confiance avec le bateau. J’ai eu un feeling et des sensations géniales, j’étais bien. J’arrivais à sentir à la barre le bon matossage d’une voile ou une algue dans le safran. Je sentais quand il fallait attaquer.
J’ai beaucoup barré depuis les Açores, plus que la moitié du parcours. Je voulais aller vite. J’ai perdu mon spi aux Acores, juste après le passage du front. Donc je n’avais plus le choix, il fallait que je sois plus rapide que Jérémie, car je savais qu’à la fin ça allait être poussif. Sur le dernier bord, je savourais, je pensais à la suite. A la fois c’est triste de quitter le bateau, mais dans quatre ans je reviens en multi ! »
Classement de 19h
IMOCA
1 MACIF Francois Gabart arrivé le 14 nov à 18h38
2 MAITRE COQ Jérémie Beyou à 43,4 milles de l’arrivée
3 SAFRAN Marc Guillemot à 184,5 milles de l’arrivée
4 FOR HUMBLE HEROES Armel Tripon à 300,4 milles de l’arrivée
5 BUREAU VALLEE Louis Burton à 433,8 milles de l’arrivée