La navigatrice morbihannaise a parfaitement assuré son rôle de favorite dans cette Classe Rhum qu’elle a rejoint pour cette dixième édition de la Route du rhum-Destination Guadeloupe après avoir animé la Classe2 Multi en 1998 (24ème) et 2002 (2ème), puis après un abandon en 2006, la classe Multi50 en 2010 (7ème).
Anne Caseneuve qui a su parfaitement maîtriser sa course en passant en douceur la première nuit de mer : après la bouée du cap Fréhel, ANEO rejoint rapidement la tête de la flotte et se glisse entre le DST et l’île d’Ouessant pour entamer sa longue descente vers le cap Finisterre. D’entrée de jeu, la skippeuse montre qu’elle a un plan stratégique clair en piquant vers le Sud quand l’Italien choisit la route directe passant par les Açores.
Le match tourne alors au duel car les poursuivants d’Anne Caseneuve sont déjà à plus de 90 milles derrière à la sortie du golfe de Gascogne quand Andrea Mura pointé en tête au classement, est près de 200 milles plus au large de l’Espagne ! La skippeuse perdure alors dans sa grande descente vers le Sud, d’abord vers Madère, puis après un recalage vers l’Ouest, en direction des Canaries. L’objet est de glisser le plus vite possible vers des alizés très bas en latitude car une dorsale est en train de se constituer dans l’Est des Açores…
ANEO a passé sans encombre le coup de vent de la première nuit en mer, puis les assauts violents du golfe de Gascogne et la mer démontée au large du Portugal : Anne Caseneuve ne déplore aucune avarie majeure et peut donc exploiter à 100% le potentiel de son trimaran. Et à la latitude des Canaries, la voie italienne s’avère sans issue : Andrea Mura doit piquer plein Sud dans un vent tordu et mou, perdant tout l’avantage de sa stratégie initiale, quand le Morbihannaise commence à allonger la foulée à proximité du tropique du Cancer. En compagnie des leaders de la Class40, elle atteint enfin la bande d’alizés qui s’avèrent encore assez instables et irréguliers : après dix jours de mer, Anne Caseneuve possède plus de 350 milles d’avance sur l’Italien et près de 500 milles sur Wilfrid Clerton (Cap au Cap Location) !
Elle n’a plus qu’à dérouler sans forcer ni sur la machine, ni sur la marine, ce qui ne l’empêche pas d’augmenter tous les jours son delta d’une cinquantaine de milles pour cumuler jusqu’à 650 milles lorsque la skippeuse déborde la Tête à l’Anglais après 17 jours de course ! La Morbihannaise en termine donc après 17 jours 07 heures 06 minutes 03 secondes, soit plus de deux jours de mieux que le tenant du titre italien Andrea Mura en 2010 (19j 09h 40′ 30).
 
             
		